Auteur
Ernst Jünger

Découvrez 76 citations d’Ernst Jünger
Nulle maison n’est bâtie, nul plan…
« Nulle maison n’est bâtie, nul plan n’est tracé, où la perte future ne soit la pierre de base, et ce n’est point dans nos œuvres que vit la part impérissable de nous-mêmes. »
Ernst Jünger
Sur les falaises de marbre (Auf den Marmorklippen) 1939, trad. Henri Thomas, éditions Gallimard 1942, coll. L’Imaginaire, 2017
Je ne puis que répéter mon conseil…
« Je ne puis que répéter mon conseil de tenir un cahier de souvenirs, ne serait-ce qu’une suite de mots repères qui serviront plus tard. Ainsi se conserveront des notes précieuses dont nos petits-enfants tireront encore parti, car eux seuls pourront reconnaître dans les événements cette ligne de destin, insaisissable pour nous et qui se manifestera dans l’avenir, à une époque où nos passions d’aujourd’hui n’auront plus qu’une portée historique. Ainsi s’établira une série de petites monographies susceptibles de maintenir dans les familles une tradition, c’est-à-dire la compréhension des destinées d’un pays. »
Ernst Jünger
Le Boqueteau 125 (Das Wäldchen 125), 1925, trad. Julien Hervier, Christian Bourgois éditeur, 2000
Je ne suis pas un libéral, du moins…
« Je ne suis pas un libéral, du moins au sens où il faut se mettre ensemble pour cela et voter. On porte la liberté en soi-même ; une bonne tête la réalise sous chaque régime. »
Ernst Jünger
Le problème d’Aladin (Aladins Problem),1983, trad. Michel Thomas, Christian Bourgois éditeur, 1984
Le Rebelle a pour devise hic et nunc, car il est…
« Le Rebelle a pour devise hic et nunc, car il est l’homme des coups de main, libre et indépendant. Nous avons vu que nous ne pouvons comprendre sous ce type humain qu’une fraction des masses ; et pourtant, c’est ici que se forme la petite élite, capable de résister à l’automatisme, qui tiendra en échec le déploiement de la force brute. C’est la liberté ancienne, vêtue à la mode du temps : la liberté substantielle, élémentaire, qui se réveille au cœur des peuples quand la tyrannie des partis ou des conquérants étrangers pèse sur leurs pays. Il ne s’agit pas d’une liberté qui proteste ou émigre, mais d’une liberté qui décide d’engager la lutte.
C’est une distinction qui agit sur la sphère des croyances. Le Rebelle ne peut se permettre l’indifférence, signe d’une époque révolue, au même titre que la neutralité des petits États ou la détention en forteresse pour délit politique. Le recours aux forêts mène à de graves décisions. Le Rebelle a pour tâche de fixer la mesure de liberté qui vaudra dans des temps à venir, en dépit de Léviathan. Adversaire dont il n’entamera pas le pouvoir à coups de concepts.
La résistance du Rebelle est absolue : elle ne connaît pas de neutralité, ni de grâce ni de détention en forteresse. Il ne s’attend pas à ce que l’ennemi se montre sensible aux arguments, encore moins à ce qu’il s’astreigne à des règles chevaleresques. Il sait aussi qu’en ce qui le concerne, la peine de mort n’est pas supprimée. Le Rebelle connaît une solitude nouvelle, telle que l’implique avant tout l’épanouissement satanique de la cruauté – son alliance avec la science et le machinisme, qui fait apparaître dans l’histoire, non pas un élément nouveau, mais des manifestations nouvelles. »
Ernst Jünger
Traité du rebelle ou le recours aux forêts (Der Waldgang), 1951, trad. Henri Plard, Christian Bourgois éditeur, 1995
Un matin, tandis que du haut de la terrasse…
« Un matin, tandis que du haut de la terrasse, je parcourais des yeux la Marina, ses eaux m’apparurent plus profondes et plus lumineuses, comme si pour la première fois, j’eusse posé sur elles un regard non troublé. J’eus en cet instant même le sentiment presque douloureux du mot se séparant des choses, comme se brise la corde trop tendue d’un arc. J’avais surpris un lambeau du voile d’Isis de ce monde, et le langage à partir de cet instant me fut un imparfait serviteur. »
Ernst Jünger
Sur les falaises de marbre (Auf den Marmorklippen) 1939, trad. Henri Thomas, éditions Gallimard 1942, coll. L’Imaginaire, 2017
L’incendie criminel, dirigé contre l’empereur Julien…
« L’incendie criminel, dirigé contre l’empereur Julien, signifia la fin du monde des dieux antiques ; mais la nostalgie néoplatonicienne qui aspire à le faire revivre persiste jusqu’à aujourd’hui. »
Ernst Jünger
Journal, cité par Christopher Gérard in Julianus Redivivus, Antaios, 2002
Nous aussi nous sentîmes alors la puissance de l’instinct…
« Nous aussi nous sentîmes alors la puissance de l’instinct passer en nous comme un éclair. […] Nous ne savions pas encore de quel immense pouvoir l’homme est dépositaire. »
Ernst Jünger
Sur les falaises de marbre (Auf den Marmorklippen) 1939, trad. Henri Thomas, éditions Gallimard 1942, coll. L’Imaginaire, 2017
Le pouvoir ne peut être intégralement absorbé…
« Le pouvoir ne peut être intégralement absorbé par la politique ; il s’y mêle, inévitablement, des éléments personnels. »
Ernst Jünger
Eumeswil, 1977, trad. Henri Plard, éditions La Table Ronde, coll. Vermillon, 1978
L’historien se doit d’éviter l’interprétation philosophique…
« L’historien se doit d’éviter l’interprétation philosophique de l’histoire, tout comme la biologique ou l’économique ; sa science a pour objet l’humain ; l’histoire, tout comme l’homme, ne peut être ni expliquée, ni sublimée. Se regarder soi-même dans les yeux. »
Ernst Jünger
Eumeswil, 1977, trad. Henri Plard, éditions La Table Ronde, coll. Vermillon, 1978
Mais la caste des guerriers elle-même…
« […] Mais la caste des guerriers elle-même est prise d’hésitation, lorsqu’elle voit le peuple des larves monter des profondeurs à l’assaut de ses bastions. »
Ernst Jünger
Sur les falaises de marbre (Auf den Marmorklippen) 1939, trad. Henri Thomas, éditions Gallimard 1942, coll. L’Imaginaire, 2017
La langue, l’histoire, l’art et la philosophie…
Auteurs
Auteurs récemment ajoutés