« Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent seulement de nuit. »
Edgar Allan Poe
Eleonora, 1841, in Histoires grotesques et sérieuses, trad. Charles Baudelaire, 1864
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« Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent seulement de nuit. »
Edgar Allan Poe
Eleonora, 1841, in Histoires grotesques et sérieuses, trad. Charles Baudelaire, 1864
« Parmi d’autres, l’histoire de la Russie d’après 1917, continuée jusqu’en 1991, montre avec une force particulière que les défaites sont rarement irrémédiables et que les victoires sont toujours momentanées. Sur un plan supérieur, spirituel et non politique, les défaites sont en partie effacées lorsque les vaincus se sont montrés héroïques. Il se trouvera un enfant pour recueillir la leçon morale des suicidés de Numance, s’émerveiller au souvenir de Julien, de William Wallace, des Chouans et des Vendéens, des fidèles Confédérés, des gardes blancs de Denikine, Koltchak et Wrangel, des réprouvés du Baltikum, et en faire autant de modèles pour se déterminer et se conduire fermement. Victoire, défaite, tout est balayé par le temps. Ce qui subsiste, comme dans Plutarque, ce sont les leçons de maintien données à la postérité par certains hommes face à l’adversité.
L’interprétation des défaites est dépendante de la culture et des “représentations”. L’esprit tragique, présent dans toute la littérature épique européenne depuis Homère, examine les échecs en proportion de leur héroïsme, au point de voir en eux un prétexte à l’éternisation des héros.
Cette idée rappelle que la vision que l’on se fait du passé détermine l’avenir. Il n’y a pas de futur pour qui ne sait d’où il vient, pour qui n’a pas la mémoire de ce qui l’a fait ce qu’il est. »
Dominique Venner
Histoire et tradition des Européens, Éditions du Rocher, coll. Histoire, 2002
« L’essentiel n’est pas de vivre, c’est d’avoir une raison de vivre. […] Il faut trouver une raison qui ne s’assouvisse pas et se renouvelle. Voilà le secret de ce que des esprits trop indulgents pour eux-mêmes appellent notre cruauté. »
Jean Giono
Le Moulin de Pologne, éditions Gallimard, 1953
« Le progrès devrait vouloir dire que nous transformons sans cesse le monde pour l’adapter à notre vision. Il signifie en réalité (à l’heure actuelle) que nous changeons sans cesse la vision. Il devrait vouloir dire que nous apportons lentement mais sûrement la justice et la charité aux hommes ; il signifie en réalité que nous avons tôt fait de douter des avantages de la justice et de la charité. […]
Nous ne modifions pas le réel pour l’adapter à l’idéal. Nous modifions l’idéal : c’est plus facile. »
Gilbert Keith Chesterton
Orthodoxie, 1908, trad. Lucien d’Azay, éditions Flammarion, coll. « Climats », 2010
« Qu’est-ce que cela signifie, politique ? Gouverner les hommes ? J’écris que là n’est pas la question et qu’il s’agit de donner des raisons de vivre et de mourir. Des oublis de soi. Et ces raisons de vivre sont, depuis toujours, exactement les mêmes que les raisons de mourir. »
Jean Cau
Les écuries de l’Occident. Traité de morale, éditions de La Table Ronde, 1973
« Est gentleman celui dont les actions sont dictées par des aspirations idéales et non seulement par des intérêts matériels. »
Ernst Jünger
Le Boqueteau 125 (Das Wäldchen 125), 1925, trad. Julien Hervier, Christian Bourgois éditeur, 2000
« Le militantisme est une école, et l’une des meilleures qui puissent être. C’est une école de discipline et de tenue, d’exaltation et d’enthousiasme, une école de don de soi. C’est aussi un creuset d’amitié comme il y en a peu : avoir milité ensemble crée des liens qui perdurent dans le temps et, parfois, triomphent de tout. […] Cela dit, c’est aussi une école dont il faut savoir sortir […]. Le militantisme a aussi ses limites. Il a ses aspects négatifs. Le militant n’est pas seulement quelqu’un qui se donne à fond, ce qui est une bonne chose. C’est aussi un partisan dans le mauvais sens du terme. Il répète un catéchisme, il se réfère à un “nous” collectif qui le dispense de toute pensée personnelle. Le “bon militant” est un true belivier, qui préfère les réponses aux questions parce qu’il a besoin de certitudes. »
Alain de Benoist
Mémoire vive, entretiens avec François Bousquet, éditions de Fallois, 2012
« Les hommes se reconnaissent moins à leurs idées qu’à leur attitude devant la vie. Ceux qui servent une idée s’aperçoivent plus ou moins vite de la dégradation de leur idéal lorsqu’on l’applique aux faits. Ils se réfugient dans un acte de foi qui bien souvent ne s’exprime pas autrement que par la confiance en certains guides. Mais cet acte de foi donne un sens à leur vie. »
Maurice Bardèche
Sparte et les Sudistes, éditions Les Sept Couleurs, 1969
« La jeunesse n’est pas une période de la vie, elle est un état d’esprit, un effet de la volonté, une qualité de l’imagination, une intensité émotive, une victoire du courage sur la timidité, du goût de l’aventure sur l’amour du confort. On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d’années : on devient vieux parce qu’on a déserté son idéal. »
Général Douglas MacArthur
Être jeune, 1945
« Tous ces jeunes gens bouillaient d’impatience de laisser la plume et l’encrier pour serrer la dure crosse de bois d’un revolver. »
Jean Mabire
Patrick Pearse, une vie pour l’Irlande, éditions Terre et Peuple, 1998
« Les idéaux sont éternels. Les idées ne le sont pas. La contradiction dans laquelle nous tombons dès que nous appliquons à des idées la mesure d’une éternité dont nous avons un pressentiment, mais aucune notion, repose sur cette confusion des idées et des idéaux.[…] Les idéaux sont toujours en quelque façon devant nous, et ils sont assurément ces « modèles de vie qui se présentent à l’esprit des groupes humains », dont parle Plenge.
Les idées sont au contraire derrière nous et ce sont des concepts abstraits dans lesquels les hommes résument leurs problèmes en se tournant vers le passé, après les avoir résolu lorsqu’ils étaient tournés vers l’avenir. »
Arthur Moeller van den Bruck
La révolution des peuples jeunes, recueil de textes écrits entre 1916 et 1923, trad. Jean-Paul Allard, éditions Pardès, 1993
« Dans le monde germanique le héros est un idéal moral. Le chant qui lui est consacré n’est pas seulement un agréable passe-temps pour les heures de loisirs, il a en outre une signification bien plus haute. Le chant héroïque devait offrir à l’antrustionnat du prince germanique à la cour duquel il était déclamé, dans une grande salle, un magnifique exemple de vertus viriles que chaque guerrier devait tenter d’égaler. C’est précisément cela qui donne à l’épopée héroïque sa valeur d’éternité : un type d’humanité qui s’y est en effet élevé au rang d’un modèle universel de prouesse guerrière aux dimensions presque surhumaines. »
Jan de Vries
L’univers mental des Germains, éditions du Porte-glaive, 1988