Auteur : Alexis Carrel
Éditeur : Librairie Plon (1935)
Préface à l’édition de 1935 (extrait) : Celui qui a écrit ce livre n’est pas un philosophe. Il n’est qu’un homme de science. Il passe la plus grande partie de sa vie dans des laboratoires à étudier les êtres vivants. Et une autre partie, dans le vaste monde, à regarder les hommes et à essayer de les comprendre. Il n’a pas la prétention de connaître les choses qui se trouvent hors du domaine de l’observation scientifique.
Dans ce livre, il s’est efforcé de distinguer clairement le connu du plausible. Et de reconnaître l’existence de l’inconnu et de l’inconnaissable. Il a considéré l’être humain comme la somme des observations et des expériences de tous les temps et de tous les pays. Mais ce qu’il décrit, il l’a vu lui-même. Ou bien il le tient directement des hommes avec lesquels il est associé. Il a eu la bonne fortune de se trouver dans des conditions qui lui ont permis d’étudier, sans effort ni mérite de sa part, les phénomènes de la vie dans leur troublante complexité. Il a pu observer presque toutes les formes de l’activité humaine. Il a connu les petits et les grands, les sains et les malades, les savants et les ignorants, les faibles d’esprit, les fous, les habiles, les criminels. Il a fréquenté des paysans, des prolétaires, des employés, des hommes d’affaires, des boutiquiers, des politiciens, des soldats, des professeurs, des maîtres d’école, des prêtres, des aristocrates, des bourgeois. Le hasard l’a placé sur la route de philosophes, d’artistes, de poètes et de savants. Et parfois aussi de génies, de héros, de saints. En même temps, il a vu jouer les mécanismes secrets qui, au fond des tissus, dans la vertigineuse immensité du cerveau, sont le substratum de tous les phénomènes organiques et mentaux (…).
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