Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne

Citatio, un portail ouvert sur notre civilisation

Nous menons un travail long et exigeant afin d'assurer la qualité des milliers de citations que nous vous proposons. Tout cela a un coût que vous pouvez nous aider à supporter en faisant un don.

Thème

Citations sur l'héroïsme

L’héroïsme n’affronte pas seulement des ennemis…

« L’héroïsme n’affronte pas seule­ment des enne­mis concrets, mais aus­si des états de l’âme. »

Oswald Spen­gler
Écrits his­to­riques et phi­lo­so­phiques. Pen­sées, édi­tions Coper­nic, 1980

L’impératif de la mémoire irrigue la philosophie grecque…

« Un grec doit savoir se conte­nir et jouir de ce qu’il reçoit dans les limites de la dis­po­si­tion natu­relle. (…) L’impératif de la mémoire irrigue la phi­lo­so­phie grecque. Et consti­tue­ra l’un des enjeux des poèmes. Rien de trop, était-il écrit sur le por­tique de Delphes. Cela ne veut pas dire que point trop n’en faut. Cela signi­fie qu’il convient de savoir s’arrêter aux para­pets du monde. Tout dépas­se­ment mène­ra au pire. Tout ce qui brille trop, éclate ou triomphe incon­si­dé­ré­ment, subi­ra un jour un retour de bâton. L’Iliade insiste en per­ma­nence sur ce revi­re­ment de la force. Le vain­queur se trou­ve­ra un jour défait. Les héros s’enfuiront après avoir gagné. Les Achéens se déban­de­ront après s’être appro­chés des Troyens qui, eux-mêmes, recu­le­ront à la suite d’un assaut réus­si. La force est un balan­cier. Elle va et vient… péri­ront de l’avoir uti­li­sée sans modération. »

Syl­vain Tesson
Un été avec Homère, édi­tions des Équa­teurs, 2018

L’idée de la destinée tragique…

« L’idée de la des­ti­née tra­gique, c’est-à-dire la mise face à face, en pleine clar­té, de l’homme et des puis­sances dont il dépend, est offerte aux Grecs par leur his­toire légen­daire. Les récits tou­chant les familles divines, héroïques ou royales four­nissent un sché­ma, un motif musi­cal, et l’œuvre du poète tra­gique consiste à don­ner à ce sché­ma, à ce motif une durée réelle, mar­quée et mesu­rée par des rythmes, consti­tuée par la vie sous le masque dio­ny­siaque de per­son­nages de chair et d’os : de la scène, ces per­son­nages se relient par le plan incli­né du chœur à la foule qui les écoute, à l’humanité qui les encadre et les délègue. Le récit épique, l’épopée homé­rique ani­maient dans leur tableau cette même idée de la des­ti­née : mais la tra­gé­die attique naît de l’effort pour la sor­tir de cette gangue, pour la réa­li­ser sous forme de per­sonnes, pour mener à bien, paral­lè­le­ment à la sculp­ture, l’œuvre propre de la vie hel­lé­nique, la créa­tion inté­grale de l’homme. »

Albert Thi­bau­det
La cam­pagne avec Thu­cy­dide, 1922

Affaiblissement d’un peuple ou d’une civilisation…

« Affai­blis­se­ment d’un peuple ou d’une civi­li­sa­tion résul­tant de causes endo­gènes, et ten­dant à lui faire perdre son iden­ti­té et sa créativité.
Les causes de la déca­dence sont presque par­tout les mêmes dans l’histoire : indi­vi­dua­lisme et hédo­nisme exces­sifs, amol­lis­se­ment des mœurs, égoïsme social, dévi­ri­li­sa­tion, mépris des valeurs héroïques, intel­lec­tua­li­sa­tion des élites, déclin de l’éducation popu­laire, détour­ne­ment ou aban­don de la spi­ri­tua­li­té et du sacré, etc.
D’autres causes sont fré­quentes : modi­fi­ca­tion du sub­strat eth­nique, dégé­né­res­cence des aris­to­cra­ties natu­relles, perte de la mémoire his­to­rique, oubli des valeurs fon­da­trices. La déca­dence sur­vient lorsque le sou­ci du main­tien dans l’histoire de la com­mu­nau­té-du-peuple s’estompe, lorsque les liens com­mu­nau­taires de soli­da­ri­té et de lignage s’affaiblissent. Pour résu­mer, on peut dire que la déca­dence voit des symp­tômes appa­rem­ment contraires se conju­guer : l’excessive intel­lec­tua­li­sa­tion des élites, de plus en plus cou­pées du réel, et la pri­mi­ti­vi­sa­tion du peuple. Panem et cir­censes
L’Europe connaît aujourd’hui une telle situa­tion. La plu­part du temps, la déca­dence est mal per­çue comme telle et refu­sée par ses contem­po­rains. Ceux qui la dénoncent sont assi­mi­lés à des pro­phètes de mal­heur. Les époques de déca­dence se parent sou­vent du masque de la renais­sance. Ces atti­tudes sont des com­por­te­ments de conju­ra­tion du réel, d’occultation des symp­tômes dans le but de rassurer.
Aucune déca­dence ne doit être consi­dé­rée comme irré­ver­sible. Il faut culti­ver l’optimisme tra­gique de Nietzsche. Paris-Mar­seille en un quart d’heure, c’est for­mi­dable ! Car vos fils et vos filles peuvent cre­ver, le grand pro­blème à résoudre sera tou­jours de trans­por­ter vos viandes à la vitesse de l’éclair. Que fuyez-vous donc, imbé­ciles ? Hélas, c’est vous que vous fuyez, vous-mêmes”. »

Georges Ber­na­nos
La France contre les robots, 1946, édi­tions Robert Laf­font, 1947, Le Cas­tor Astral édi­teur, coll. Galaxie, 2017

Le sacre de l’indifférence…

« Ce pays est sans espoir.
Pour nous les fana­tiques de l’esthé­tique et du sens, de la culture, de la saveur et de la séduc­tion, pour nous pour qui cela seul est beau qui est pro­fon­dé­ment moral, et seule pas­sion­nante la dis­tinc­tion héroïque de la nature et de la culture, pour nous qui sommes indé­fec­ti­ble­ment liés aux pres­tiges du sens cri­tique et de la trans­cen­dance, pour nous c’est un choc men­tal et un déga­ge­ment inouï de décou­vrir la fas­ci­na­tion du non-sens, de cette décon­nexion ver­ti­gi­neuse éga­le­ment sou­ve­raine dans les déserts et dans les villes. Décou­vrir qu’on peut jouir de la liqui­da­tion de toute culture et s’exal­ter du sacre de l’indifférence. »

Jean Bau­drillard
Amé­rique, édi­tions Gras­set, 1986, Le Livre de Poche, coll. Biblio essais, 1988

Le dernier âge c’est l’âge du fer…

« Le der­nier âge c’est l’âge du fer ou […] l’âge sombre. […] À ces formes de déca­dence s’oppose l’idée d’un cycle pos­sible de res­tau­ra­tion appe­lé par Hésiode le cycle héroïque ou âge des héros. »

Julius Evo­la
Le Mys­tère du Graal (Il mis­te­ro del Graal e la tra­di­zione ghi­bel­li­na dell’Impero), 1937

Aristocrates et paysans acceptaient que leurs fils allassent à la mort…

« Aris­to­crates et pay­sans accep­taient que leurs fils allassent à la mort. Le bour­geois, lui, planque” ses enfants car le cou­rage ou l’obéissance héroïque ne sont pas son lot. Pour l’aristocrate : Si mon fils est un lâche, mon nom est souillé”. Et pour le pay­san : Si je ne défends pas ma terre, l’ennemi l’annexera”. Pour le bour­geois : Si mon fils est tué, qui héri­te­ra de mon or et qui pren­dra la suc­ces­sion de mon commerce ?” »

Jean Cau
Les écu­ries de l’Occident. Trai­té de morale, édi­tions de La Table Ronde, 1973

Le héros était l’idéal du Grec. Peut-on dire qu’il est sublime ?

« Le héros était l’idéal du Grec. Peut-on dire qu’il est sublime ? Achille est beau. Les héros, comme les dieux grecs sont beaux. Les meilleurs des Grecs sont beaux. Le sublime, me semble-t-il, appar­tient au chris­tia­nisme. Une église est sublime parce qu’elle tend vers l’infini, comme l’idéal chré­tien de la sain­te­té qui se réa­lise dans l’au-delà. Alors que le temple grec est beau parce que le dieu est là. Le temple est la demeure du dieu où son rayon­ne­ment se ressent. »

Mar­cel Conche
Épi­cure en Cor­rèze, édi­tions Stock, 2014

Toi seule es jeune, ô Cora ; toi seule es pure, ô Vierge…

« Toi seule es jeune, ô Cora ; toi seule es pure, ô Vierge ; toi seule es saine, ô Hygie ; toi seule es forte, ô Vic­toire. Les cités, tu les gardes, ô Pro­ma­chos ; tu as ce qu’il faut de Mars, ô Aréa ; la paix est ton but, ô Paci­fique. Légis­la­trice, source des consti­tu­tions justes ; Démo­cra­tie, toi dont le dogme fon­da­men­tal est que tout bien vient du peuple, et que, par­tout où il n’y a pas de peuple pour nour­rir et ins­pi­rer le génie, il n’y a rien, apprends-nous à extraire le dia­mant des foules impures. Pro­vi­dence de Jupi­ter, ouvrière divine, mère de toute indus­trie, pro­tec­trice du tra­vail, ô Erga­né, toi qui fais la noblesse du tra­vailleur civi­li­sé et le mets si fort au-des­sus du Scythe pares­seux ; sagesse, toi que Zeus enfan­ta après s’être replié sur lui-même, après avoir res­pi­ré pro­fon­dé­ment ; toi qui habites dans ton père, entiè­re­ment unie à son essence ; toi qui es sa com­pagne et sa conscience ; éner­gie de Zeus, étin­celle qui allumes et entre­tiens le feu chez les héros et les hommes de génie, fais de nous des spi­ri­tua­listes accomplis. »

Ernest Renan
Prière sur l’Acropole, 1865, in Sou­ve­nirs d’en­fance et de jeu­nesse, 1883

Auteurs

Auteurs récemment ajoutés

Livres

À l'affiche

Comprendre la stratégie hongroise
Dominique Venner. La flamme se maintient
Sur les chemins noirs
Bienvenue dans le meilleur des mondes. Quand la réalité dépasse la science-fiction
Frédéric Mistral. Patrie charnelle et Provence absolue
Les Indo-Européens
Le soleil et l'acier
L’exil intérieur. Carnets intimes
La société de propagande
Tolkien, l’Europe et la tradition. La civilisation à l’aune de l’imaginaire
Voyage au bout de la nuit
Game over. La révolution antipolitique
Pour un réveil européen. Nature - Excellence - Beauté
Ceux de 14
La hache des steppes
Le japon moderne et l'éthique samouraï
Walter, ce boche mon ami
Les grandes légendes de France
Courage ! manuel de guérilla culturelle
À propos des Dieux. L’esprit des polythéismes
Les Déshérités ou l’urgence de transmettre
L’enracinement
Impasse Adam Smith. Brèves remarques sur l'impossibilité de dépasser le capitalisme sur sa gauche
Citadelle
Œuvres en prose complètes, tome III
L'Empire du politiquement correct
L’opprobre. Essai de démonologie
La grande séparation
Orthodoxie
Économie et société médiévale
Un samouraï d’Occident. Le Bréviaire des insoumis
Précis de décomposition
L’homme surnuméraire
L'Argent
Les Horreurs de la démocratie
Petit traité sur l’immensité du monde
La Cause du peuple
Histoire et tradition des Européens
Mémoire vive. Entretiens avec François Bousquet
Le déclin du courage
Sire
La France contre les robots
Le regard des princes à minuit
L’œuvre de chair
Service inutile
Traité du rebelle ou le recours aux forêts
Les sentinelles du soir
Athéna à la borne. Discriminer ou disparaître ?