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Citations sur la liberté
Prendre le plus grand nombre de risques…
« Prendre le plus grand nombre de risques. Tout jouer sur une carte. Toujours préférer la générosité du danger à la pire forme d’avarice qui soit au monde : celle de la prudence. »
Jean-René Huguenin
Journal, 1964, éditions du Seuil, coll. Points, 1997
Le goût des choses périssables est sacrilège…
L’homme moderne est l’esclave de la modernité…
« L’homme moderne est l’esclave de la modernité : il n’est point de progrès qui ne tourne à sa plus complète servitude. Le confort nous enchaîne. La liberté de la presse et les moyens trop puissants dont elle dispose nous assassinent de clameurs imprimées, nous percent de nouvelles à sensations. La publicité, un des plus grands maux de ce temps, insulte nos regards, falsifie toutes les épithètes, gâte les paysages, corrompt toute qualité et toute critique, exploite l’arbre, le roc, le monument et confond sur les pages que vomissent les machines, l’assassin, la victime, le héros, le centenaire du jour et l’enfant martyr.
Tout ceci nous vise au cerveau. Il faudra bientôt construire des cloîtres rigoureusement isolés, où ni les ondes, ni les feuilles n’entreront ; dans lesquels l’ignorance de toute politique sera préservée et cultivée. On y méprisera la vitesse, le nombre, les effets de masse, de surprise, de contraste, de répétitions, de nouveauté et de crédulité. C’est là qu’à certains jours on ira, à travers les grilles, considérer quelques spécimens d’hommes libres. »
Paul Valéry
Regards sur le monde actuel, Librairie Stock, 1931, éditions Gallimard, coll. Folio Essais, 1988
En fait, la “théorie” marxiste est un “projet historique”…
« En fait, la “théorie” marxiste est un “projet historique”, rendu possible, comme tout autre projet, par la liberté historique de l’homme, mais voué à supprimer, avec l’histoire, cette liberté historique de l’homme, ressentie et regardée comme un mal, comme privatisation de cet être absolu où liberté et nécessité, elles-mêmes absolues, devraient se confondre. »
Giorgio Locchi
Wagner, Nietzsche et le mythe surhumaniste, traduit de l’italien par Philippe Baillet et Pierluigi Locchi, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Agora, 2022
La Raison, la faculté de penser…
« Nietzsche ne fait que remettre la Raison à sa place. Il la considère, ainsi que nous pourrions considérer aujourd’hui un “cerveau électronique”, comme une machine logique destinée à nous servir, qui reçoit de nous son information et ne peut fournir que les réponses contenues en puissance dans l’information reçue. Car ce n’est pas l’homme qui est au service d’une Raison abstraite, universelle et transcendante. C’est la Raison, la faculté de penser et d’agir logiquement, qui est placée au service de l’homme et de sa volonté. En ce sens, toute affirmation est effectivement arbitraire, parce qu’elle est humaine, et que chaque homme représente une perspective unique ouverte sur l’univers des choses. »
Giorgio Locchi
Définitions. Les textes qui ont révolutionné la culture non conforme, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Agora, 2022
Je suis né gentilhomme…
« Je suis né gentilhomme. Selon moi, j’ai profité du hasard de mon berceau, j’ai gardé cet amour plus ferme de la liberté qui appartient principalement à l’aristocratie dont la dernière heure est sonnée. L’aristocratie a trois âges successifs : l’âge des supériorités, l’âge des privilèges, l’âge des vanités ; sortie du premier, elle dégénère dans le second et s’éteint dans le dernier. »
François-René de Chateaubriand
Mémoires d’outre-tombe, 1849 – 1850, Livre premier, texte établi par Edmond Biré, Garnier frères éditeur, 1910
On ne « régule » pas la liberté d’expression…
« On ne “régule” pas la liberté d’expression, on la défend bec et ongles comme l’un des pivots de notre monde. »
Jean-Yves Le Gallou
La société de propagande. Manuel de résistance au goulag mental, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Cartouches, 2022
Nos libertés sont des chaînes…
« Nos libertés ne sont que des chaînes plus ou moins longues qui nous attachent à la niche. »
Maurice Bardèche
Sparte et les Sudistes, 1969, éditions Les Sept Couleurs, éditions Kontre Kulture, 2019
Dès que l’État se voit contraint de prendre en charge tout l’ordre…
« Dès que l’État se voit contraint de prendre en charge tout l’ordre, celui-ci devient évidemment totalitaire. Si père, prêtre, professeur (etc.) sont démocratiquement niés, l’État doit les remplacer et c’est le Policier-roi.
Temps des assassins du père ? Certes.
Alors, temps des Policiers ! »
Jean Cau
Les écuries de l’Occident. Traité de morale, éditions de La Table Ronde, 1973
Puis-je dire je de cet individu abstrait…
« Puis-je dire je de cet individu abstrait, bon sauvage et promeneur solitaire, sans passé, sans avenir, sans attaches, sans chair, sur qui est descendu le feu d’une Pentecôte qui n’unit point : sa liberté souveraine. Le monde moderne l’a voulu suffisant comme un dieu, léger de tous liens et vivant du précieux déroulement de sa spontanéité. Il s’est représenté le dévouement, la communion, le don sous l’image grossièrement spatiale de l’extériorité et s’est persuadé, en rejoignant son égoïsme foncier par une habile délicatesse morale, que tout rapport avec l’autre est une odieuse contrainte […]. On veut l’individu si léger et intérieur à lui-même que ses propres décisions l’importunent. Il sent peser même son poids, sa volonté lui est à charge et avec elle toute fidélité à une épaisseur de temps. »
Emmanuel Mounier
« Pour une réhabilitation de la communauté », in Krisis n°16, juin 1994
La dérive du paysan libre vers le fonctionnariat…
« La dérive du paysan libre vers le fonctionnariat est générale dans le monde libéral. »
Raymond Delatouche
La chrétienté médiévale, un modèle de développement, éditions Téqui, 1989
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