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Citations sur la décadence

De tels plaisirs, ceux des excès du luxe, de la table, de la sexualité…

« De tels plai­sirs, ceux des excès du luxe, de la table, de la sexua­li­té et la paresse d’esprit et de corps que de telles occu­pa­tions ter­restres entraînent à leur suite, ne peuvent don­ner qu’une socié­té alan­guie, oublieuse des devoirs qu’elle a envers elle-même et de ceux qu’elle a envers Dieu. »

Marc Froi­de­font
Joseph de Maistre. La nation contre les droits de l’homme, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue mémoire, 2023

On naît moderne…

« Ce n’est pas seule­ment un déca­lage, c’est un abîme de moder­ni­té qui nous sépare. On naît moderne, on ne le devient pas. Et nous ne le sommes jamais deve­nus. Ce qui saute aux yeux à Paris, c’est le XIXème siècle. Venu de Los Angeles, on atter­rit dans le XIXème siècle. Chaque pays porte une sorte de pré­des­ti­na­tion his­to­rique, qui en marque presque défi­ni­ti­ve­ment les traits. Pour nous, c’est le modèle bour­geois de 89 et la déca­dence inter­mi­nable de ce modèle qui des­sine le pro­fil de notre pay­sage. Rien n’y fait : tout tourne ici autour du rêve bour­geois du XIXème siècle. »

Jean Bau­drillard
Amé­rique, édi­tions Gras­set, 1986, Le Livre de Poche, coll. Biblio essais, 1988

La décadence” intervient chez un peuple lorsque le contenu idéal”…

« La déca­dence” inter­vient chez un peuple lorsque le conte­nu idéal” du sym­bole qu’est le tré­sor a été oublié au pro­fit de son seul conte­nu maté­riel”, qui finit par tom­ber entre les mains d’hommes et de lignée qui n’ont aucun droit à le déte­nir. C’est alors que les peuples cessent d’être des peuples” pour deve­nir popu­lace, masse. »

Gior­gio Locchi
Wag­ner, Nietzsche et le mythe sur­hu­ma­niste, tra­duit de l’italien par Phi­lippe Baillet et Pier­lui­gi Loc­chi, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Ago­ra, 2022

On dit que les nouveautés ont toujours suscité de ces réserves…

« On dit que les nou­veau­tés ont tou­jours sus­ci­té de ces réserves et de ces récri­mi­na­tions. On demande – impru­dem­ment à mon avis – ce que nous serions deve­nus si le pro­grès n’é­tait pas­sé outre ces timi­di­tés et avait renon­cé au che­min de fer ou à la télé­vi­sion ; on cite Gali­lée et Pas­teur, la loi iné­luc­table du deve­nir, ain­si qu’il en fut tou­jours”, etc. Je ne dis­cu­te­rai pas main­te­nant ces sophismes : je ne parle pas de ce que les choses ont chan­gé, mais de ce qu’elles ont dis­pa­ru ; de ce que la rai­son mar­chande a détruit entiè­re­ment notre monde pour s’ins­tal­ler à la place. »

Bau­douin de Bodinat
La vie sur Terre. Réflexions sur le peu d’a­ve­nir que contient le temps où nous sommes (1996), Édi­tions de l’En­cy­clo­pé­die des Nui­sances, 2008

L’insécurité et le caractère frelaté de la vie intellectuelle…

« L’insécurité et le carac­tère fre­la­té de la vie intel­lec­tuelle de cette époque qui, à bien des égards, fai­sait pour­tant montre ailleurs d’énergie et de gran­deur, s’expliquent aujourd’hui à nos yeux comme un symp­tôme de l’épouvante qui sai­sit l’esprit lorsque, au terme d’une ère de triomphe et de pros­pé­ri­té appa­rents, il se trou­va sou­dain en face du néant, d’une grande détresse maté­rielle, d’une période d’orages poli­tiques et de guerres, en proie du jour au len­de­main à la défiance de soi, dou­tant de sa force et de sa digni­té, voire de son existence. »

Her­mann Hesse
Le Jeu des perles de verre (Das Glas­per­len­spiel), 1943, trad. Jacques Mar­tin, Cal­mann-Lévy édi­teur, 1955

Aucune civilisation n’a jamais échappé à l’apologétique de la femme…

« Aucune civi­li­sa­tion n’a jamais échap­pé à l’a­po­lo­gé­tique de la femme, à part quelques rares socié­tés de jeunes mâles guer­riers et ardents, dont l’a­po­théose et le déclin ont été aus­si rapides que brefs, telles que les civi­li­sa­tions pédé­ras­tiques des Nini­vites et des Baby­lo­niens, plu­tôt consom­ma­trices que créa­trices, qui ne connais­saient nul frein à leur acti­vi­té fié­vreuse, nulle limite à leur appé­tit énorme, nulle borne à leurs besoins, et qui se sont pour ain­si dire dévo­rées elles-mêmes en dis­pa­rais­sant sans lais­ser de traces, ain­si que meurent toutes les civi­li­sa­tions para­si­taires en entraî­nant tout un monde der­rière elles. »

Blaise Cen­drars
Mora­va­gine, 1926, édi­tions Gras­set, coll. Le Livre de Poche, 1956

Les rues nouvelles ne se souviennent pas de nous…

« Ici, où l’é­co­no­mie ration­nelle nous a dépor­tés, tout est de la veille, hâtif, élec­trique et nou­veau, et semble-t-il tru­qué, bruyant et fébrile, qu’une rapide décré­pi­tude emporte. Les rues nou­velles ne se sou­viennent pas de nous, ni les cafés plu­sieurs fois neufs depuis que notre jeu­nesse s’y hasar­dait sui­vant les fan­tômes de l’autre siècle : assis là par­mi cette lai­deur de toc et de clin­quant, de bruits idiots, on s’y sent plus ancien et moins pro­vi­soire, on ne recon­naît rien autour de soi, ni les gens. »

Bau­douin de Bodinat
La vie sur Terre. Réflexions sur le peu d’a­ve­nir que contient le temps où nous sommes (1996), Édi­tions de l’En­cy­clo­pé­die des Nui­sances, 2008

Le spectacle d’une Église, naguère surélevée au pinacle…

« Nous assis­tons en France, et depuis long­temps déjà, à un spec­tacle si extra­or­di­naire que les mal­heu­reux appe­lés à conti­nuer notre race imbé­cile n’y croi­ront pas. Cepen­dant, nous y sommes assez habi­tués, nous autres, pour avoir per­du la facul­té d’en être surpris.
C’est le spec­tacle d’une Église, naguère sur­éle­vée au pinacle des constel­la­tions et cathé­drant sur le front des séra­phins, tel­le­ment tom­bée, apla­tie, caduque, si pro­di­gieu­se­ment déchue, si invrai­sem­bla­ble­ment alié­née et aban­don­née qu’elle n’est plus capable de dis­tin­guer ceux qui la vénèrent de ceux qui la contaminent. »

Léon Bloy
Un bre­lan d’excommuniés, Albert Savine édi­teur, 1889

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