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Citations sur la démocratie

La décadence d’une société se mesure…

« La déca­dence d’une socié­té se mesure beau­coup moins à la gran­deur des vices qu’on y pra­tique qu’à la bas­sesse des ver­tus qu’on y honore. »

Thier­ry Maulnier
in Les Cahiers de Com­bat, 1937

Le divorce est consommé entre libéralisme et démocratie…

« Le divorce est consom­mé entre libé­ra­lisme et démo­cra­tie. Quand les mar­chés sont libres, les citoyens ne le sont plus guère, et s’ils peuvent l’être, si cer­tains le sont, c’est la socié­té qui ne l’est plus, tenue par autre chose, d’autres règles, d’autres lois qui lui sont étran­gères, qui s’imposent à elle pour la dis­soudre et pour lui sub­sti­tuer la col­lec­tion d’individus sépa­rés, par tout, et d’abord par leurs inté­rêts immé­diats. La ques­tion de la jus­tice, celle du social et de l’être-ensemble sont devant nous. Elles sont ques­tion de fron­tières et de sépa­ra­tions. Elles sont affaires de vie ou de mort.
C’est fini. L’« insur­rec­tion de la dif­fé­rence » (selon la for­mule de Georges Balan­dier) est devant nous. Elle répon­dra à l’utopie cri­mi­nelle de la démo­cra­tie sans terre, qui conduit le libé­ra­lisme à détruire la démo­cra­tie – c’est-à-dire à nier la capa­ci­té de com­mu­nau­tés humaines à déci­der sou­ve­rai­ne­ment de leur deve­nir – faute d’accepter la condi­tion de leur consti­tu­tion, qui est la sépa­ra­tion, l’écart et la sin­gu­la­ri­té. Une socié­té qui ne sait se nom­mer, se comp­ter et se dis­tin­guer ne peut se conduire, elle perd la capa­ci­té du bien comme du mal. La confu­sion n’est pas amie de la liber­té. »

Her­vé Juvin
Le ren­ver­se­ment du monde. Poli­tique de la crise, édi­tions Gal­li­mard, 2010

Du Sinaï yankee roulent jusqu’à nos pieds les tables de la loi…

« Du Sinaï yan­kee roulent jusqu’à nos pieds les tables de la loi démo­cra­tique et, échine ployée, nous les ramas­sons pieu­se­ment sans nous deman­der ce qu’est, au fait, la démo­cra­tie amé­ri­caine. Ce qu’elle est ? Mala­die. Mais mala­die sup­por­tée par un corps colos­sal, déployée dans un espace qui n’est pas le nôtre, encore douée de confiance en sa jeu­nesse his­to­rique et en son mes­sia­nisme puri­tain. Oui, le sys­tème malade jouit encore en Amé­rique d’une confiance toute naïve qui n’est plus la nôtre. Nos démo­cra­ties, en Europe, ont fré­quen­té l’histoire et par elle ont été rudoyées alors que les États-Unis croient tou­jours, en leurs pro­fon­deurs, que la démo­cra­tie est leur être même. Ils ne se conçoivent pas n’étant-pas-démocrates alors que nous savons qu’il ne s’agit là que d’une forme poli­tique et non la sub­stance même de notre être. Nous avons connu d’autres régimes poli­tiques (les États-Unis jamais) et nous savons aus­si, après tout, que nous pou­vons nous en pas­ser. Mieux encore : nous n’avons pas tout à fait oublié que notre plus haute gloire ne furent pas néces­sai­re­ment liées à la forme démo­cra­tique de nos gou­ver­ne­ments. Et tou­jours mieux : nous avons trop vu, en France, en Alle­magne, en Ita­lie, en Espagne, les démo­cra­ties ame­ner le désastre et être inca­pables d’y faire face. Et les Fran­çais, par exemple, n’ont pas encore expul­sé de leur mémoire la cou­leur hon­teuse des jours de 40. […] En somme, la fille a dévoyé la mère : l’Amérique démo­crate pour­rit la démo­cra­tie d’Europe. Pour cela, je dis que la démo­cra­tie libé­rale n’est pas le bon rem­part contre le colo­nia­lisme américain. »

Jean Cau
Pour­quoi la France, édi­tions de La Table Ronde, 1975

Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait…

« Je veux ima­gi­ner sous quels traits nou­veaux le des­po­tisme pour­rait se pro­duire dans le monde : je vois une foule innom­brable d’hommes sem­blables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se pro­cu­rer de petits et vul­gaires plai­sirs, dont ils emplissent leur âme. […] Au-des­sus de ceux-là s’élève un pou­voir immense et tuté­laire, qui se charge seul d’assurer leur jouis­sance et de veiller sur leur sort. Il est abso­lu, détaillé, régu­lier, pré­voyant et doux. Il res­sem­ble­rait à la puis­sance pater­nelle si, comme elle, il avait pour objet de pré­pa­rer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irré­vo­ca­ble­ment dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pour­vu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il tra­vaille volon­tiers à leur bon­heur ; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il pour­voit à leur sécu­ri­té, pré­voit et assure leurs besoins, faci­lite leurs plai­sirs, conduit leurs prin­ci­pales affaires, dirige leur indus­trie, règle leurs suc­ces­sions, divise leurs héri­tages ; que ne peut-il leur ôter entiè­re­ment le trouble de pen­ser et la peine de vivre ! »

Alexis de Tocqueville
De la démo­cra­tie en Amé­rique, 1840

Je crois pour ma part, à l’absolue nécessité de l’existence d’une classe…

« Je crois pour ma part, […], à l’absolue néces­si­té […] de l’existence d’une classe culti­vée assez nom­breuse, mais pas trop, constam­ment renou­ve­lée aux marges : c’est à dire ouverte, chan­geant de contours, […] mais com­por­tant en son centre, et c’est bien là ce qui est le plus dif­fi­cile à faire admettre en socié­té démo­cra­tique, et c’est même presque impos­sible à énon­cer seule­ment en socié­té hyper­dé­mo­cra­tique, un noyau héré­di­taire. »

Renaud Camus
Le Grand Rem­pla­ce­ment, édi­tions David Rein­harc, 2011, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Dans l’arène, 2021

Redéfinie dans un sens libéral, la démocratie n’est plus…

« Redé­fi­nie dans un sens libé­ral, la démo­cra­tie n’est plus le régime qui consacre la sou­ve­rai­ne­té du peuple, mais celui qui « garan­tit les droits de l’homme », enten­dons par là des droits sub­jec­tifs, inhé­rents à la per­sonne humaine et décla­rés pour cette rai­son à la fois « natu­rels et impres­crip­tibles ». Pour les libé­raux, ces droits de l’homme priment la sou­ve­rai­ne­té du peuple au point que celle-ci n’est plus res­pec­tée que pour autant qu’elle ne les contre­dise pas : l’exercice de la démo­cra­tie est ain­si pla­cé sous condi­tions, à com­men­cer par celle de res­pec­ter les « droits inalié­nables » que pos­sè­de­rait tout indi­vi­du à rai­son même de sa seule existence. »

Alain de Benoist
Pour une Europe illi­bé­rale, allo­cu­tion au sixième col­loque de l’Institut Iliade, Paris, Mai­son de la Chi­mie, 6 avril 2019

La mort est meilleure que l’esclavage, disent les vieux…

« La mort est meilleure que l’esclavage, disent les vieux pay­sans fri­sons. Ren­ver­sez cet apho­risme et vous aurez la for­mule de toutes les civi­li­sa­tions tardives. »

Oswald Spen­gler
Le Déclin de l’Occident, 1918 – 1922, Gal­li­mard, 1948

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