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Citations sur la famille

Les deux mots qui reviennent sans doute le plus souvent…

« Les deux mots qui reviennent sans doute le plus sou­vent dans les vieilles chro­niques euro­péennes ce sont ceux de volon­té et d’honneur. L’espoir, par contre, n’a pas de sens. Ce qui compte, c’est d’accomplir ce qui doit être accom­pli et non pas ce qui doit abou­tir à un succès.
Je retrou­vais dans toute cette morale de l’antique Hyper­bo­rée un cer­tain goût pour les causes déses­pé­rées. Une atti­tude de per­pé­tuel défi, où le goût du risque s’exaltait jusqu’à dépas­ser toutes les limites du pos­sible. Les guer­riers spar­tiates de Léo­ni­das aux Ther­mo­pyles res­tent, en ce sens, de purs Hyper­bo­réens. Le bien s’identifie avec l’action d’éclat, qui prend une valeur en soi-même. Ce qui compte, ce n’est pas le plai­sir, mais le devoir. Non pas la sou­mis­sion à un autre que soi-même mais la liber­té de s’imposer une conduite conforme à l’imprescriptible hon­neur de sa lignée et de son clan. »

Jean Mabire
Thu­lé : le soleil retrou­vé des Hyper­bo­réens, édi­tions Robert Laf­font, 1978, édi­tions Par­dès, 2002

Nous nous retrouvâmes dans une salle pleine à craquer…

« Nous nous retrou­vâmes dans une salle pleine à cra­quer de jeunes de notre âge. Sur la scène, l’un deux jouait de l’accordéon. Et tous se mirent à chan­ter. Ce fut pour moi un choc fan­tas­tique que cette bru­tale révé­la­tion d’une com­mu­nau­té vivante, d’une patrie inter­dite dont le ciment était cultu­rel avant d’être poli­tique. En un éclair, je com­pris que Nation et État peuvent ne pas coïn­ci­der. Et aus­si qu’un peuple est indes­truc­tible tant qu’il existe, dans de mul­tiples foyers, une manière de vivre qui n’est pas celle du « pays légal » pour reprendre une vieille for­mule maur­ras­sienne. »

Jean Mabire
La Varende entre nous, édi­tions Pré­sence de La Varende, 1999

Il y a deux façons principales d’envisager l’homme et la société…

« Il y a deux façons prin­ci­pales d’envisager l’homme et la socié­té. Ou bien la valeur fon­da­men­tale est pla­cée dans l’individu (et, par suite, dans l’humanité, for­mée de l’addition de tous les indi­vi­dus) : c’est l’idée chré­tienne, bour­geoise, libé­rale et socia­liste. Ou bien la valeur fon­da­men­tale, ce sont les peuples et les cultures, notions émi­nem­ment plu­rielles qui fondent une approche « holiste » de la socié­té. Dans un cas, l’humanité, somme de tous les indi­vi­dus, est éga­le­ment « conte­nue » dans chaque être humain par­ti­cu­lier : on est d’abord un « homme », et secon­dai­re­ment seule­ment, comme par acci­dent, membre d’une culture et d’un peuple. Dans l’autre, l’humanité n’est que l’ensemble des cultures et des com­mu­nau­tés popu­laires : c’est par ses appar­te­nances orga­niques que l’homme est fon­dé dans son huma­ni­té. D’un côté, on a Des­cartes, les Ency­clo­pé­distes et l’idéologie des droits de l’homme ; la natio­na­li­té et la socié­té reposent sur le choix élec­tif indi­vi­duel et le contrat-plé­bis­cite révo­cable uni­la­té­ra­le­ment. De l’autre, on a Leib­niz, Her­der, le droit des cultures et la cause des peuples ; la natio­na­li­té et la socié­té reposent sur l’héritage cultu­rel et his­to­rique. La dif­fé­rence entre ces deux concep­tions se retrouve jusque dans la façon d’envisager l’histoire et le struc­ture du réel. Nous sommes bien évi­dem­ment, quant à nous, du côté du holisme. L’individu, à nos yeux, n’existe qu’en liai­son avec les col­lec­ti­vi­tés dans les­quelles ils s’inclut (et par rap­port aux­quelles il se sin­gu­la­rise). Toute acti­vi­té indi­vi­duelle repré­sente un acte par­ti­ci­pant de la vie d’un peuple. L’intérêt de l’individu ne sau­rait être appré­cié « en soi ». »

Alain de Benoist
Orien­ta­tions pour des années déci­sives, édi­tions Le Laby­rinthe, 1982

Nous combattons à la fois pour l’héritage des ancêtres…

« Pour­quoi nous com­bat­tons ? Nous ne com­bat­tons pas prio­ri­tai­re­ment pour la « cause des peuples », car l’identité de chaque peuple le regarde et ne nous regarde pas, et parce que l’histoire est un cime­tière de peuples et de civi­li­sa­tions. Nous com­bat­tons pour la cause du des­tin de notre seul peuple. Même dans l’action poli­tique, cultu­relle ou méta­po­li­tique la plus quo­ti­dienne, la plus terre-à-terre (et qui est indis­pen­sable), la plus humble, même dans la for­mu­la­tion de pro­grammes pra­tiques, il faut avoir en tête cet impé­ra­tif de Grande poli­tique : nous com­bat­tons à la fois pour l’héritage des ancêtres et pour l’avenir des enfants. »

Guillaume Faye
Pour­quoi nous com­bat­tons – Mani­feste de la Résis­tance euro­péenne, Édi­tions de L’Æncre, 2001

Toute idéologie organique donne un sens au monde…

« Toute idéo­lo­gie orga­nique donne un sens au monde, et le monde fait sens, plus ou moins éla­bo­ré, pour toute socié­té humaine. Or, il n’y a pas de cohé­sion des groupes parce que le monde a un sens ; il y a du sens dans le monde parce qu’il faut de la cohé­sion dans les groupes. »

Régis Debray
Cri­tique de la rai­son poli­tique, édi­tions Gal­li­mard, 1981

Je crois pour ma part, à l’absolue nécessité de l’existence d’une classe…

« Je crois pour ma part, […], à l’absolue néces­si­té […] de l’existence d’une classe culti­vée assez nom­breuse, mais pas trop, constam­ment renou­ve­lée aux marges : c’est à dire ouverte, chan­geant de contours, […] mais com­por­tant en son centre, et c’est bien là ce qui est le plus dif­fi­cile à faire admettre en socié­té démo­cra­tique, et c’est même presque impos­sible à énon­cer seule­ment en socié­té hyper­dé­mo­cra­tique, un noyau héré­di­taire. »

Renaud Camus
Le Grand Rem­pla­ce­ment, édi­tions David Rein­harc, 2011, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Dans l’arène, 2021

L’individu qui vient au monde dans une « civilisation »…

« L’individu qui vient au monde dans une « civi­li­sa­tion » trouve incom­pa­ra­ble­ment plus qu’il n’apporte. Une dis­pro­por­tion qu’il faut appe­ler infi­nie s’est éta­blie entre la propre valeur de chaque indi­vi­du et l’accumulation des valeurs au milieu des­quelles il sur­git… Le civi­li­sé, parce qu’il est civi­li­sé, a beau­coup plus d’obligations envers la socié­té que celle-ci ne sau­rait en avoir jamais envers lui. »

Charles Maur­ras
Mes idées poli­tiques, 1937, Édi­tions L’Âge d’Homme, 2002

Le monde moderne avilit. Il avilit…

« Le monde moderne avi­lit. Il avi­lit la cité ; il avi­lit l’homme. Il avi­lit l’amour ; il avi­lit la femme. Il avi­lit la race ; il avi­lit l’enfant. Il avi­lit la nation ; il avi­lit la famille, (…) il avi­lit la mort. »

Charles Péguy
De la situa­tion faite au par­ti intel­lec­tuel dans le monde moderne devant les acci­dents de la gloire tem­po­relle, Les Cahiers de la Quin­zaine, IX‑1, 1907, in Œuvres en prose com­plètes, Tome II, édi­tions Gal­li­mard, coll. Biblio­thèque de la Pléiade, 1988

Je comprends volontiers les hommes extraordinaires d’une époque…

« Je com­prends volon­tiers les hommes extra­or­di­naires d’une époque comme des pousses tar­dives, sou­dai­ne­ment écloses, de civi­li­sa­tions pas­sées et de leurs forces : en quelque sorte comme l’atavisme d’un peuple et de ses mœurs : de la sorte, il reste vrai­ment quelque chose à com­prendre en eux ! Aujourd’hui ils paraissent étran­gers, excep­tion­nels, extra­or­di­naires : et celui qui sent en lui ces forces doit les soi­gner, […] les faire pous­ser face à un monde qui leur est hos­tile : et cela le conduit à deve­nir soit un grand homme, soit un fou extra­va­gant, si tant est qu’il ne périsse pas tout sim­ple­ment tôt. Ces mêmes qua­li­tés étaient autre­fois cou­rantes et étaient consi­dé­rées comme cou­rantes : elles ne consti­tuaient pas une marque dis­tinc­tive. Peut-être étaient-elles exi­gées, pré­sup­po­sées ; il était impos­sible de deve­nir grand grâce à elles, et ce du simple fait qu’elles ne fai­saient pas cou­rir le risque de deve­nir fou ou soli­taire. C’est prin­ci­pa­le­ment dans les lignées et dans les castes conser­va­trices d’un peuple que se pro­duisent ces réso­nances de pul­sions anciennes, alors qu’un tel ata­visme est très peu pro­bable là où les races, les habi­tudes, les appré­cia­tions de valeur changent trop rapidement. »

Frie­drich Nietzsche
Le Gai Savoir (Die fröh­liche Wis­sen­schaft, la gaya scien­za), 1882, trad. Patrick Wot­ling, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2007

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