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Thème

Citations philo

La permanence de l’impermanent…

« Le nou­vel ordre pro­duc­tif a ins­ti­tué la per­ma­nence de l’impermanent. La requête du chan­ge­ment” a fini par affo­ler les hommes. En quelques décen­nies, l’organisation glo­bale a éri­gé l’innovation” en dogme. Tou­jours plus, tou­jours dif­fé­rent, tou­jours ailleurs. De là, néces­si­té de vivre vite. Puisque tout se trans­forme, on sera tou­jours en retard. Alors, sous la menace de l’obsolescence, le résul­tat ne sera jamais satis­fai­sant : frus­tra­tion, res­sen­ti­ment, vio­lence. La requête de la mise à jour” numé­rique trans­po­sée dans le champ anthro­po­lo­gique fait de l’His­toire une valse musette avec sub­sti­tu­tion de cava­lier à chaque mesure. »

Syl­vain Tesson
Blanc, édi­tions Gal­li­mard, 2022

La Raison, la faculté de penser…

« Nietzsche ne fait que remettre la Rai­son à sa place. Il la consi­dère, ain­si que nous pour­rions consi­dé­rer aujourd’hui un cer­veau élec­tro­nique”, comme une machine logique des­ti­née à nous ser­vir, qui reçoit de nous son infor­ma­tion et ne peut four­nir que les réponses conte­nues en puis­sance dans l’information reçue. Car ce n’est pas l’homme qui est au ser­vice d’une Rai­son abs­traite, uni­ver­selle et trans­cen­dante. C’est la Rai­son, la facul­té de pen­ser et d’agir logi­que­ment, qui est pla­cée au ser­vice de l’homme et de sa volon­té. En ce sens, toute affir­ma­tion est effec­ti­ve­ment arbi­traire, parce qu’elle est humaine, et que chaque homme repré­sente une pers­pec­tive unique ouverte sur l’univers des choses. »

Gior­gio Locchi
Défi­ni­tions. Les textes qui ont révo­lu­tion­né la culture non conforme, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Ago­ra, 2022

Le philosophe doit être un artiste…

« Nietzsche n’est pas un phi­lo­sophe comme les autres. Il ne veut pas l’être, et il le pro­clame hau­te­ment. Désor­mais, affirme-t-il, la tâche du phi­lo­sophe ne se borne plus à une simple réflexion sur le pas­sé ni à une orga­ni­sa­tion du savoir. Le phi­lo­sophe doit être un artiste qui fait de l’homme lui-même sa matière pre­mière. Il doit être celui qui assigne des buts à l’humanité et qui, grâce à son œuvre, la contraint à recher­cher les moyens d’y parvenir. »

Gior­gio Locchi
Défi­ni­tions. Les textes qui ont révo­lu­tion­né la culture non conforme, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Ago­ra, 2022

Le passé n’a plus de présent parmi nous…

« Le pas­sé n’a plus de pré­sent par­mi nous : l’u­sur­pa­tion mar­chande ne le sup­por­tait pas vivant, habi­té avec du linge aux fenêtres, qui la contre­di­sait tou­jours : cam­pagnes enchan­tées du temps de la trac­tion ani­male, mœurs et usages curieux de ces contrées loin­taines peintes à la main, quar­tiers per­dus, rues pen­sives, pai­sibles mai­sons d’a­vant l’élec­tri­ci­té, chan­sons qu’on chante, pro­fu­sion des siècles ; qui ne sont plus et qui ne revien­dront jamais : jetés tout vivants qu’ils furent dans la chau­dière du pro­grès. »

Bau­douin de Bodinat
La vie sur Terre. Réflexions sur le peu d’a­ve­nir que contient le temps où nous sommes (1996), Édi­tions de l’En­cy­clo­pé­die des Nui­sances, 2008

Soyez plutôt mort que sympa…

« Réta­blis­sez les dis­tances. Appe­lez une petite fille Made­moi­selle. N’imitez pas Face­book, la BNP ou la chaîne Accor, déro­bez-vous à la civi­li­sa­tion des pré­noms. Ayez une mère, pas une maman. Ne soyez pas papa, soyez père. Ne dites pas c’est quoi ?, dites qu’est-ce que c’est ? Fuyez le lan­gage bébé. Ne faites pas comme l’administration des Impôts, n’écrivez pas Bon­jour !, dites Mon­sieur. Pra­ti­quez la concor­dance des temps. Ne venez pas comme vous êtes. Soyez plu­tôt mort que sym­pa. Posez vos cou­verts entre chaque bou­chée, au lieu de les tenir haut levés comme un hôte de talk-show tou­jours la main en l’air pour inter­rompre celui ou celle à qui il vient de don­ner la parole. Chas­sez les marques de la table de vos repas, même au petit déjeu­ner. Chas­sez-les aus­si de vos vête­ments. Vou­voyez les incon­nus. Quoi que vous entre­pre­niez, drague, trai­té théo­lo­gique, libé­ra­tion du ter­ri­toire. Mettez‑y les formes. Résis­tez, résis­tez, résis­tez. Les liqui­da­teurs vous veulent liquides, refu­sez la liqué­fac­tion. On veut vous faire dis­pa­raître, impo­sez-vous le paraître : il est la condi­tion de l’être, pour les indi­vi­dus comme pour les peuples, et plus encore pour les civi­li­sa­tions, qu’il a vu naître. »

Renaud Camus
Forum de la Dis­si­dence, 3 décembre 2022

Recevoir la vocation, ce n’est pas seulement recevoir un cadeau ou un ordre…

« Rece­voir la voca­tion, ce n’est pas seule­ment rece­voir un cadeau ou un ordre, c’est aus­si assu­mer une sorte de culpa­bi­li­té, de même qu’un sol­dat qu’on fait sor­tir du rang pour le nom­mer offi­cier est d’autant plus digne de cette pro­mo­tion qu’il la paye en se sen­tant en dette, en ayant même mau­vaise conscience vis-à-vis de ses camarades. »

Her­mann Hesse
Le Jeu des perles de verre (Das Glas­per­len­spiel), 1943, trad. Jacques Mar­tin, Cal­mann-Lévy édi­teur, 1955

Il y a chez l’homme moderne un besoin de simplification…

« Il y a chez l’homme moderne un besoin de sim­pli­fi­ca­tion qui tend à se satis­faire par tous les moyens. Et cette mono­to­nie arti­fi­cielle qu’il s’ef­force de créer, et cette mono­to­nie qui enva­hit de plus en plus le monde, cette mono­to­nie est le signe de notre gran­deur. Elle marque l’empreinte d’une volon­té, d’une volon­té uti­li­taire ; elle est l’ex­pres­sion d’une uni­té, d’une loi qui régit toute notre acti­vi­té moderne : la loi de l’utilité. »

Blaise Cen­drars
Mora­va­gine, 1926, édi­tions Gras­set, coll. Le Livre de Poche, 1956

Aucune civilisation n’a jamais échappé à l’apologétique de la femme…

« Aucune civi­li­sa­tion n’a jamais échap­pé à l’a­po­lo­gé­tique de la femme, à part quelques rares socié­tés de jeunes mâles guer­riers et ardents, dont l’a­po­théose et le déclin ont été aus­si rapides que brefs, telles que les civi­li­sa­tions pédé­ras­tiques des Nini­vites et des Baby­lo­niens, plu­tôt consom­ma­trices que créa­trices, qui ne connais­saient nul frein à leur acti­vi­té fié­vreuse, nulle limite à leur appé­tit énorme, nulle borne à leurs besoins, et qui se sont pour ain­si dire dévo­rées elles-mêmes en dis­pa­rais­sant sans lais­ser de traces, ain­si que meurent toutes les civi­li­sa­tions para­si­taires en entraî­nant tout un monde der­rière elles. »

Blaise Cen­drars
Mora­va­gine, 1926, édi­tions Gras­set, coll. Le Livre de Poche, 1956

La connaissance scientifique est négative…

« En somme, la connais­sance scien­ti­fique est néga­tive. Les der­nières don­nées de la science ain­si que ses lois les plus stables, les plus avé­rées, nous per­mettent tout juste de prou­ver la nul­li­té de toute ten­ta­tive d’ex­pli­ca­tion ration­nelle de l’u­ni­vers, de démon­trer l’er­reur fon­da­men­tale de toutes les concep­tions abs­traites, de clas­ser la méta­phy­sique dans le musée du folk­lore des races, d’in­ter­dire toute concep­tion a prio­ri. »

Blaise Cen­drars
Mora­va­gine, 1926, édi­tions Gras­set, coll. Le Livre de Poche, 1956

Notre patriotisme n’a rien d’idéaliste, de philosophique…

« Nous, Lor­rains, nous ne sommes pas Français, parce que la France est la fille aînée de l’Église” ni parce qu’elle a four­ni au monde la Déclaration des Droits de l’Homme”, nous n’avons pas adhéré à la Patrie comme à un esprit, comme à un ensemble de prin­cipes. En fait, nous sommes venus à la France parce que nous avions besoin d’ordre et de paix et que nous ne pou­vions pas en trou­ver ailleurs. Notre patrio­tisme n’a rien d’idéaliste, de phi­lo­so­phique ; nos pères étaient fort réalistes. Et pour­tant il est bien exact que nous ten­dions vers la France plutôt que vers l’Allemagne, parce que celle-là est une nation catho­lique, et c’est encore vrai que les conquêtes civiles de la Révolution et les gloires mili­taires de l’Empire ont gagné le cœur de notre popu­la­tion. Ain­si, notre patrio­tisme est fait de tous les éléments que les dia­lec­ti­ciens s’efforcent de main­te­nir séparés et en opposition. »

Mau­rice Barrès
La Terre et les Morts, troi­sième confé­rence, La Patrie fran­çaise, 1899

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