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Thème

Citations sur la liberté

Il ne s’agirait pas de mépriser le monde…

« Il ne s’agirait pas de mépri­ser le monde, ni de mani­fes­ter l’outrecuidance de le chan­ger. Non ! Il suf­fi­rait de ne rien avoir en com­mun avec lui. L’évitement me parais­sait le mariage de la force avec l’élégance. Orches­trer le repli me sem­blait une urgence. »

Syl­vain Tesson
Sur les che­mins noirs, 2016, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio, 2019

L’État démocratique et l’anarchie

« N’est-il pas inévi­table que dans un pareil État [l’É­tat démo­cra­tique] l’esprit de liber­té s’étende à tout ? […] Et qu’il pénètre dans l’intérieur des familles et qu’à la fin, l’anar­chie se déve­loppe jusque chez les bêtes ? […] Je veux dire que le père s’accoutume à trai­ter son fils en égal et à craindre ses enfants, que le fils s’égale à son père et n’a plus ni res­pect ni crainte pour ses parents, parce qu’il veut être libre ; que le métèque devient l’égal du citoyen, le citoyen du métèque, et l’étranger de même. »

Pla­ton
La Répu­blique, Livre VIII, IVe siècle avant notre ère, trad. Émile Cham­bry, édi­tions Gal­li­mard, coll. Tel, 1989

L’État démocratique enivré de liberté

« Quand un État démo­cra­tique, alté­ré de liber­té, trouve à sa tête de mau­vais échan­sons, il ne connaît plus de mesure et s’enivre de liber­té pure ; alors, si ceux qui gou­vernent ne sont pas extrê­me­ment cou­lants et ne lui donne pas une com­plète liber­té, il les met en accu­sa­tion et les châ­tie comme des cri­mi­nels et des oligarques. »

Pla­ton
La Répu­blique, Livre VIII, IVe siècle avant notre ère, trad. Émile Cham­bry, édi­tions Gal­li­mard, coll. Tel, 1989

Il existe de par les chemins une race de gens qui ont juré d’être libres…

« Il existe de par les che­mins une race de gens qui (…) ont juré d’être libres ; qui, au lieu d’accepter la place que leur offrait le monde, ont vou­lu s’en faire une tout seuls, à coups d’audace ou de talent ; qui, se croyant la taille à arri­ver d’un coup, par la seule force de leur désir, au souffle brû­lant de leur ambi­tion, n’ont pas dai­gné se mêler aux autres, prendre un numé­ro dans la vie ; qui n’ont pu, en tous cas, faire le sacri­fice assez long, qui ont cou­pé à tra­vers champs au lieu de res­ter sur la grand’route ; et s’en vont main­te­nant bat­tant la cam­pagne, le long des ruis­seaux de Paris.
Je les appelle des réfrac­taires. »

Jules Val­lès
Les Réfrac­taires (1866), G. Char­pen­tier édi­teur, 1881

C’était un réfractaire…

« Il ne recon­nais­sait pas, cet homme des champs, de loi humaine qui pût lui prendre sa liber­té, faire de lui un héros quand il vou­lait res­ter un pay­san. Non pas qu’il fré­mît à l’idée du dan­ger, au récit des batailles ; il avait peur de la caserne, non du com­bat : peur de la vie, non de la mort. Il pré­fé­rait, à ce voyage glo­rieux à tra­vers le monde, les pro­me­nades soli­taires, la nuit, sous le feu des gen­darmes, autour de la cabane où était mort son aïeul aux longs che­veux blancs. Au matin du jour où devaient par­tir les conscrits, quand le soleil n’était encore levé, il fai­sait son sac, le sac du rebelle ; il décro­chait le vieux fusil pen­du au-des­sus de la che­mi­née, le père lui glis­sait des balles, la mère appor­tait un pain de six livres, tous trois s’embrassaient ; il allait voir encore une fois les bœufs dans l’étable, puis il par­tait et se per­dait dans la campagne.
C’était un réfrac­taire. »

Jules Val­lès
Les Réfrac­taires (1866), G. Char­pen­tier édi­teur, 1881

L’homme de pouvoir est détruit par le pouvoir…

« L’homme de pou­voir est détruit par le pou­voir, l’homme d’argent par l’argent, l’homme ser­vile par la ser­vi­li­té, l’homme de plai­sir par le plai­sir. Ain­si le Loup des steppes fut-il détruit par sa liber­té. Il attei­gnit son objec­tif, s’af­fran­chit pro­gres­si­ve­ment de toute contrainte. Per­sonne ne pou­vait lui don­ner d’ordres ; il n’a­vait pas à se confor­mer à la volon­té de quel­qu’un ; il déci­dait de sa conduite de façon libre et indé­pen­dante, car tout homme fort par­vient infailli­ble­ment au but qu’un véri­table ins­tinct lui ordonne de pour­suivre. Cepen­dant, lors­qu’il se fut ins­tal­lé dans cette nou­velle liber­té, Har­ry s’a­per­çut tout à coup que celle-ci repré­sen­tait une mort. Il était seul. »

Her­mann Hesse
Le loup des steppes (Der Step­pen­wolf), 1927, édi­tions Cal­mann-Lévy, 1975, trad. Alexan­dra Cade, édi­tions Le Livre de poche, coll. Biblio, 2022

La liberté d’un peuple n’est pas un droit…

« À rebours de tant de nos contem­po­rains qui s’en tiennent au carac­tère pure­ment for­mel des consti­tu­tions, le Secré­taire flo­ren­tin avait com­pris qu’il n’existe pas de solu­tions toutes faites en His­toire, et que la liber­té d’un peuple n’est pas un droit, mais un devoir et une conquête. »

Vale­rio Benedetti
Nico­las Machia­vel. Le patriote aux ver­tus romaines, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2024

Je me place dans une collectivité un peu plus longue que mon individu…

« Je me place dans une col­lec­ti­vi­té un peu plus longue que mon indi­vi­du ; je m’invente une des­ti­na­tion un peu plus rai­son­nable que ma ché­tive car­rière. À force d’humiliations, ma pen­sée, d’abord si fière d’être libre, arrive à consta­ter sa dépen­dance de cette terre et de ces morts qui, bien avant que je naquisse, l’ont com­man­dée jusque dans ses nuances… »

Mau­rice Barrès
Le Culte du Moi. Un homme libre, pré­face à l’é­di­tion de 1904, Albert Fon­te­moing édi­teur, coll. Miner­va, 1904

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