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Dans le paganisme, on ne saurait séparer le bien du beau…

« Dans le paga­nisme, on ne sau­rait sépa­rer le bien du beau ; et c’est assez nor­mal, puisque ce qui est bien, ce sont d’abord les formes les plus ache­vées de ce monde. Par la suite, l’art ne peut lui-même être dis­so­cié de la reli­gion. L’art est sacré. Non seule­ment les dieux peuvent être repré­sen­tés, mais c’est en tant qu’ils peuvent être repré­sen­tés, en tant que les hommes en assurent per­pé­tuel­le­ment la re-pré­sen­ta­tion, qu’ils ont un plein sta­tut d’exis­tence. Toute la spi­ri­tua­li­té euro­péenne repose sur la repré­sen­ta­tion comme média­tion entre le visible et l’invisible, sur la repré­sen­ta­tion au moyen de figures ima­gées et de signes qui s’échangent contre un sens inti­me­ment lié au réel, cau­tion même de cette inces­sante et mutuelle conver­sion du signe et du sens. La beau­té est signe visible de ce qui est bon ; la lai­deur, signe visible de ce qui est non seule­ment dif­forme ou raté mais mau­vais. »

Alain de Benoist
Com­ment peut-on être païen ?, édi­tions Albin Michel, 1981

Le monde, selon la Bible, doit être désacralisé…

« Le monde, selon la Bible, doit être désa­cra­li­sé. La nature doit ne plus être ani­mée” : les dieux doivent ces­ser d’y habi­ter et d’y don­ner à l’homme une image trans­fi­gu­rée de lui-même. Ce qui est le plus oppo­sé au mono­théisme judéo-chré­tien, c’est la sourde reli­gio­si­té cos­mique, la sourde reli­gio­si­té de l’univers. »

Alain de Benoist
Com­ment peut-on être païen ?, édi­tions Albin Michel, 1981

Iahvé est le dieu qui refuse l’Autre…

« Iah­vé est le dieu qui refuse l’Autre, le dieu qui, dans un pre­mier temps, se pose lui-même comme supé­rieur aux autres dieux, puis, dans un deuxième temps, qui déclare les tenir pour inexis­tants. Car l’autre dieu n’existe pas. Il est repré­sen­té comme un dieu, mais il n’est qu’une idole”, appa­rence de dieu, dieu sans valeur de dieu. Trans­po­sé sur le plan sécu­lier, ce rai­son­ne­ment paraî­tra légi­ti­mer toutes les formes d’altérophobie, tous les racismes, toutes les exclu­sions. De la notion de dieu sans valeur de dieu, on pas­se­ra à celle d’homme sans valeur d’homme, de vie sans valeur de vie. L’homme agi­ra avec les autres hommes à la façon dont Iah­vé agit avec les autres dieux. Dans le mono­théisme de la Bible, l’enfer, au sens propre, ce sont les autres. »

Alain de Benoist
Com­ment peut-on être païen ?, édi­tions Albin Michel, 1981

La pensée païenne, fondamentalement attachée à l’enracinement…

« La pen­sée païenne, fon­da­men­ta­le­ment atta­chée à l’enra­ci­ne­ment et au lieu, comme centre pri­vi­lé­gié de cris­tal­li­sa­tion de l’iden­ti­té, ne peut que reje­ter toutes les formes reli­gieuses et phi­lo­so­phiques d’uni­ver­sa­lisme. Celui-ci trouve au contraire son fon­de­ment dans le mono­théisme judéo-chrétien. »

Alain de Benoist
Com­ment peut-on être païen ?, édi­tions Albin Michel, 1981

Au travers d’une série de représentations légendaires ou symboliques…

« Au tra­vers d’une série de repré­sen­ta­tions légen­daires ou sym­bo­liques, le mythe indo-euro­péen ne cesse de célé­brer le pou­voir créa­teur illi­mi­té de l’homme. Quand il décrit les dieux comme les auteurs de leur propre exis­tence, ce n’est pas pour les oppo­ser aux créa­tures humaines, mais pour pro­po­ser à celles-ci un modèle idéal auquel il leur faut ten­ter de s’égaler. »

Alain de Benoist
Com­ment peut-on être païen ?, édi­tions Albin Michel, 1981

Le paganisme ne reproche pas…

« Le paga­nisme ne reproche pas au judéo-chris­tia­nisme de défendre les faibles injus­te­ment oppri­més. Il lui reproche d’exalter en eux leur fai­blesse, d’y voir la marque de leur élec­tion et leur titre de gloire ; il lui reproche de ne pas les aider à deve­nir forts. Il ne s’agit donc pas d’opposer les forts aux faibles, mais bel et bien d’opposer un sys­tème à deve­nir fort à un sys­tème à res­ter faible. »

Alain de Benoist
Com­ment peut-on être païen ?, édi­tions Albin Michel, 1981

On ne saurait mieux exprimer…

« On ne sau­rait mieux expri­mer qu’il y a, entre les hommes et les dieux, une dif­fé­rence de niveau, mais non une dif­fé­rence radi­cale de nature. Les dieux sont faits à l’image des hommes, dont ils offrent une repré­sen­ta­tion subli­mée ; les hommes, en se dépas­sant eux-mêmes, peuvent, par­tiel­le­ment du moins, par­ti­ci­per de la nature des dieux. »

Alain de Benoist
Com­ment peut-on être païen ?, édi­tions Albin Michel, 1981

Il n’y a pas besoin de « croire » en Jupiter ou en Wotan…

« Il n’y a pas besoin de « croire » en Jupi­ter ou en Wotan ─ ce qui tou­te­fois n’est pas plus ridi­cule que de croire en Iah­vé ─ pour être païen. Le paga­nisme aujourd’hui ne consiste pas à dres­ser des autels à Apol­lon ou à res­sus­ci­ter le culte d’Odhinn. Il implique par contre de recher­cher, der­rière la reli­gion, et selon une démarche désor­mais clas­sique, l’“outillage men­tal” dont elle est le pro­duit, à quel uni­vers inté­rieur elle ren­voie, quelle forme d’appréhension elle dénote. Bref, il implique de consi­dé­rer les dieux comme des centres de valeurs”, et les croyances dont ils font l’objet comme des sys­tèmes de valeurs : les dieux et les croyances passent, mais les valeurs demeurent. »

Alain de Benoist
Com­ment peut-on être païen ?, édi­tions Albin Michel, 1981

Une profonde transgression du sacré…

« Pour les Anciens, la déme­sure cor­res­pon­dait à une pro­fonde trans­gres­sion du sacré, fon­dée sur le refus de l’ordre natu­rel, de ses limites et de ses hié­rar­chies : elle repré­sen­tait à leurs yeux l’imprudence la plus abso­lue, qui conduit l’homme à vou­loir riva­li­ser avec les dieux. À l’appétit du tou­jours plus”, il nous revient donc d’opposer la logique du tou­jours mieux”. »

Hen­ri Levavasseur
L’i­den­ti­té, socle de la cité, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Car­touches, 2021

Les historiens ont cherché l’explication du miracle hellénique…

« Jusqu’à ce jour, les his­to­riens ont cher­ché l’explication du miracle hel­lé­nique dans le pays et dans la race des Hel­lènes. Ces deux fac­teurs en furent certes les condi­tions indis­pen­sables. Si l’Europe semble une rami­fi­ca­tion de l’Asie, la Grèce, ter­mi­née par le Pélo­pon­nèse et entou­rée de ses îles, semble la branche la plus déli­cate et le bou­quet fleu­ri de l’Europe. Golfes et caps, val­lées ombreuses et som­mets nus, toutes les figures de la mon­tagne et de la mer s’y pro­filent et s’y emboîtent dans une har­mo­nie savante, avec une sobrié­té pleine de richesse. On dirait les cimes abruptes et nei­geuses de la Thes­sa­lie sculp­tées par les Titans. N’ont-elles pas été taillées pour être le trône des Olym­piens, et les grottes tapis­sées de lierre du Cithé­ron pour recou­vrir les amours des dieux épris des femmes de la terre, et les bois de myrte et les sources de l’Arcadie pour abri­ter les dryades et les nymphes ? »

Édouard Schu­ré
Le Miracle hel­lé­nique, in Revue des Deux Mondes, tome 7, 1912

Nous restreignons beaucoup trop les limites de notre personnalité…

« Nous restrei­gnons beau­coup trop les limites de notre per­son­na­li­té. Nous lui attri­buons seule­ment ce que nous dis­cer­nons d’in­di­vi­duel, ce que nous trou­vons dif­fé­rent. Mais cha­cun de nous contient l’u­ni­vers tout entier et, de même que notre corps porte en lui tous les degrés de l’é­vo­lu­tion, à par­tir du pois­son et beau­coup plus loin encore, ain­si, dans notre âme, revit tout ce qui a vécu dans toutes les âmes humaines. Tous les dieux, tous les démons qui ont été ado­rés une fois, que ce soit par les Grecs, les Chi­nois ou les Cafres, tous sont en nous, tous sont là, sous forme de pos­si­bi­li­tés, de dési­rs, de moyens. Si toute l’hu­ma­ni­té mou­rait, à l’ex­cep­tion d’un seul enfant moyen­ne­ment doué, qui n’au­rait reçu aucune ins­truc­tion, cet enfant retrou­ve­rait le cours entier de l’é­vo­lu­tion des choses. Il réin­ven­te­rait dieux et démons, para­dis, com­man­de­ments et défenses. Ancien et Nou­veau Testament. »

Her­mann Hesse
Demian (Demian. Die Ges­chichte einer Jugend), 1919, trad. Denise Ribo­ni, édi­tions Stock, 1930, édi­tions Le Livre de Poche, 1979

L’agriculture est sainte…

« Mais l’a­gri­cul­ture est sainte ; elle est la mère nour­rice de l’homme, et celui qui sème un grain de blé fait une action agréable aux dieux. »

Théo­phile Gautier 
Le Roman de la momie, 1858, édi­tions Le Livre de poche, coll. Clas­siques, 2022

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