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Thème

Citations sur les mythes et religions

On reconnaît les grandes époques à ceci…

« On recon­naît les grandes époques à ceci, que la puis­sance de l’esprit y est visible et son action tou­jours pré­sente. Il en était ain­si de ce pays ; dans le dérou­le­ment des sai­sons, dans le ser­vice des dieux et dans la vie humaine, aucune fête n’était conce­vable sans poé­sie. Mais le poète avait sur­tout durant les fêtes des morts, après la consé­cra­tion du cadavre, la fonc­tion de juge des morts. C’est à lui qu’il appar­te­nait de jeter sur l’existence du dis­pa­ru le regard des dieux et de la célé­brer dans le poème comme le plon­geur dégage la perle hors du coquillage. Dès les ori­gines il exis­tait deux degrés dans l’honneur funèbre, dont le plus usi­té était l’élé­geion. L’élé­géion était comme l’offrande qu’il conve­nait d’apporter à une vie hon­nê­te­ment pas­sée dans l’amertume et la joie mêlées, telle qu’elle nous est échue à nous autres hommes. »

Ernst Jün­ger
Sur les falaises de marbre (Auf den Mar­mork­lip­pen) 1939, trad. Hen­ri Tho­mas, édi­tions Gal­li­mard 1942, coll. L’I­ma­gi­naire, 2017

Quand il n’y aura plus ces Français…

« C’est embê­tant, dit Dieu, quand il n’y aura plus ces Fran­çais. Il y a des choses que je fais, il n’y aura plus per­sonne pour les comprendre. »

Charles Péguy
Le Mys­tère des Saints-Inno­cents, Les Cahiers de la Quin­zaine, 1912, in Œuvres en prose com­plètes, Tome III, édi­tions Gal­li­mard, coll. Biblio­thèque de la Pléiade, 1992

La fête [est] comme le jeu du mythe…

« La fête [est] comme le jeu du mythe. « Sacra­li­sa­tion des pre­miers temps » (Caillois), elle est à ce titre res­ti­tu­tion de « la situa­tion limite où l’ordre est né du désordre, où le chaos et le cos­mos se trouvent encore conti­gus » (Gus­dorf). Elle auto­rise par là, l’espace d’un moment, toutes les formes de trans­gres­sion, quand le corps exprime l’esprit, quand l’excès même res­ti­tue la norme, quand le déchaî­ne­ment ritua­li­sé des forces élé­men­taires per­met de mieux assu­rer encore l’équilibre bien­fai­sant de la mise en ordre ini­tiale. Tout échange est alors pos­sible, sous le masque, parce que la fête est l’un des lieux du don. « D’un point de vue dyna­mique, observe Georges Gus­dorf, le sché­ma de la fête cor­res­pond à une cir­cu­la­tion indé­fi­ni­ment accrue, cir­cu­la­tion de biens maté­riels, mais aus­si de sen­ti­ments, cir­cu­la­tion ani­mée par une grâce d’ouverture de cha­cun à cha­cun, de géné­ro­si­té et d’échange ». »

Alain de Benoist
L’empire inté­rieur, édi­tions Fata Mor­ga­na, 1995

Ce n’est pas à partir d’un au-delà que la divinité…

« Ce n’est pas à par­tir d’un au-delà que la divi­ni­té œuvre dans le for inté­rieur de l’homme, ou dans son âme, mys­té­rieu­se­ment unie à elle. Elle ne fait qu’un avec le monde. Elle vient au-devant de l’homme à par­tir des choses du monde, quand il est en che­min et prend part au branle vivant du monde. L’homme fait l’expérience du divin non par un repli sur soi, mais par un mou­ve­ment vers l’extérieur. »

Wal­ter F. Otto
Les dieux de la Grèce. La figure du divin au miroir de l’esprit grec (Die Göt­ter Grie­chen­lands. Das Bild des Göt­tli­chen im Spie­gel des grie­chi­schen Geistes), 1929, trad. Claude-Nico­las Grim­bert, édi­tions Payot, 1993

Rien n’est plus doux que la patrie…

« Rien n’est plus doux que la patrie, dit un com­mun pro­verbe. Est-il en effet rien de plus aimable, de plus auguste, de plus divin ? Seule­ment, tout ce que les hommes regardent comme divin et auguste, n’est tel qu’en rai­son de la patrie, cause et maî­tresse sou­ve­raine, qui donne à cha­cun la nais­sance, la nour­ri­ture et l’éducation. On peut admi­rer la gran­deur, la beau­té et la magni­fi­cence des autres cités ; mais on ne ché­rit que celle où l’on a reçu le jour ; et, de tous les voya­geurs qu’entraîne le plai­sir de voir un spec­tacle agréable, il n’en est aucun qui se laisse séduire par les mer­veilles qu’il trouve chez les autres peuples, au point d’oublier entiè­re­ment le lieu de sa naissance.
[…] C’est dans la patrie que cha­cun de nous a vu d’abord luire le soleil. Ce dieu, géné­ra­le­ment ado­ré de tous les hommes, est encore en par­ti­cu­lier le dieu de leur patrie ; sans doute parce que c’est là qu’ils ont com­men­cé à jouir de son aspect, arti­cu­lé les pre­miers sons, répé­té le lan­gage de leurs parents, appris à connaître les dieux. Si la patrie que le sort nous a don­née est telle que nous ayons besoin d’aller pui­ser ailleurs une édu­ca­tion plus rele­vée, c’est encore à elle que nous devons savoir gré de cette édu­ca­tion, puisque sans elle nous n’eussions pas connu le nom de cette ville ; nous ne nous serions pas dou­tés de son existence.
Si l’on veut bien com­prendre l’attachement que de bons citoyens doivent avoir pour la patrie, il faut s’adresser à ceux qui sont nés dans un autre pays. Les étran­gers, comme des enfants illé­gi­times, changent faci­le­ment de séjour ; le nom de patrie, loin de leur être cher, leur est incon­nu. Par­tout où ils espèrent se pro­cu­rer plus abon­dam­ment de quoi suf­fire à leurs besoins, ils s’y trans­portent, et mettent leur bon­heur dans la satis­fac­tion de leurs appé­tits. Mais ceux pour qui la patrie est une mère, ché­rissent la terre qui les a nour­ris, fût-elle petite, âpre, sté­rile. S’ils ne peuvent en louer la fer­ti­li­té, ils ne man­que­ront pas d’autre matière à leurs éloges. Entendent-ils d’autres peuples louer, van­ter leurs vastes prai­ries émaillées de mille fleurs, ils n’oublient point de louer aus­si le lieu de leur nais­sance, et, dédai­gnant la contrée qui nour­rit les cour­siers, ils célèbrent le pays qui nour­rit la jeu­nesse.
Oui, tous les hommes s’empressent de retour­ner dans leur patrie, jusqu’à l’insulaire, qui pour­rait jouir ailleurs de la féli­ci­té ; il refuse l’immortalité qui pour­rait lui est offerte, il pré­fère un tom­beau dans la terre natale, et la fumée de sa patrie lui paraît plus brillante que le feu qui luit dans un autre pays.
La patrie est donc pour tous les hommes un bien si pré­cieux, que par­tout les légis­la­teurs ont pro­non­cé contre les plus grands crimes, comme la peine la plus ter­rible, l’exil. Et il n’y a pas que les légis­la­teurs qui pensent ain­si : les chefs d’armée qui veulent entraî­ner leurs troupes ran­gées pour la bataille, ne trouvent rien à leur dire que ces mots : « Vous com­bat­tez pour votre pays ! » Il n’y a per­sonne qui, en les enten­dant, veuille être lâche ; et le sol­dat timide se sent du cœur au nom de la patrie. »

Lucien de Samosate
v. 120 – 180

Nous sommes les habitants d’un monde qui a d’ores…

« […] Nous sommes les habi­tants d’un monde qui a d’ores et déjà tour­né radi­ca­le­ment le dos au règne des dieux. Rien ne dit, certes, que le pas qui a été fran­chi est irré­ver­sible. Reste, quelque retour ou sub­mer­sion par le reli­gieux qui puisse demain se pro­duire, qu’il aura été démon­tré par l’organisation sociale glo­bale qui s’est déployée en Occi­dent depuis deux siècles qu’une socié­té struc­tu­rée de part en part hors reli­gion est non seule­ment pen­sable mais viable. Nous en connais­sons désor­mais les formes. »

Mar­cel Gauchet
Le désen­chan­te­ment du monde, édi­tions Gal­li­mard, 1985

Le monde n’est pas plus désenchanté qu’il y a dix mille ans…

« Le monde n’est pas plus désen­chan­té qu’il y a dix mille ans. Un cou­cher de soleil en forêt, la contem­pla­tion de la lune dans une clai­rière ennei­gée, un grand feu, demeurent des expé­riences du sacré. C’est plu­tôt le regard de cer­tains contem­po­rains qui est épui­sé, ce sont les ins­tincts qui leur font défaut. »

Chris­to­pher Gérard
La source pérenne, Édi­tions L’Âge d’Homme, 2007

Le dieu, dont l’oracle est à Delphes…

« Le dieu, dont l’oracle est à Delphes, ne parle pas, ne dis­si­mule pas : il signifie. »

Héra­clite
Frag­ments, 54, 576 – 480 av. notre ère, trad. Jean-Fran­çois Pra­deau, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2018

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