« Créer les conditions du nouvel héroïsme. Attaquer par tous les moyens possibles la civilisation bourgeoise. »
Jean-René Huguenin
Journal, 1964, éditions du Seuil, coll. Points, 1997
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« Créer les conditions du nouvel héroïsme. Attaquer par tous les moyens possibles la civilisation bourgeoise. »
Jean-René Huguenin
Journal, 1964, éditions du Seuil, coll. Points, 1997
« C’était un Polonais du temps de Sobieski. Il en eût porté héroïquement le carquois d’or. Sa violence, qui ressemblait à certains coups de vent dans les steppes, paraissait excessive et même un peu folle dans un pays de sens rassis, de ce bon sens normand, tout-puissant et calme, que l’on peut appeler stator, comme Jupiter ! (…) Il avait besoin de sentir battre sur ses sveltes jambes d’Hippolyte le sabre courbe avec lequel ses pères maternels coupaient la figure des Pachas, et il n’y sentait jamais que le fouettement de sa cravache, rêveuse ou forcenée. De double race militaire, il aspirait l’odeur des combats dans le tonique parfum des bois et la poudre de son fusil de chasse, mais il pouvait croire qu’il ne la respirerait jamais mieux. »
Jules Barbey d’Aurevilly
Un prêtre marié, 1865, éditions Gallimard, coll. Le Livre de poche, 1964
« Les catholiques modernes haïssent l’Art d’une haine sauvage, atroce, inexplicable. Sans doute, il n’est pas beaucoup aimé, ce pauvre art, dans la société contemporaine et je m’extermine à le répéter. Mais les exceptions heureuses, devraient, semble-t-il, se rencontrer dans ce lignage de la grande Couveuse des intelligences à qui le monde est redevable de ses plus éclatants chefs‑d’œuvre.
Or, c’est exactement le contraire. Partout ailleurs, c’est le simple mépris du Beau, chez les catholiques seuls, c’est l’exécration. On dirait que ces âmes médiocres, en abandonnant les héroïsmes anciens pour les vertus raisonnables et tempérées que d’accommodants pasteurs certifient suffisantes, ont remplacé, du même coup, la détestation surannée du mal par l’unique horreur de ce miroir de leur misère que tout postulateur d’idéal leur présente implacablement. »
Léon Bloy
Un brelan d’excommuniés, Albert Savine éditeur, 1889
« Ô Jeanne sans sépulcre et sans portrait, toi qui savais que le tombeau des héros est le cœur des vivants, peu importent tes vingt mille statues, sans compter celles des églises : à tout ce pour quoi la France fut aimée, tu as donné ton visage inconnu. »
André Malraux
Discours prononcé à Rouen à l’occasion des fêtes de Jeanne d’Arc, le 31 mai 1964
« Le public aimait me voir un flingue à la main et, souvent, mourir à la fin. La mort, c’est ce qui fait les héros. »
Alain Delon
Ce n’est pas à 83 piges que je vais passer à gauche !, entretien au Journal du Dimanche, Stéphane Joly, 18 mai 2019
« Si le concept du héros est d’ordre physique, alors, tout comme Alexandre le Grand acquit la stature héroïque en prenant Achille pour modèle, les conditions nécessaires pour devenir un héros doivent être à la fois de bannir l’originalité et de rester fidèle à un modèle classique. »
Yukio Mishima
Le soleil et l’acier, 1968, trad. Tanguy Kenec’hdu, éditions Gallimard, coll. Du monde entier, 1973, éditions Gallimard, coll. Folio, 1993
« Le choix du héros grec se propose à chaque être humain : suivre la pente facile des plaisirs ou gravir le chemin caillouteux de l’ascèse. Se contenter de l’existence terrestre ou aspirer à la voie des dieux. On dit aussi : la voie de gauche, qui mène à la perdition, et la voie de droite, celle de la vertu, que couronne la gloire. »
Jacqueline Kelen
Le jardin des vertus, éditions Salvator, 2019
« En lieu et place d’une histoire mettant en perspective de hauts faits, sans pour autant nier les chemins de traverse, on inculque aux Européens un “devoir de mémoire” frelaté et destructeur. “Un devoir de mémoire” dans lequel la continuité de l’histoire européenne et de ses valeurs semble définitivement perdue. »
Jean-Yves Le Gallou
Pour un réveil européen. Nature – Excellence – Beauté, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Iliade, 2020
« Si Plutarque est d’une lecture tellement exaltante, c’est parce que ses personnages, du meilleur au pire, soutiennent tous une continuelle noblesse d’attitudes. Ce n’est point merveille qu’ils aient fourni à la tragédie presque tous ses héros, car déjà dans la vie ils étaient en quelque sorte sur la scène, formés pour jouer certains personnages et retenus dans leur rôle par l’attente exigeante des spectateurs. »
Bertrand de Jouvenel
Du pouvoir, 1945, éditions Hachette, coll. Pluriel, 1972
« [Jeanne d’Arc] est une des héroïnes les plus authentiques de l’histoire de France, puisqu’elle associe à sa sainteté l’affirmation de ce qui représente le mieux le devenir d’un peuple, sa volonté de liberté et du bien commun. »
Louis Alphonse de Bourbon
Message de Monseigneur le Duc d’Anjou pour la Fête nationale de Jeanne d’Arc, legitimite.fr, 10 mai 2020
« Si l’héroïsme consiste, comme on nous l’enseigne à longueur de célébrations, de commémorations, de repentances et d’émissions de propagande, à prendre les armes au besoin contre un régime pourtant légal, alors n’écartons plus, a priori, la possibilité pour nous Français de souche d’être chez nous, pour la sauvegarde des nôtres, des héros. »
Serge de Beketch
« Unis comme au Front », Le Libre Journal de la France Courtoise n° 409, 2 juin 2007
« Il y a toujours quelque chose de désespéré chez les réactionnaires, ils s’engagent dans les plus folles aventures avec au cœur l’idée de rédemption, et quand ils y vont c’est toujours un peu avec l’esprit de sacrifice, ils ont le goût de l’action d’éclat et rêvent de faire de leur mort une apothéose. Tandis que les progressistes, eux, y croient réellement, naïvement même, ce sont eux les plus dangereux évidemment car ils ne savent pas s’arrêter à temps, ils entrainent les peuples avec eux en leur promettant un avenir merveilleux quand les réactionnaires, qui ne croient pas au peuple, ont une perception plus esthétique des choses et se préoccupent d’abord du salut de leur âme. »
Olivier Bardolle
Petit traité des vertus réactionnaires, L’Éditeur, 2010