« Les deux mots qui reviennent sans doute le plus souvent dans les vieilles chroniques européennes ce sont ceux de volonté et d’honneur. L’espoir, par contre, n’a pas de sens. Ce qui compte, c’est d’accomplir ce qui doit être accompli et non pas ce qui doit aboutir à un succès.
Je retrouvais dans toute cette morale de l’antique Hyperborée un certain goût pour les causes désespérées. Une attitude de perpétuel défi, où le goût du risque s’exaltait jusqu’à dépasser toutes les limites du possible. Les guerriers spartiates de Léonidas aux Thermopyles restent, en ce sens, de purs Hyperboréens. Le bien s’identifie avec l’action d’éclat, qui prend une valeur en soi-même. Ce qui compte, ce n’est pas le plaisir, mais le devoir. Non pas la soumission à un autre que soi-même mais la liberté de s’imposer une conduite conforme à l’imprescriptible honneur de sa lignée et de son clan. »
Jean Mabire
Thulé : le soleil retrouvé des Hyperboréens, éditions Robert Laffont, 1978, éditions Pardès, 2002