« C’est lourd, une épée, ça pèse 3 kg. Et, grâce au ciel et à la beauté, des hommes s’en servent encore pour tuer des taureaux. »
Jean Cau
Toros, éditions Denoël, 1973
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« C’est lourd, une épée, ça pèse 3 kg. Et, grâce au ciel et à la beauté, des hommes s’en servent encore pour tuer des taureaux. »
Jean Cau
Toros, éditions Denoël, 1973
« En fait, Drieu est terriblement grec. Il est comme l’homme grec qui désire la santé dans l’harmonie de ses facultés. »
Jeremy Baneton
Pierre Drieu la Rochelle. Le rêve ou l’action, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2024
« Tu n’as pas idée, toi qui l’entends depuis l’enfance, de la grâce secrète, presque invisible, inaudible de la langue française. Son relief est doux, poli par l’usage et les siècles. »
Michel Déon
Un déjeuner de soleil, éditions Gallimard, coll. NRF, 1981
« Une baie démesurée s’étendait devant moi, à perte de vue, entre deux côtes écartées se perdant au loin dans les brumes ; et au milieu de cette immense baie jaune, sous un ciel d’or et de clarté, s’élevait sombre et pointu un mont étrange, au milieu des sables. Le soleil venait de disparaître, et sur l’horizon encore flamboyant se dessinait le profil de ce fantastique rocher qui porte sur son sommet un fantastique monument.
(…) Après plusieurs heures de marche, j’atteignis l’énorme bloc de pierres qui porte la petite cité dominée par la grande église. Ayant gravi la rue étroite et rapide, j’entrai dans la plus admirable demeure gothique construite pour Dieu sur la terre, vaste comme une ville, pleine de salles basses écrasées sous des voûtes et de hautes galeries que soutiennent de frêles colonnes. J’entrai dans ce gigantesque bijou de granit, aussi léger qu’une dentelle, couvert de tours, de sveltes clochetons, où montent des escaliers tordus, et qui lancent dans le ciel bleu des jours, dans le ciel noir des nuits, leurs têtes bizarres hérissées de chimères, de diables, de bêtes fantastiques, de fleurs monstrueuses, et reliés l’un à l’autre par de fines arches ouvragées. »
Guy de Maupassant
Le Horla, 1886, éditions Albin Michel, coll. Le Livre de Poche, 1967
« L’esthétique n’est pas un supplément gratuit (…). Tout au contraire, elle est la vérité des discours, des philosophies, et même des spiritualités. Voyez la malheureuse Église catholique, qui a produit des siècles durant quelques-unes et peut-être la plupart des œuvres artistiques, musicales, architecturales et, dans une moindre mesure, littéraires, de notre civilisation ; et considérez les tristes banderoles et les niaises affichettes dont en son épuisement conceptuel et moralisateur, laïcisant, à l’heure où elle met tant d’ardeur à trahir l’Europe qui l’a longtemps si bien servie, elle enlaidit méthodiquement les superbes édifices que nos pères ont bâti. Le style c’est l’homme : la beauté dit, sinon toujours le degré de vérité, du moins le niveau de qualité et de hauteur de la pensée. »
Renaud Camus
Forum de la Dissidence, 3 décembre 2022
« Le rôle de la Grèce dans l’évolution humaine se résume en l’idée maîtresse qu’elle a fait reluire sur le monde. Cette idée peut se formuler ainsi : L’œuvre hellénique fut la plus parfaite réalisation du Divin dans l’Humain sous la forme du Beau. »
Édouard Schuré
Le Miracle hellénique, in Revue des Deux Mondes, tome 7, 1912
« Tout ce récit n’est que l’instant où le problème de la vie se présente à moi avec une grande clarté. Puisqu’on a dit qu’il ne faut pas aimer en paroles mais en œuvres, après l’élan de l’âme, après la tendresse du cœur, le véritable amour serait d’agir.
Toi seul, ô mon maître, m’ayant fortifié dans cette agitation souvent douloureuse d’où je t’implore, tu saurais m’en entretenir le bienfait, et je te supplie que par une suprême tutelle, tu me choisisses le sentier où s’accomplira ma destinée.
Toi seul, ô maître, si tu existes quelque part, axiome, religion ou prince des hommes. »
Maurice Barrès
Le Culte du Moi. Sous l’œil des Barbares, Éd. Émile-Paul, Paris, 1910
« Lorsque le monde pourrit, peut-on vraiment exclure l’individu, alors que celui-ci, par la solidité intemporelle qu’il désire, permet de sauvegarder la part de beauté personnelle qu’un Moi peut conserver et vouloir par-dessus la masse ? Le fameux “ne pas subir” de Barrès prend dès lors tout son sens : il faut se refuser à la médiocrité des barbares, il faut maintenir sa noblesse au-delà des visées de la masse. »
Jeremy Baneton
Maurice Barrès. Le prince de la jeunesse, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
« J’aime : la beauté, la grâce, la sainteté, le génie, l’héroïsme, et comme je sais bien qu’ils ne naissent pas tout seuls, j’aime les ordres religieux, l’armée, les églises, ce qui est générateur, ce qui encadre. »
Maurice Barrès
Mes Cahiers, Tome I, 1896 – 1898, Plon, 1929
« La vieille église vous intéresse pour ce qu’elle apporte à la formation de l’âme. La formation de l’âme ! C’est la grande affaire, une affaire qui importe à chaque individu et à la civilisation. Chacun de nous trouve dans l’église son maximum de rendement de l’âme. L’ensemble de nos églises et de nos monuments d’architecture religieuse constitue un trésor national. »
Maurice Barrès
La grande pitié des églises de France, 1914, Émile-Paul Frères, Éditeurs
« Donnez-nous de grands hommes et de grandes actions pour que nous retrouvions le sens des grandes choses. Chaque héros nourrit dix grands artistes. »
Pierre Drieu la Rochelle
L’homme à cheval, 1943, éditions Gallimard, coll. Folio, 1973
« Je l’ai déjà dit et je serai bien forcé de le dire encore : préférer ce qui est noble à ce qui est ignoble et ce qui est beau à ce qui est hideux ; chercher à comprendre, tenter la conquête de n’importe quoi, en sautant par-dessus bornes et clôtures ; vouloir vivre enfin ; voilà ce qui tombe sous l’anathème. »
Léon Bloy
Exégèse des Lieux Communs, Mercure de France, 1902