« L’homme est capable de faire ce qu’il est incapable d’imaginer. »
René Char
Feuillets d’Hypnos, éditions Gallimard, coll. Espoir, 1946
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« L’homme est capable de faire ce qu’il est incapable d’imaginer. »
René Char
Feuillets d’Hypnos, éditions Gallimard, coll. Espoir, 1946
« Là où le sexe est mis en relief, il est naturel que la femme, sa dispensatrice et son objet, prenne le pas, et c’est ce que l’on constate, à bien des égards, aujourd’hui : à cette sorte de « démonie », d’intoxication sexuelle chronique qui est le propre de l’époque actuelle et se manifeste de mille façons dans la vie publique et dans les mœurs, répond une gynocratie virtuelle, une tendance, sexuellement orientée, à la prééminence de la femme, prééminence qui, à son tour, est en relation directe avec l’involution matérialiste et utilitaire du sexe masculin ; il en résulte que le phénomène est surtout manifeste dans les pays où, comme aux États-Unis, cette involution est particulièrement poussée, grâce au « progrès ». »
Julius Evola
Chevaucher le tigre (Cavalcare la tigre), 1961
« Si la construction de l’Europe a un sens, c’est principalement à condition que l’Europe sache inventer une solution originale au malaise de la société de consommation, en s’inspirant de son expérience et de ses traditions. […] La mission de l’Europe est de construire les digues qui canaliseront la société de consommation. Nous avons besoin d’établir quelque pouvoir, à défaut de quelque dieu, au-dessus des ingénieurs du monde moderne, au-dessus de l’empire des stocks et des bilans. »
Maurice Bardèche
Sparte et les Sudistes, éditions Les Sept Couleurs, 1969
« Les États-Unis tiennent le rôle d’un empire, mais ne sont pas un empire. Ils n’ont ni projet ni élite pour le mener à bien. Ils se sont constitués contre l’histoire, et leur seul but, c’est d’en finir dans le monde entier avec elle, c’est-à-dire la diversité des peuples et des héritages, la diversité aussi des formules politiques. […] Utopie qui emporte assez facilement l’adhésion superficielle de tous ceux qui ne réfléchissent pas à ce qu’elle représente, et en particulier au système de contraintes et de conformisme qui serait exigé. »
Thomas Molnar
Américanologie : Triomphe d’un modèle planétaire ?, L’Age d’Homme, coll. Mobiles, 1991
« D’instinct, les peuples savent que la fonction cardinale du politique est de protéger et non de réformer ou de transformer. »
Patrick Buisson
La Cause du peuple, éditions Perrin, 2016
« Pour moi le trésor du monde, c’est une infante de Velázquez, un opéra de Wagner ou une cathédrale gothique. C’est un calvaire breton ou une nécropole de Champagne. C’est le romancero du Cid ou le visage hugolien de « l’enfant grec ». C’est le tombeau des Invalides ou le grand aigle de Schönbrunn, l’Alcazar de Tolède ou le Colisée de Rome, la tour de Londres ou celle de Galata, le sang de Budapest ou le quadrige orgueilleux de la porte de Brandebourg, devenue le poste frontière de l’Europe mutilée. (…) Frêle Geneviève de Paris, patronne de l’Europe, seule contre les hordes de l’Est, tu symbolises notre esprit de résistance. Et toi, Alexandre, vainqueur blond au visage de dieu, Macédonien aux dix mille fidèles, toi qui conquis le monde oriental avec ta foi et ton épée, debout dressé contre le destin et l’Histoire, tu symboliseras peut-être un jour le triomphe de l’Europe impériale… »
Jean de Brem
Le testament d’un Européen, éditions de La Table Ronde, 1964
« Que l’européanité soit une réalité, cela se manifeste déjà au niveau primaire des sensations. Au contact de l’altérité se perçoit l’identité. Mais l’européanité est attestée aussi par l’histoire et le caractère transnational des grands faits de culture. Au-delà d’un art rupestre spécifique à toute l’Europe voici déjà 30 000 ans, au-delà des pierres levées et des grands poèmes fondateurs, ceux des Hellènes, des Germains ou des Celtes, il n’y a pas une seule grande création collective qui, ayant été vécue par l’un des peuples de l’ancien espace carolingien, n’a pas été vécue également par tous les autres. Tout grand mouvement né dans un pays d’Europe a trouvé aussitôt son équivalent chez les peuples frères et nulle part ailleurs. À cela on mesure une communauté de culture et de tradition que ne peuvent démentir les conflits interétatiques. Les poèmes épiques, la chevalerie, l’amour courtois, les libertés féodales, les croisades, l’émergence des villes, la révolution gothique, la Renaissance, la réforme et son contraire, l’expansion au-delà des mers, la naissance des États‑nations, le baroque profane et religieux, la polyphonie musicale, les Lumières, le romantisme, l’univers faustien de la technique ou l’éveil des nationalités… En dépit d’une histoire souvent différente, les Slaves de Russie et des Balkans participent aussi de cette européanité. Oui, tous ces grands faits de culture sont communs aux Européens et à eux seuls, jalonnant la trame d’une civilisation aujourd’hui détruite. »
Dominique Venner
Histoire et tradition des Européens, Éditions du Rocher, 2002
« La condition par excellence de la vie, de la santé et de la force chez l’être organisé, est l’action. C’est par l’action qu’il développe ses facultés, qu’il en augmente l’énergie, et qu’il atteint la plénitude de sa destinée. »
Pierre-Joseph Proudhon
La guerre et la paix, 1861, éditions Hachette Livre – BNF, 2016
« Désormais, il n’y a plus dans la communauté que des automates manœuvrés d’en haut, des résidus infiniment petits de l’homme, des âmes mutilées, passives et pour ainsi, mortes. Institué pour préserver les personnes, l’État les a toutes anéanties. Institué pour préserver les propriétés, l’État les confisque toutes. »
Hippolyte Taine
Les origines de la France contemporaine, III – Le régime moderne, 1890
« Ce qui n’est pas utile à l’essaim n’est pas non plus utile à l’abeille. »
Marc Aurèle
Pensées pour moi-même, VI, 54, vers 170 – 180, trad. Mario Meunier, éditions Garnier-Flammarion, 1964
« Le premier instinct humain est l’instinct de survie, et cet instinct emporte tout sur son passage ; nous aurions dû apprendre pour toujours ce que la peur pour l’espace vital peut déclencher dans un peuple qui pouvait se réclamer de la plus haute civilisation du monde, nous aurons demain à apprendre ce que la réalité des menaces pour l’espace vital et la dignité des hommes peut provoquer chez ceux qui se sentiront menacés dans leur survie par la surpopulation et l’entassement humain du futur. La loi de l’intérêt individuel, les passions de toute nature ne sont que les habillages que l’abondance permet d’élaborer autour de cette passion simple : survivre. Il est possible que la science politique de demain ait à oublier bien des vérités qui n’étaient que le fait de la richesse, de la sûreté du lendemain et de la survie, pour redécouvrir quelques aspects des sociétés humaines que nous avons depuis longtemps oubliés. »
Hervé Juvin
Le renversement du monde. Politique de la crise, éditions Gallimard, 2010