« La force n’est pas sacrée. C’est le sacré qui est la force. »
Alain de Benoist
L’exil intérieur. Carnets intimes, Krisis / éditions La Nouvelle Librairie, 2022
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« La force n’est pas sacrée. C’est le sacré qui est la force. »
Alain de Benoist
L’exil intérieur. Carnets intimes, Krisis / éditions La Nouvelle Librairie, 2022
« La religion s’est constituée au carrefour de trois grandes fonctions : comme explication générale du monde, comme compréhension de la nature de l’homme, comme lieu d’expression du sacré. Les sciences physiques ont pris le relais dans le premier domaine, les sciences humaines dans le second. Il reste le sacré, pour lequel personne n’est preneur. C’est là qu’il faut rebâtir. »
Alain de Benoist
L’exil intérieur. Carnets intimes, Krisis / éditions La Nouvelle Librairie, 2022
« Auden a affirmé que pour moi, “le nord est une direction sacrée”. Cela n’est pas vrai. Le nord-ouest de l’Europe, où je vis (tout comme la plupart de mes ancêtres), a mon affection, comme le mérite le foyer de tout homme. J’aime son atmosphère et en sais plus sur son histoire et ses langues que sur celles d’autres régions ; mais ce n’est pas “sacré”, ni n’épuise toute mon affection. J’ai par exemple un amour particulier pour la langue latine, et parmi ses descendants, pour l’espagnol. Ces propos ne sont pas vrais de mon histoire, comme une simple lecture des synopsis le monterait. Le Nord fut le siège de la place fort du Diable. Le fil du récit débouche sur ce qui ressemble à la réinstauration d’un véritable Saint Empire Romain dont la capitale serait Rome, bien plus qu’à tout ce que pourrait concevoir un “Nordique”. »
John Ronald Reuel Tolkien
Lettres (1981), n°294, édité par Humphrey Carpenter et Christopher Tolkien, trad. Delphine Martin et Vincent Ferré, Christian Bourgois éditeur, 2005
« Les sculpteurs d’aujourd’hui feraient bien de redonner un peu de sang à leur inspiration anémique en côtoyant les Éoliennes. Où la nature a multiplié ses inépuisables inventions de monstres, de géants, d’araignées tapies, d’orgues cyclopéens aux tuyaux faussés, de sirènes tordues, de ruines croulantes, de masques dilatés, d’autels consumés, de flèches de granit, d’affreuses plaies suppurantes, de gnomes et d’ogres punis, de citadelles perfides et de cathédrales profanées. Et ainsi elle crée dans de très petits espaces des solitudes profondes, et dans tous les coins condense ce qui est sa suprême beauté, c’est-à-dire le mystère. »
Dino Buzzati
L’écueil, in Les nuits difficiles, nouvelles, 1971, trad. Michel Sager, éditions Robert Laffont, Coll. Pavillon, 1972
« Aller en forêt est beaucoup plus qu’un besoin physique, c’est une nécessité spirituelle. »
Dominique Venner
Le Choc de l’histoire, éditions Via Romana, 2011
« Victimes de notre absence de mémoire identitaire, nous en sommes restés au stade primitif de la quête d’efficacité. Nous analysons le déclin comme une simple défaillance technique, politique ou structurelle. Mais cela aura une fin. Face aux grandes épreuves qui viennent, nous n’aurons pas d’autre choix que d’en appeler nous aussi à notre foyer d’énergie spirituelle. Celui d’où avait surgi l’impulsion primordiale de notre civilisation voici plusieurs millénaires, et qui a continué d’animer sa meilleure part. »
Dominique Venner
Le Choc de l’histoire, éditions Via Romana, 2011
« Avec ou sans arme, par la chasse, je fais retour à mes sources nécessaires : la forêt enchantée, le silence, le mystère du sang sauvage, l’ancien compagnonnage clanique. À mes yeux, la chasse n’est pas un sport. C’est un rituel nécessaire où chacun, prédateur ou proie, joue la partition que lui impose sa nature. Avec l’enfantement, la mort et les semailles, je crois que la chasse, si elle est vécue dans les règles, est le dernier rite primordial à échapper partiellement aux défigurations et manipulations de la modernité rationnelle et scientifique. »
Dominique Venner
Le Choc de l’histoire, éditions Via Romana, 2011
« Les modernes, en effet, depuis Rousseau, s’imaginent qu’il existe une sorte de nature normale, à laquelle la culture et la religion seraient venues surajouter leurs faux problèmes… Cette illusion touchante peut les aider à vivre, mais non pas à comprendre leur vie. Car tous, tant que nous sommes, sans le savoir, menons nos vies de civilisés dans une confusion proprement insensée de religions jamais tout à fait mortes, et rarement tout à fait comprises et pratiquées ; de morales jadis exclusives mais qui se superposent ou se combinent à l’arrière-plan de nos conduites élémentaires ; de complexes ignorés mais d’autant plus actifs ; et d’instincts hérités bien moins de quelque nature animale que de coutumes totalement oubliées, devenues traces ou cicatrices mentales, tout inconscientes et, de ce fait, aisément confondues avec l’instinct. Elles furent tantôt des artifices cruels, tantôt des rites sacrés ou des gestes magiques, parfois aussi des disciplines profondes élaborées par des mystiques lointaines à la fois dans le temps et dans l’espace. »
Denis de Rougemont
L’amour et l’Occident, éditions Plon, 1939, rééditions, 1956, 1972, éditions 10⁄18, 2001
« Plus ils se rapprochaient du faîte de la montagne sacrée et plus chaque arbrisseau, chaque arbre semblait posséder sa propre nature divine comme si, tout naturellement, il était lui-même devenu un dieu.
Lorsque, par exemple le vent attrapait les extrémités des grands chênes, dispersant leurs fleurs en nuée jaune pâle qui planait ensuite à travers la solitude forestière de la montagne, Honda sentait en lui que ce tableau éclatait d’esprit divin, comme une brusque décharge électrique. »
Yukio Mishima
Chevaux échappés, 1969, trad. Tanguy Kenec’hdu, éditions Gallimard 1980, coll. Quarto, 2004
« Si les profanations de cimetières peuvent s’apparenter à des rites, ce sont aussi et surtout des attaques contre le sacré collectif le plus fondamental, car le culte des morts est à l’origine de toute civilisation. »
Thierry DeCruzy
Démondialiser la musique. Une réponse au naufrage musical européen, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Iliade, 2022
« L’économie médiévale se caractérise (…) par un esprit spécifique : le refus de valoriser la richesse pour elle-même, et la réticence à l’idée de profit. (…) Le Moyen Âge perpétue la vision, héritée des peuples indo-européens, d’un ordre social organisé autour de trois fonctions : une première fonction sacerdotale (relative au sacré), une deuxième fonction guerrière, et une troisième fonction “économique”, relative à la production et à la fécondité. (…) À cet ordonnancement fonctionnel de la société correspond une hiérarchie nette des valeurs : la richesse, associée à la troisième fonction, est peu de chose à côté des valeurs sacrées et guerrières, associées aux deux premières fonctions. Ainsi, les figures tutélaires du Moyen Âge sont le saint (première fonction) et le chevalier (deuxième fonction), non le riche. »
Guillaume Travers
Économie médiévale et société féodale. Un temps de renouveau pour l’Europe, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2020
« Une image s’impose que j’ai eue ailleurs l’occasion d’évoquer. N’est-il pas surprenant en effet, de penser qu’aux temps féodaux la Reine est couronnée comme le Roi, généralement à Reims, parfois dans d’autres cathédrales du domaine royal (à Sens pour Marguerite de Provence), mais toujours par les mains de l’Archevêque de Reims ? Autrement dit, on attribue au couronnement de la reine autant de valeur qu’à celui du Roi. »
Régine Pernoud
Pour en finir avec le Moyen Âge, éditions du Seuil, 1977