« La mort n’est pas une déesse. Ce n’est que la servante des dieux. »
Oscar Wilde
La Sainte courtisane, 1894, in La jeunesse est un art. Épigrammes choisies et traduites par Léo Lack, éd. Jean Jacques Pauvert, 1974
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« La mort n’est pas une déesse. Ce n’est que la servante des dieux. »
Oscar Wilde
La Sainte courtisane, 1894, in La jeunesse est un art. Épigrammes choisies et traduites par Léo Lack, éd. Jean Jacques Pauvert, 1974
« Je contemple l’avenir et je suis rempli d’effroi. Comme les Romains, je vois confusément “le Tibre écumant de sang”. »
Enoch Powell
Discours des fleuves de sang, allocution du 20 avril 1968 à Birmingham, éditions La Nouvelle Librairie, 2019
« Il n’y a pas plus fausse appréciation de la réalité que celle entretenue par les bruyants défenseurs des lois dites “contre les discriminations”. Que ce soit nos grandes plumes, toutes issues du même moule, parfois des mêmes journaux qui, jour après jour dans les années 1930, ont tenté d’aveugler le pays face aux périls croissants qu’il aurait fallu affronter. »
Enoch Powell
Discours des fleuves de sang, allocution du 20 avril 1968 à Birmingham, éditions La Nouvelle Librairie, 2019
« Quoi qu’il en soit, l’évocation des graves périls à venir, pourtant évitables si l’on fait l’effort de les résoudre aujourd’hui, est la tâche la plus impopulaire, mais aussi la plus nécessaire pour un homme politique. »
Enoch Powell
Discours des fleuves de sang, allocution du 20 avril 1968 à Birmingham, éditions La Nouvelle Librairie, 2019
« La fonction suprême de l’homme d’État est de protéger la société de maux prévisibles. Dans cette tâche, il fait face à des obstacles profondément ancrés dans la nature humaine. Parmi ceux-ci, il y a évidemment le fait qu’il est impossible de démontrer la réalité d’un péril avant qu’il ne survienne. »
Enoch Powell
Discours des fleuves de sang, allocution du 20 avril 1968 à Birmingham, éditions La Nouvelle Librairie, 2019
« J’ai l’impression de regarder ce pays élever frénétiquement son propre bûcher funéraire. »
Enoch Powell
Discours des fleuves de sang, allocution du 20 avril 1968 à Birmingham, éditions La Nouvelle Librairie, 2019
« En matière de langage, qui est l’objet principal de la littérature, il est clair que les mots se dégradent perpétuellement. Ils cessent de dire ce qu’ils signifient ou de signifier ce qu’ils disent ; ils commencent toujours par signifier quelque chose qui non seulement est tout à fait différent, mais encore beaucoup moins défini et beaucoup moins fort. Et dans cette chute des symboles choisis par l’homme, pourrait bien se trouver un symbole de sa propre chute. Il a une difficulté à maîtriser sa langue, non seulement en tant qu’organe de la parole, mais dans le sens de langage parlé. Presque toujours s’il n’y prête pas attention, ce langage s’affole ou, pire encore, s’affaiblit. »
Gilbert Keith Chesterton
À bâtons rompus, propos débridés, trad. Maurice Le Péchoux, Éditions L’Âge d’Homme, 2010
« Le conte de fées envisage ce qu’un homme saint d’esprit ferait dans un monde de fous. Le roman réaliste et prudent d’aujourd’hui envisage ce qu’un homme essentiellement fou ferait dans un monde insignifiant. »
Gilbert Keith Chesterton
Orthodoxie, 1908, trad. Lucien d’Azay, éditions Flammarion, coll. Climats, 2010
« Nous sommes arrivés à un tournant. Jusqu’à présent, la situation et les différences sociales ont rendu l’idée même d’intégration inaccessible : cette intégration, la plupart des immigrés ne l’ont jamais ni conçue ni souhaitée. Leur nombre et leur concentration ont fait que la pression vers l’intégration qui s’applique d’habitude aux petites minorités, n’a pas fonctionné. Nous assistons aujourd’hui au développement de forces qui s’opposent directement à l’intégration, par l’apparition de droits acquis qui maintiennent et accentuent les différences raciales et religieuses, dans le but d’exercer une domination, d’abord sur les autres migrants et ensuite sur le reste de la population. »
Enoch Powell
Discours des fleuves de sang, allocution du 20 avril 1968 à Birmingham, éditions La Nouvelle Librairie, 2019
« En face de la Crète et de l’Archipel, quelque part sur la côte ionienne, il y eût une ville — nous dirions aujourd’hui une bourgade, ou même un village —, fortifiée. Elle fut Ilion, elle devint Troie, et son nom ne passera jamais. Un poète qui peut-être fut mendiant et chanteur des rues, qui peut-être ne savait ni lire ni écrire et que la tradition dit aveugle, fit un poème de la guerre des Grecs contre cette ville afin de reconquérir la plus belle femme du monde. Que la plus belle femme du monde ait vécu dans une petite ville nous paraît légendaire ; que le plus beau poème du monde ait été composé par quelqu’un qui n’avait jamais vu de ville plus grande est un fait historique. On dit que ce poème est tardif, et que la culture primitive était sur son déclin lorsqu’il fut écrit ; on se demande alors ce qu’elle produisait dans toute sa force. Quoiqu’il en soit, il est vrai que ce poème, qui fut notre premier poème, pourrait aussi être notre dernier chant. Il pourrait être le premier et le dernier mot de l’homme simple mortel sur sa propre destinée telle qu’il l’a peut voir. Que le monde périsse païen et le dernier homme fera bien s’il chante l’Iliade et meurt. »
Gilbert Keith Chesterton
The Everlasting Man (L’Homme éternel), éditions Hodder & Stoughton, 1925
« Puis, les Cavaliers de la Maison du Roi défilèrent autour du tombeau montés sur des chevaux blancs, chantant en chœur un chant sur Théoden fils de Thengel, composé par son ménestrel Gléowine, qui n’en fit plus d’autre par la suite. Les accents lents des Cavaliers, émurent même les cœurs de ceux qui ne connaissaient pas la langue de ce peuple, mais les paroles du chant firent naître une lueur dans les yeux de ceux de la Marche qui entendaient de nouveau le tonnerre des sabots du Nord et la voix d’Eorl dominant le bruit de la bataille dans le Champ de Célébrant, et l’histoire des rois se poursuivit, le cor de Helm retentissait dans les montagnes, jusqu’à ce que l’Obscurité tombât et que le Roi Théoden se levât pour traverser à cheval l’Ombre jusqu’au feu et mourir en splendeur, tandis que le Soleil, revenant contre tout espoir, resplendissait au matin sur le Mindol-aluin.
Hors du doute, hors des ténèbres, vers le lever du jour
il chevaucha, chantant dans le Soleil et l’épée hors du fourreau.
Il ranima l’espoir, et dans l’espoir il finit,
au-dessus de la mort, au-dessus de la peur, au-dessus du destin élevé,
hors de la ruine, hors de la vie, vers une durable gloire. »
J.R.R. Tolkien
Le Seigneur des Anneaux (The Lord of the Rings), 1954 – 1955
« Défendre la raison […] fait partie de l’essence même du christianisme. Chesterton fait dire à son prêtre-détective, le père Brown, quand un faux ecclésiastique qu’il vient de démasquer lui demande comment il a bien pu faire pour l’identifier : « Vous avez attaqué la raison, c’est de la mauvaise théologie ». Juifs et chrétiens sont en tant que tels des rationalistes. À leurs yeux, « au commencement », au principe de toutes choses, il y avait et il y a encore le logos. Les premiers mots du quatrième Évangile : « Au commencement était le Verbe » (logos) font écho aux premiers mots de la Genèse, qui ouvre toute la Bible. Dieu lui aussi est rationnel, et peut-être même rationaliste. »
Rémi Brague
Modérément moderne, éditions Flammarion, 2014