« Ulysse est libre. Débarrassé de la pire menace possible dans la vie d’un homme après l’oubli de son identité : l’oubli de son dessein. »
Sylvain Tesson
Un été avec Homère, éditions des Équateurs, 2018
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« Ulysse est libre. Débarrassé de la pire menace possible dans la vie d’un homme après l’oubli de son identité : l’oubli de son dessein. »
Sylvain Tesson
Un été avec Homère, éditions des Équateurs, 2018
« On pourrait opposer à l’Œdipe de Freud le Télémaque d’Homère et inventer un nouveau syndrome appuyé sur les retrouvailles au lieu de la rupture. Télémaque ne veut pas tuer le père, ni convoiter la mère. Il lutte pour retrouver son géniteur, le réinstaller sur le trône, réunir ses parents. L’Œdipe freudien, lui, doit profaner ses origines pour affirmer son individualité. Puis-je avouer que je trouve plus princière la figure télémaquienne ? En quoi ne correspondrait-elle pas à nos structures psychiques enfouies ? »
Sylvain Tesson
Un été avec Homère, éditions des Équateurs, 2018
« L’opulence des polyphonies européennes a témoigné en faveur des ambitions des créateurs qui les ont servies : mettre en place un monde esthétique dans lequel sons simultanés et sons successifs sont inséparables les uns des autres, comme devraient l’être les habitants des cités d’Europe. Même la thermodynamique de Boltzmann, qui tente de contenir dans une seule unité de gaz stable les mouvements incontrôlables des particules individuelles de ce gaz, ne pourrait apprivoiser une telle multiplicité d’événements. La générosité esthétique l’emporte à l’évidence sur l’ambition calculatrice. Ainsi allaient les compositeurs européens, jusqu’à une époque récente où les nuages lourds des décibels amplifiés n’emportaient pas encore dans leurs orages tétanisants la subtilité des harmonies concertantes. »
Jean-François Gautier
Ce que nous sommes. Aux sources de l’identité européenne, Philippe Conrad dir., édition Institut Iliade / Pierre-Guillaume de Roux, 2018
« Pour chacun d’entre nous, l’univers est formé de mondes étagés, dont le centre commun est la maison ancestrale. On apprend à les connaître graduellement, au fur et à mesure que l’on s’enhardit à s’éloigner un peu plus du sanctuaire familial. On est heureux tant que, ainsi loin qu’on soit, on conserve des attaches avec lui. Au contraire, le jour où l’on perd toutes relations avec “la maison”, on a le cœur bouleversé : tout est désormais changé dans la vie. »
Henri Vincenot
Récits des friches et des bois, éditions Anne Carrière, 1997
« Mon idée de la tradition est neuve. Elle définit mon interprétation de l’histoire et du destin des Européens. Elle est également applicable aux autres peuples. Elle part du constat que l’histoire conventionnelle de la civilisation européenne est un leurre. Derrière ce leurre se déroule une histoire réelle faite de permanences secrètes. La tradition est l’expression de ces permanences. »
Dominique Venner
Le Choc de l’histoire, éditions Via Romana, 2011
« Les gens qui ne regardent jamais en arrière vers leurs ancêtres ne regarderont jamais en avant vers leur postérité. »
Edmund Burke
Réflexions sur la Révolution de France (Reflections on the Revolution in France), 1790
« Le code civil, qui imposait que l’octroi de la nationalité française soit subordonné à l’assimilation, a été violé. La citoyenneté a été vidée de sa substance. Plus grave encore, les papiers d’identité confèrent un droit de propriété sur la terre. Les élites ont donc disposé de la France comme si elle leur appartenait en propre. »
Malika Sorel
Brandir un drapeau est un acte éminemment politique, entretien au Figaro, par Alexandre Devecchio, 19 juillet 2019
« Dans un fameux passage de l’Iliade le poète décrit la phalange achéenne : « La lance fait un rempart à la lance, le bouclier au bouclier, chacun étayant l’autre ; l’écu s’appuie sur l’écu, le casque sur le casque, le guerrier sur le guerrier. » Ce n’est pas seulement la préfiguration de l’ordre hoplitique que l’on entrevoit ici, mais surtout l’expression de ce qu’est une communauté solidaire où chaque membre peut se reposer sur les autres, où la désertion d’un seul anéantirait instantanément le tout indissociable. Pas question de « contrat » ici, mais d’obligations mutuelles inscrites dans le pacte fondateur du clan, de la tribu, de la cité et de la phalange. »
Dominique Venner
Un samouraï d’Occident. Le Bréviaire des insoumis, éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2013
« Le message de Jean Scot Erigène, et à travers lui des penseurs néoplatoniciens, n’a jamais cessé de travailler souterrainement la conscience occidentale, des flamboiements de la mystique rhénane à la grande insurrection du romantisme allemand, en passant par Jacob Boehme et William Blake. Plus près de nous, c’est sa redécouverte par Yeats qui, de l’aveu même du poète, donna à la Renaissance irlandaise son élan et sa profondeur. »
Michel Le Bris
Jean Scot Erigène, dissident celtique en Europe, in L’Irlande ou les musiques de l’âme, Association Artus, éditions Ouest-France, 1995
« Chaque peuple porte une tradition, un royaume intérieur, un murmure des temps anciens et du futur. La tradition est ce qui persévère et traverse le temps, ce qui reste immuable et qui toujours peut renaître en dépit des contours mouvants, des signes de reflux et de déclin. »
Dominique Venner
Histoire et tradition des Européens, Éditions du Rocher, coll. Histoire, 2002
« Tout peuple incarne une idée particulière qui est un tout indivisible et lui appartient, comme il est lui-même un tout indivisible qui s’appartient. Il est né avec cette idée. C’est avec cette idée qu’il est sorti du sein maternel de la race et de la terre pour se jeter dans son espace historique. »
Arthur Moeller van den Bruck
La révolution des peuples jeunes, recueil de textes écrits entre 1916 et 1923, trad. Jean-Paul Allard, éditions Pardès, 1993
« Un peuple étant un complexe de rapports, d’attitudes, il y a une autre menace qui pèse sur lui, autre que la destruction physique, autre que la perte d’indépendance : c’est celle de la dissolution si les hommes ne se sentent plus membres d’un même corps, si le climat de confiance qui unit ces citoyens disparaît, si les symboles qu’ils ont en commun n’ont plus le même sens pour les uns et pour les autres, en un mot si l’existence morale du peuple disparaît. Et cette perte de l’existence morale n’est pas due à des causes extérieures et soudaines : elle est due à des phénomènes intérieurs et dissociateurs, qui sont des sous-produits du progrès. »
Bertrand de Jouvenel
Du Principat et autres réflexions politiques, 1958, éditions Hachette, 1972