« Tu ne dois pas te laisser donner un droit que tu es capable de prendre. »
Friedrich Nietzsche
cité par Robert Dun in Le Grand suicide, éditions du Crève-Tabous, 1984
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« Tu ne dois pas te laisser donner un droit que tu es capable de prendre. »
Friedrich Nietzsche
cité par Robert Dun in Le Grand suicide, éditions du Crève-Tabous, 1984
« Le droit balise l’espace où l’économie pourra arraisonner l’histoire, la propriété et la société. […] Le droit fait de l’intérêt la seule patrie des hommes. »
Hervé Juvin
La grande séparation, éditions Gallimard, 2013
« […] L’intensification interne précède et rend possible l’emprunt extérieur, pour formuler ainsi ce qui constitue comme une loi du dynamisme européen. On parle de l’« impérialisme européen », et l’on désigne par là un phénomène qui est réel, ou qui l’a été. Mais l’expression occulte le fait fondamental, lequel est celui qui a rendu possibles les interventions outre-mer, à savoir que l’Europe est une civilisation qui ne s’est pas fondée sur la conquête extérieure, mais sur la conquête intérieure. L’Europe est fondée sur un travail sur soi, et elle a commencé par exploiter à fond les ressources qui étaient disponibles en elle avant d’en emprunter ailleurs. »
Rémi Brague
Modérément moderne, éditions Flammarion, 2014
« Le déracinement est de loin la plus dangereuse maladie des sociétés humaines, car il se multiplie lui-même. Des êtres vraiment déracinés n’ont guère que deux comportements possibles : ou ils tombent dans une inertie de l’âme presque équivalente à la mort, comme la plupart des esclaves au temps de l’Empire romain, ou ils se jettent dans une activité tendant toujours à déraciner, souvent par les méthodes les plus violentes, ceux qui ne le sont pas encore ou qui ne le sont qu’en partie. (…) Qui est déraciné déracine. Qui est enraciné ne déracine pas. »
Simone Weil
L’enracinement, 1943, éditions Gallimard, 1949
« Tout le rêve de la démocratie est d’élever le prolétaire au niveau de bêtise du bourgeois. Le rêve est en partie accompli. »
Gustave Flaubert
Correspondance à George Sand, 1871
« Chacun se voit assurer l’indépendance par rapport à de nombreuses formes de pression étatique, la majorité dispose d’un confort dont nos pères et nos grands-pères n’avaient aucune idée, on peut désormais élever la jeunesse dans l’esprit des nouveaux idéaux, en l’appelant à l’épanouissement physique et au bonheur, de l’argent, des loisirs, en l’habituant à une liberté de jouissance presque sans limites – alors dites-moi au nom de quoi, dites-moi dans quel but certains devraient s’arracher à tout cela et risquer leur précieuse vie pour la défense du bien commun, surtout dans le cas brumeux où c’est encore dans un pays éloigné qu’il faut aller combattre pour la sécurité de son peuple ? Même la biologie sait cela : il n’est pas bon d’être habitué à un trop grand bien-être. Aujourd’hui, c’est de la vie de la société occidentale que le bien-être a commencé de soulever son masque funeste. »
Alexandre Soljenitsyne
Le déclin du courage, discours à l’université de Harvard du 8 juin 1978, trad. Geneviève et José Johannet, éditions Les Belles Lettres, 2014
« La décadence d’une société se mesure beaucoup moins à la grandeur des vices qu’on y pratique qu’à la bassesse des vertus qu’on y honore. »
Thierry Maulnier
in Les Cahiers de Combat, 1937
« […] Le droit devenant l’autre nom de la dégénérescence morale ouverte par l’idée de tolérance et de protection. »
Richard Millet
Arguments d’un désespoir contemporain, Hermann éditeurs, 2011
« Le divorce est consommé entre libéralisme et démocratie. Quand les marchés sont libres, les citoyens ne le sont plus guère, et s’ils peuvent l’être, si certains le sont, c’est la société qui ne l’est plus, tenue par autre chose, d’autres règles, d’autres lois qui lui sont étrangères, qui s’imposent à elle pour la dissoudre et pour lui substituer la collection d’individus séparés, par tout, et d’abord par leurs intérêts immédiats. La question de la justice, celle du social et de l’être-ensemble sont devant nous. Elles sont question de frontières et de séparations. Elles sont affaires de vie ou de mort.
C’est fini. L’« insurrection de la différence » (selon la formule de Georges Balandier) est devant nous. Elle répondra à l’utopie criminelle de la démocratie sans terre, qui conduit le libéralisme à détruire la démocratie – c’est-à-dire à nier la capacité de communautés humaines à décider souverainement de leur devenir – faute d’accepter la condition de leur constitution, qui est la séparation, l’écart et la singularité. Une société qui ne sait se nommer, se compter et se distinguer ne peut se conduire, elle perd la capacité du bien comme du mal. La confusion n’est pas amie de la liberté. »
Hervé Juvin
Le renversement du monde. Politique de la crise, éditions Gallimard, 2010
« Nous pouvons nous dérober mais c’est précisément la raison pour laquelle nous avons, moins que personne, le droit de penser aux canots de sauvetage. Nous n’avons pas seulement un héritage, mais aussi une mission. »
Ernst Jünger
Sur les falaises de marbre (Auf den Marmorklippen) 1939, trad. Henri Thomas, éditions Gallimard 1942, coll. L’Imaginaire, 2017
« Fais en sorte que ce sur quoi tu n’as pas prise, ne puisse avoir de prise sur toi. »
Julius Evola, interview à Gianfranco de Turris
Il Conciliatore, 15 janvier 1970
« Réaliser la décolonisation de l’Union européenne contre l’entreprise mondialiste est le premier et l’immense travail politique qui vient. Travail de retour à l’histoire et à la géographie. Travail de situation de tout ce qui parle, affiche, publie, témoigne, influe : d’où vient-il, et de qui ? Travail de survie, qui appelle le tour de garde de sentinelles éveillées : que chacun donne son mot de passe, que chacun dise quel est son nom, d’où il vient et de qui, qui le paie et pourquoi, nous n’avons plus le luxe de croire que les idées viennent de nulle part et que ceux qui parlent entendent seulement nous divertir. Travail de repérage, de mesure, de détection des cristaux que charrie la boue quotidienne de l’événement et de l’information. Travail de détection, de sélection et de discrimination, pour reconnaître les amis des ennemis et veiller aux portes. »
Hervé Juvin
Le renversement du monde. Politique de la crise, éditions Gallimard, 2010