Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne

Citatio, un portail ouvert sur notre civilisation

Nous menons un travail long et exigeant afin d'assurer la qualité des milliers de citations que nous vous proposons. Tout cela a un coût que vous pouvez nous aider à supporter en faisant un don.

Thème

Citations sur l'identité

Publicité
L’identité, socle de la cité

La beauté de notre histoire, c’est d’abord celle d’un peuple…

« La beau­té de notre his­toire, c’est d’abord celle d’un peuple qui ne veut pas dis­pa­raître et qui s’accroche à l’existence de toutes les manières possibles.
Rien n’est plus contre-intui­tif, aujourd’hui, j’en conviens. Les modernes sec­taires aime­raient bien nous déra­ci­ner. Nos sym­boles, ils veulent les effa­cer, les lami­ner, les décons­truire. Ils pré­tendent nous libé­rer du pas­sé alors qu’ils nous déshu­ma­nisent, ils pro­voquent une détresse psy­chique et cultu­relle que nous pei­nons pour­tant à recon­naître, puisque nous ne vou­lons plus accor­der quelque droit que ce soit au pas­sé sur notre pré­sent. Même lorsqu’il est semé de traces nous per­met­tant de mieux nous com­prendre. Le sys­tème média­tique qui se fait le pro­pa­ga­teur d’une nou­velle culture glo­bale sou­vent insi­gni­fiante accor­dée aux prin­cipes de la mon­dia­li­sa­tion cherche à frap­per d’obsolescence l’héritage his­to­rique des peuples, qui entrave l’avènement de l’individu mondialisé. […]
On l’oublie, mais un peuple qui perd le goût de vivre peut mou­rir, en deve­nant étran­ger à lui-même et indif­fé­rent aux pro­messes qu’il s’était déjà fait. […] Un pays sans légendes, à la mémoire vide, aux racines sèches, n’est plus un pays, mais un ter­ri­toire sans âme, un ter­rain vague, sur lequel n’importe qui peut se per­mettre n’importe quoi. […] C’est par l’enracinement que nous décou­vrons la pos­si­bi­li­té de la renais­sance. Et je me dis qu’un pays qui renoue avec ses légendes, qui redé­couvre ses grands mythes, qui ne se laisse plus séduire par les décons­truc­teurs qui nous expliquent que tout, dans notre culture, est faux ou per­fide, peut du coup se réanimer. »

Mathieu Bock-Côté
Gilles Vigneault : poète de l’enracinement et de la renais­sance, Le Jour­nal de Mont­réal (blog), 24 novembre 2014

Ce qui nous sépare des Américains…

« Le sur­gis­se­ment de ces socié­tés à la marge abo­lit le des­tin des socié­tés his­to­riques. En extra­po­lant bru­ta­le­ment leur essence outre-mer, ces der­nières perdent le contrôle de leur évo­lu­tion. Le modèle idéal qu’elles ont sécré­té les annule. Et jamais plus l’é­vo­lu­tion ne repren­dra sous forme d’a­li­gne­ment pro­gres­sif. Le moment, pour des valeurs jusque-là trans­cen­dantes, de leur réa­li­sa­tion, de leur pro­jec­tion ou de leur effon­dre­ment dans le réel (l’A­mé­rique) est un moment irré­ver­sible. C’est ce qui, quoi qu’il arrive, nous sépare des Amé­ri­cains. Nous ne les rat­tra­pe­rons jamais, et nous n’au­rons jamais cette can­deur. Nous ne fai­sons que les imi­ter, les paro­dier avec cin­quante ans de retard, et sans suc­cès d’ailleurs. Il nous manque l’âme et l’au­dace de ce qu’on pour­rait appe­ler le degré zéro d’une culture, la puis­sance de l’in­cul­ture. Nous avons beau nous adap­ter plus ou moins, cette vision du monde nous échap­pe­ra tou­jours, tout comme la Wel­tan­schauung trans­cen­dan­tale et his­to­rique de l’Europe échap­pe­ra tou­jours aux Américains. »

Jean Bau­drillard
Amé­rique, édi­tions Gras­set, 1986, Le Livre de Poche, coll. Biblio essais, 1988

Civilisation, culture, tradition, sont des notions voisines…

« Civi­li­sa­tion, culture, tra­di­tion, sont des notions voi­sines au point d’être inter­chan­geables dans le lan­gage cou­rant. La culture est pre­mière dans l’ordre chro­no­lo­gique de la fon­da­tion. Elle se rap­porte à la per­ma­nence des men­ta­li­tés pro­fondes. Elle est créa­trice de sens. La civi­li­sa­tion est une culture qui a reçu une forme his­to­rique, créa­trice d’un ensemble de qua­li­tés propres dans l’ordre maté­riel, intel­lec­tuel, artis­tique et moral. La tra­di­tion est l’âme d’une culture et d’une civilisation. »

Domi­nique Venner
Un samou­raï d’Occident. Le Bré­viaire des insou­mis, édi­tions Pierre-Guillaume de Roux, 2013

Il tient à la nature profonde de l’homme…

« Il tient à la nature pro­fonde de l’homme, être de civi­li­sa­tion par excel­lence, de ne pou­voir trou­ver d’identification satis­fai­sante qu’à l’intérieur d’une culture et par le tru­che­ment d’une culture. »

Kon­rad Lorenz
Les huit péchés capi­taux de notre civi­li­sa­tion (Die acht Tod­sün­den der zivi­li­sier­ten Men­sch­heit), 1973, édi­tions Flam­ma­rion, 1992

Vivre dans un certain siècle et s’apercevoir…

« Vivre dans un cer­tain siècle et s’apercevoir qu’on était mieux fait pour un autre, cela ne doit pas déses­pé­rer, car ce mal­heur n’est point sans quelque remède. Nous attei­gnons par magie l’époque où nous ne nous sommes pas trou­vés maté­riel­le­ment ; nous la sai­sis­sons par son art. Être culti­vé, cela ne signi­fie pas autre chose que d’avoir le choix entre tous les moments de l’humanité et d’aller, à notre gré, de l’un à l’autre, comme un archi­pel, un navire heu­reux se pro­mène d’île en île. Toute haute vie a ses éva­sions sereines. »

Abel Bon­nard
Ce monde et moi, édi­tions Dis­mas (post­hume), 1992

Cette crise de la culture n’est pas le résultat…

« Cette crise de la culture n’est pas le résul­tat d’un pro­blème de moyens, de finan­ce­ment ou de ges­tion ; c’est un bou­le­ver­se­ment inté­rieur. Il s’est pro­duit, dans nos socié­tés occi­den­tales, un phé­no­mène unique, une rup­ture inédite : une géné­ra­tion s’est refu­sée à trans­mettre à la sui­vante ce qu’elle avait à lui don­ner, l’ensemble du savoir, des repères, de l’expérience humaine immé­mo­riale qui consti­tuait son héri­tage. Il y a là une ligne de conduite déli­bé­rée, jusqu’à l’explicite : j’étais loin d’imaginer, en com­men­çant à ensei­gner, l’impératif essen­tiel qui allait struc­tu­rer ma for­ma­tion de jeune pro­fes­seur. « Vous n’avez rien à trans­mettre » : ces mots, pro­non­cés à plu­sieurs reprises par un ins­pec­teur géné­ral qui nous accueillait dans le métier le jour de notre pre­mière ren­trée, avaient quelque chose de si éton­nant qu’ils ont pro­fon­dé­ment mar­qué ma mémoire. « Vous n’avez rien à trans­mettre. » La culture est pro­pre­ment ce qui se trans­met. Ne plus faire subir à nos suc­ces­seurs ce far­deau péri­mé que le pas­sé jet­te­rait sur leur liber­té nou­velle, voi­là le pro­jet qui nous est proposé.
Désor­mais, il faut faire en sorte que chaque enfant puisse, pour créer un che­min per­son­nel, pro­duire son propre savoir. Écar­tés, le « cours magis­tral » et le « par cœur » ; refu­sée, l’idée qu’une concep­tion du monde pour­rait être trans­mise aux enfants par leurs parents. Nous avons per­du le sens de la culture. Elle est pour nous, au mieux, un luxe inutile ; au pire, un bagage encom­brant. Bien sûr, nous conti­nuons de visi­ter les musées, d’aller au ciné­ma, d’écouter de la musique ; et en ce sens, nous n’avons pas consciem­ment reje­té loin de nous la culture. Mais elle ne nous inté­resse plus que sous la forme d’une dis­trac­tion super­fi­cielle, d’un plai­sir intel­li­gent ou d’un agré­ment décoratif. »

Fran­çois-Xavier Bellamy
Les Déshé­ri­tés ou l’urgence de trans­mettre, édi­tions Plon, 2014

On nous corne : il faut s’ouvrir aux influences étrangères…

« On nous corne : « Il faut s’ouvrir aux influences étran­gères ». Il se trouve que ce slo­gan n’est pas inno­cent parce qu’il est désor­mais la devise d’un cos­mo­po­li­tisme dont l’arbre est aux États-Unis et dont les branches, d’où tombent des fruits pour­ris, s’étendent sur tout l’Occident et vont même pro­je­tant leur ombre sur un plus vaste espace. Il se trouve qu’il s’agit moins d’ouvertures que d’abandons et plus d’engorgements indi­gestes que d’assimilations for­ti­fiantes. Notre mode de vie est insi­dieu­se­ment péné­tré, miné, ron­gé par l’influence amé­ri­caine. Et la France va vers sa perte d’âme. »

Jean Cau
Pour­quoi la France, édi­tions de La Table Ronde, 1975

Ils marchent et ils chantent…

« Ils marchent et ils chantent. Ils sont des mil­lions dans la nuit froide de jan­vier. Mais ils sont morts. Et nous ne sommes que quelques-uns. Mais nous sommes vivants. Et nous ne lâche­rons pas nos épées et nous n’éteindrons pas nos torches. »

Jean Mabire
La torche et le glaive, édi­tions Libres opi­nions, 1994

Il y a des conteurs qui ont cessé de conter…

« Il y a des conteurs qui ont ces­sé de conter, à un moment don­né […], dès l’instant qu’ils ne trou­vaient plus per­sonne devant eux sus­cep­tible de les croire. […] Le conteur, ce n’est pas celui qui raconte (des racon­teurs d’histoire, il y en a par­tout), mais celui qui détient les contes d’une cer­taine popu­la­tion et essaie de trans­mettre ces contes-là, de façon à obte­nir l’accord de ceux qui l’écoutent, de faire en sorte que ceux qui l’écoutent se rendent compte qu’il dit exac­te­ment ce qu’ils sont, et ce qu’ils sont, bien sûr, dans le tré­fonds d’eux-mêmes, dans l’arrière-plan de leur incons­cient ou de leur subconscient. »

Pierre-Jakez Hélias
La sagesse de la terre (avec Jean Mar­kale), Petite Biblio­thèque Payot, 1978

Il faut savoir se conserver…

« Il faut savoir se conser­ver. C’est la meilleure preuve d’indépendance. »

Frie­drich Nietzsche
Par-delà le bien et le mal – Pré­lude d’une phi­lo­so­phie de l’a­ve­nir (Jen­seits von Gut und Böse – Vor­spiel einer Phi­lo­so­phie der Zukunft), 1886, trad. Patrick Wot­ling, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2000

Publicité
L’identité, socle de la cité
Livres

À l'affiche

Comprendre la stratégie hongroise
Dominique Venner. La flamme se maintient
Sur les chemins noirs
Bienvenue dans le meilleur des mondes. Quand la réalité dépasse la science-fiction
Frédéric Mistral. Patrie charnelle et Provence absolue
Les Indo-Européens
Le soleil et l'acier
L’exil intérieur. Carnets intimes
La société de propagande
Tolkien, l’Europe et la tradition. La civilisation à l’aune de l’imaginaire
Voyage au bout de la nuit
Game over. La révolution antipolitique
Pour un réveil européen. Nature - Excellence - Beauté
Ceux de 14
La hache des steppes
Le japon moderne et l'éthique samouraï
Walter, ce boche mon ami
Les grandes légendes de France
Courage ! manuel de guérilla culturelle
À propos des Dieux. L’esprit des polythéismes
Les Déshérités ou l’urgence de transmettre
L’enracinement
Impasse Adam Smith. Brèves remarques sur l'impossibilité de dépasser le capitalisme sur sa gauche
Citadelle
Œuvres en prose complètes, tome III
L'Empire du politiquement correct
L’opprobre. Essai de démonologie
La grande séparation
Orthodoxie
Économie et société médiévale
Un samouraï d’Occident. Le Bréviaire des insoumis
Précis de décomposition
L’homme surnuméraire
L'Argent
Les Horreurs de la démocratie
Petit traité sur l’immensité du monde
La Cause du peuple
Histoire et tradition des Européens
Mémoire vive. Entretiens avec François Bousquet
Le déclin du courage
Sire
La France contre les robots
Le regard des princes à minuit
L’œuvre de chair
Service inutile
Traité du rebelle ou le recours aux forêts
Les sentinelles du soir
Athéna à la borne. Discriminer ou disparaître ?