« Le monde est à ceux qui se donnent la peine de le changer. »
Michel de Saint-Pierre
Les nouveaux aristocrates, éditions Calmann-Lévy, 1961
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« Le monde est à ceux qui se donnent la peine de le changer. »
Michel de Saint-Pierre
Les nouveaux aristocrates, éditions Calmann-Lévy, 1961
« Le mystère de l’Histoire est un mystère aristocratique. Il s’accomplit par la minorité. Celle-ci porte l’esprit de l’universel, lequel est un esprit aristocratique. L’esprit de la majorité, celui de la démocratie est provincial et particulariste. Dans l’Histoire, ce sont les minorités et l’aristocratie qui dirigent. Se rebeller contre leur direction, c’est porter atteinte aux mystères de l’Histoire. Vous ne réussirez pas à détruire la dissemblance ontologique des âmes, à effacer la différence entre les intelligents et les sots, les doués et les incapables, les nobles et les vils, les beaux et les informes, ceux qui ont la grâce et ceux qui ne la portent pas. »
Nicolas Berdiaev
De l’inégalité, Éditions L’Âge d’homme, 2008
« La verticalité est intrinsèque à la masculinité et à l’ancien ordre européen. Elle se manifeste par une tension naturelle vers le risque, la différence, l’altitude en tout. Elle méprise la sécurité, la tranquillité, l’indolence, l’hédonisme, qui sont penchants horizontaux. Elle distingue, élève, attribue un rang. Elle hiérarchise les idées et les personnes. L’ordre d’Homère est vertical comme l’est aussi le langage, l’élégance, la grammaire, les donjons, ou la forme que l’on donne aux authentiques créations. »
Dominique Venner
Histoire et tradition des Européens, Éditions du Rocher, coll. Histoire, 2002
« L’essentiel est la hauteur. Elle vous tiendra lieu de tout. En elle je comprends le détachement, car comment prendre de la hauteur sans se détacher ? Elle vous serait une patrie suffisante, si vous n’aviez pas l’autre. Elle vous tiendra lieu de patrie, le jour où l’autre vous manquera. »
Henry de Montherlant
Lettre d’un père à son fils in Service inutile, 1935, éditions Gallimard, 1973, coll. Folio Essais, 2005
« Les vertus que vous cultiverez par-dessus tout sont le courage, le civisme, la fierté, la droiture, le mépris, le désintéressement, la politesse, la reconnaissance, et, d’une façon générale, tout ce qu’on entend par le mot générosité. »
Henry de Montherlant
Lettre d’un père à son fils in Service inutile, 1935, éditions Gallimard, 1973, coll. Folio Essais, 2005
« Les deux mots qui reviennent sans doute le plus souvent dans les vieilles chroniques européennes ce sont ceux de volonté et d’honneur. L’espoir, par contre, n’a pas de sens. Ce qui compte, c’est d’accomplir ce qui doit être accompli et non pas ce qui doit aboutir à un succès.
Je retrouvais dans toute cette morale de l’antique Hyperborée un certain goût pour les causes désespérées. Une attitude de perpétuel défi, où le goût du risque s’exaltait jusqu’à dépasser toutes les limites du possible. Les guerriers spartiates de Léonidas aux Thermopyles restent, en ce sens, de purs Hyperboréens. Le bien s’identifie avec l’action d’éclat, qui prend une valeur en soi-même. Ce qui compte, ce n’est pas le plaisir, mais le devoir. Non pas la soumission à un autre que soi-même mais la liberté de s’imposer une conduite conforme à l’imprescriptible honneur de sa lignée et de son clan. »
Jean Mabire
Thulé : le soleil retrouvé des Hyperboréens, éditions Robert Laffont, 1978, éditions Pardès, 2002
« Affaiblissement d’un peuple ou d’une civilisation résultant de causes endogènes, et tendant à lui faire perdre son identité et sa créativité.
Les causes de la décadence sont presque partout les mêmes dans l’histoire : individualisme et hédonisme excessifs, amollissement des mœurs, égoïsme social, dévirilisation, mépris des valeurs héroïques, intellectualisation des élites, déclin de l’éducation populaire, détournement ou abandon de la spiritualité et du sacré, etc.
D’autres causes sont fréquentes : modification du substrat ethnique, dégénérescence des aristocraties naturelles, perte de la mémoire historique, oubli des valeurs fondatrices. La décadence survient lorsque le souci du maintien dans l’histoire de la communauté-du-peuple s’estompe, lorsque les liens communautaires de solidarité et de lignage s’affaiblissent. Pour résumer, on peut dire que la décadence voit des symptômes apparemment contraires se conjuguer : l’excessive intellectualisation des élites, de plus en plus coupées du réel, et la primitivisation du peuple. Panem et circenses…
L’Europe connaît aujourd’hui une telle situation. La plupart du temps, la décadence est mal perçue comme telle et refusée par ses contemporains. Ceux qui la dénoncent sont assimilés à des prophètes de malheur. Les époques de décadence se parent souvent du masque de la renaissance. Ces attitudes sont des comportements de conjuration du réel, d’occultation des symptômes dans le but de rassurer.
Aucune décadence ne doit être considérée comme irréversible. Il faut cultiver l’optimisme tragique de Nietzsche. “Paris-Marseille en un quart d’heure, c’est formidable ! Car vos fils et vos filles peuvent crever, le grand problème à résoudre sera toujours de transporter vos viandes à la vitesse de l’éclair. Que fuyez-vous donc, imbéciles ? Hélas, c’est vous que vous fuyez, vous-mêmes”. »
Georges Bernanos
La France contre les robots, 1946, éditions Robert Laffont, 1947, Le Castor Astral éditeur, coll. Galaxie, 2017
« C’est dans les cœurs nobles que la souffrance du peuple trouve son écho le plus puissant. »
Ernst Jünger
Sur les falaises de marbre (Auf den Marmorklippen) 1939, trad. Henri Thomas, éditions Gallimard 1942, coll. L’Imaginaire, 2017
« Je crois pour ma part, […], à l’absolue nécessité […] de l’existence d’une classe cultivée assez nombreuse, mais pas trop, constamment renouvelée aux marges : c’est à dire ouverte, changeant de contours, […] mais comportant en son centre, et c’est bien là ce qui est le plus difficile à faire admettre en société démocratique, et c’est même presque impossible à énoncer seulement en société hyperdémocratique, un noyau héréditaire. »
Renaud Camus
Le Grand Remplacement, éditions David Reinharc, 2011, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Dans l’arène, 2021
« Le bourgeoisisme, qui s’oppose à l’esprit populaire comme à l’esprit aristocratique, domine la société marchande et la civilisation occidentale : morale de l’intérêt, recherche individualiste du bien-être immédiat, réduction du lignage à l’héritage matériel, esprit de calcul, conception négociante de l’existence, ignorance du don, préservation parcimonieuse de la vie, refus du risque et de l’aléa, esprit d’entreprise limité à l’accroissement de richesse, désir de sécurité, tendances cosmopolites, indifférence aux attaches, aux enracinements et aux solidarités avec son propre peuple, détachement envers tout sentiment religieux de nature collective ou gratuite, ignorance complète du sacré. Le petit-bourgeois moderne, figure dominante de la société actuelle, apparaît « branché » mais trahit un extraordinaire conformisme. Il est à la fois la cible et l’acteur principal de l’ahurissement intellectuel et des dispositifs idéologiques de mise-au-pas régentés par le soft-totalitarisme d’aujourd’hui. »
Guillaume Faye
Pourquoi nous combattons – Manifeste de la Résistance européenne, Éditions de L’Æncre, 2001
« Aristocrates et paysans acceptaient que leurs fils allassent à la mort. Le bourgeois, lui, “planque” ses enfants car le courage ou l’obéissance héroïque ne sont pas son lot. Pour l’aristocrate : “Si mon fils est un lâche, mon nom est souillé”. Et pour le paysan : “Si je ne défends pas ma terre, l’ennemi l’annexera”. Pour le bourgeois : “Si mon fils est tué, qui héritera de mon or et qui prendra la succession de mon commerce ?” »
Jean Cau
Les écuries de l’Occident. Traité de morale, éditions de La Table Ronde, 1973
« Ce livre [fait] renaître les blanches plantations dans leur écrin de magnolias et de chèvrefeuille, les jeunes filles à crinoline, les planteurs galants et les gentilshommes saisis par l’angoisse d’un destin inexorable. Mais au-delà de l’évocation fidèle d’une époque terrible, et de la trame romanesque attachante, c’est la nostalgie frémissante qui sourd tout au long des pages. Nostalgie d’un monde irrémédiablement condamné, mais auquel on ne cesse de rêver comme à un paradis perdu. Car si le Sud est mort, il continue de vivre dans le cœur des hommes généreux. »
Dominique Venner
Le blanc soleil des vaincus – L’épopée sudiste et la guerre de Sécession (1607 – 1865), éditions de La Table Ronde, 1975