« Les gens qui jugent un écrivain sur ses sentiments religieux, ou sur la couleur de son bulletin de vote, sont des gens qui ne savent pas ce que c’est que lire. »
Pierre Gripari
Reflets et réflexes, éditions L’Âge d’Homme, 1983
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« Les gens qui jugent un écrivain sur ses sentiments religieux, ou sur la couleur de son bulletin de vote, sont des gens qui ne savent pas ce que c’est que lire. »
Pierre Gripari
Reflets et réflexes, éditions L’Âge d’Homme, 1983
« Je lis beaucoup de Léon Bloy, plusieurs fois par jour, car cette lecture m’apporte des éléments de réconfort. J’ai aussi le sentiment que cette prédilection étonne les Français avec qui je parle, et les porte à l’étude renouvelée de cet auteur. Je rembourse peut-être ainsi, bien modestement, ce que je reçois de lui. À mon avis, Bloy n’est pas encore un classique, mais il le sera un jour, alors même que d’autres, tel Barrès, auront cessé de l’être. »
Ernst Jünger
Lettre à Carl Schmitt le 8 mars 1943 in Ernst Jünger, Carl Schmitt, Correspondance 1930 – 1983, trad. François Poncet, éditions Krisis et Pierre-Guillaume De Roux, 2020
« Si Plutarque est d’une lecture tellement exaltante, c’est parce que ses personnages, du meilleur au pire, soutiennent tous une continuelle noblesse d’attitudes. Ce n’est point merveille qu’ils aient fourni à la tragédie presque tous ses héros, car déjà dans la vie ils étaient en quelque sorte sur la scène, formés pour jouer certains personnages et retenus dans leur rôle par l’attente exigeante des spectateurs. »
Bertrand de Jouvenel
Du pouvoir, 1945, éditions Hachette, coll. Pluriel, 1972
« Le maniement de cet extraordinaire agencement qu’est la langue française… Écrire c’est une sorte d’ébénisterie, de menuiserie : il y a une grammaire, il y a une syntaxe, il y a des mots, il faut que ça s’emboîte, il faut que ça s’emboîte bien, il faut que la colle tienne, etc… C’est toute une affaire. »
Jean Raspail
Festival Étonnants Voyageurs, Saint-Malo, lundi 23 mai 1994. Avec Michel Déon.
« Le meilleur des livres est celui qui ne se contente pas de me procurer un plaisir en venant satisfaire mon attente : au contraire, il la surprend, la dépasse, me tire hors de mon état initial ; et c’est en me dépassant, à sa lecture, que je m’approche de ce que je suis, de ce que je pense, ressens et vis. Par son ouvrage, l’auteur ne m’offre pas qu’un divertissement : il augmente en moi ma propre liberté — il m’augmente de moi-même, pourrait-on dire. C’est d’ailleurs là le principe même de son autorité : l’auctor est celui dont le propre est d’augere, d’augmenter. Ce que l’auteur fait croître en moi, ce n’est pas seulement un contenu de savoir, une quantité de culture, un capital à entretenir, mais l’être même que je suis. »
François-Xavier Bellamy
Les Déshérités ou l’urgence de transmettre, éditions Plon, 2014
« Je considère comme une chance extraordinaire d’avoir voyagé, en me rendant à Chitral, non seulement dans l’espace mais également dans le temps, et d’avoir pu regarder ce que d’autres ne peuvent désormais que lire. »
Erik L’Homme
Des pas dans la neige. Aventures au Pakistan, éditions Gallimard Jeunesse, coll. Pôle fiction, 2010
« Asservie aux idées de rapport, la société, cette vieille ménagère qui n’a plus de jeune que ses besoins et qui radote de ses lumières, ne comprend pas plus les divines ignorances de l’esprit, cette poésie de l’âme qu’elle veut échanger contre de malheureuses connaissances toujours incomplètes, qu’elle n’admet la poésie des yeux, cachée et visible sous l’apparente inutilité des choses. Pour peu que cet effroyable mouvement de la pensée moderne continue, nous n’aurons plus, dans quelques années, un pauvre bout de lande où l’imagination puisse poser son pied ; pour rêver, comme le héron sur une de ses pattes. Alors, sous ce règne de l’épais génie des aises physiques qu’on prend pour de la Civilisation et du Progrès, il n’y aura ni ruines, ni mendiants, ni terres vagues, ni superstitions comme celles qui vont faire le sujet de cette histoire, si la sagesse de notre temps veut bien nous permettre de la raconter. »
Jules Barbey d’Aurevilly
L’Ensorcelée, 1852, éditions Gallimard, coll. Folio classique, 1977
« Toute l’agitation outrée que peut soulever un tel livre ne dépend que de l’air du temps qui va prendre fin. Ce livre est scandaleux, comme un diagnostic de cancer est scandaleux. “C’est contraire à nos valeurs et ça rappelle les heures les plus sombres de notre histoire.”
Voilà comment meurt un imbécile. »
Laurent Obertone
La France interdite, éditions Ring, coll. Documents, 2018
« Les totalitarismes du XXe siècle s’intéressaient principalement à l’embrigadement de la jeunesse, entendez les adolescents ou les enfants de plus de 10 ans. Le totalitarisme du XXIe siècle va plus loin. L’enfant est éduqué – rééduqué plutôt – dès l’école primaire, la maternelle, voire la crèche. À travers des livres et des exercices visant à nier les différences de sexe et d’origine par exemple. »
Jean-Yves Le Gallou
Seize thèses sur la société de propagande, Polémia, 15 juin 2019
« On n’ouvre pas la porte sur l’infini à des gens qui ne sont plus capables de le rêver. »
Jean Raspail
Septentrion, éditions Robert Laffont, 1979, réed. 2007
« Aussi vais-je écouter Kandall lorsque le soir il réunit les enfants dans son wagon et leur raconte des histoires. Invente-t-il ? A‑t-il vécu tout cela ? Les peuplades qu’il ressuscite pour les regarder mourir ont-elles jamais existé ? Qu’importe. Les enfants l’écoutent avec des yeux immenses car Kandall sait transformer la mort en un commencement et ses récits vont bien au-delà de la tristesse. J’imagine qu’il nous racontera un jour, peut-être demain, comment est mort le peuple du train qui voulait mourir seul…»
Jean Raspail
Septentrion, éditions Robert Laffont, 1979, réed. 2007
« Les images que les mots font naître dans nos têtes n’appartiennent qu’à nous. Le livre est un extraordinaire moyen, le dernier peut-être, de faire de chacun de nous des personnes uniques. »
Erik L’Homme
Le regard des princes à minuit, éditions Gallimard Jeunesse, coll. Scripto, 2014