Auteur
Jean Raspail
Découvrez 61 citations de Jean Raspail
À cette heure où les enfants sont couchés…
« À cette heure où les enfants sont couchés et cessent de veiller sur les adultes, dans un million deux cent mille de ces logements – je le sais parce qu’on m’en fait le rapport triomphant chaque matin –, des gens se salissent l’âme devant leur poste de télévision. Ils se souillent d’images qui les déshonorent et qui ont été commandées, exécutées, interprétées, filmées, programmées, annoncées, diffusées par des misérables à mon service. Les mêmes images, au même instant, collectivement captées par des millions de regards. La multitude. Ainsi la marque-t-on au fer, comme du bétail, mais d’un seul coup. »
Jean Raspail
Sire, Éditions de Fallois, 1991
Je les ai vus, Monsieur le Ministre…
« – Je les ai vus, Monsieur le Ministre. Le frère, la sœur et trois garçons avec des visages d’ancien temps.
– Que voulez-vous dire par là ?
– Le REGARD. Chez les adolescents d’aujourd’hui, on ne trouve plus de regards comme cela, heureusement.
– Précisez, je vous prie.
– Je n’aime pas ce mot mais je n’en trouve pas d’autre. La PURETÉ. Ces trois-là ressemblent à l’autre. Une limpidité de regard à vous dégoûter à jamais d’être né. »
Jean Raspail
Sire, Éditions de Fallois, 1991
Les rats ne lâcheront pas le fromage…
« Eh oui ! Pour toujours. Les rats ne lâcheront pas le fromage “occident” qu’après l’avoir dévoré en entier et comme il était de grasse et belle taille, ce n’est pas pour demain. Ils y sont encore. »
Jean Raspail
Le Camp des saints, éditions Robert Laffont, 1973
La lâcheté devant les faible…
« La lâcheté devant les faibles est une des formes les plus actives, les plus subtiles et les plus mortelles de la lâcheté. »
Jean Raspail
Le Camp des saints, éditions Robert Laffont, 1973
C’est le mot vérité qui compte…
« C’est le mot “vérité” qui compte. Nous vivons une époque où seule la vérité fait peur. C’est un mot mystérieux. On ne sait pas ce qu’il cache. On ne veut pas savoir. On l’évite. Mais il fait peur. Et le moment venu, chez les peuples sains, il se trouve parfois un nombre suffisant de types qui ont tellement la trouille qu’ils se retournent au lieu de s’enfuir et font face à leur peur et lui courent dessus pour en détruire la cause. C’est ce que j’espère. Sans trop y croire. Pensez-vous que ce pays soit encore un pays sain ? »
Jean Raspail
Le Camp des saints, éditions Robert Laffont, 1973
La Patagonie, c’est ailleurs…
« La Patagonie, c’est ailleurs, c’est autre chose, c’est un coin d’âme caché, un coin de cœur inexprimé. Ce peut être un rêve, un regret, un pied de nez. Ce peut être un refuge secret, une seconde patrie pour les mauvais jours, un sourire, une insolence. Un jeu aussi. Un refus de conformité. Sous le sceptre brisé de Sa Majesté, il existe mille raisons de prêter hommage, et c’est ainsi qu’il y a plus de Patagons qu’on ne croit, et tant d’autres qui s’ignorent encore. »
Jean Raspail
Le Moniteur de Port-Tounens, Bulletin de Liaison des Amitiés Patagones (BLAP), 1995
Le petit homme contemporain sait comment il se nomme…
« Le petit homme contemporain sait comment il se nomme et de qui il est directement issu. Là se borne sa certitude. Et encore… De la notion du temps, il ne reçoit qu’une perception horizontale, quelque chose de dérisoirement limité. Dans l’éruption continue à la surface de la terre, il se retrouve aggloméré à des milliards d’autres hommes… De la perception verticale, celle qui se hausse par l’échelle du passé, et qui lui rendrait sa noblesse, quelle que soit la modestie de son lignage, il n’a pas conscience. Souvent il la refuse. Débarrassé de ce bagage, il s’imagine courir plus vite ! Il galope en rond, le petit homme, comme une carne au bout d’une longe, avec son anonymat pour piquet. Il n’en sortira jamais. Alors ? […]
Il ne sait rien. En quoi cela le concerne-t-il ? Il se tient seul, au centre de sa vie passagère, entre son père et son fils, bornes extrêmes de son existence […] Alors vous mesurez combien immense et proche est le désert… Je trouve cela inadmissible, révoltant, incroyable, navrant. Je demeure persuadé que la chaîne resta longtemps solide et qu’elle commença à se perdre à l’aube du monde moderne, quand les hommes s’éloignèrent du vrai pour s’occuper de balivernes. »
Jean Raspail
La hache des steppes, éditions Robert Laffont, 1974
Les légions de nos vieilles légendes accourues à l’appel…
« […] Les légions de nos vieilles légendes accourues à l’appel de leur dernier empereur païen. À sa mort en Asie, elles furent acculées à la fuite, disparaissant dans le néant à tous les points cardinaux, la chrétienté rameutée aboyant férocement à leurs trousses. »
Jean Raspail
Septentrion, éditions Robert Laffont, 1979, réed. 2007
C’est vrai que la France, c’est le produit d’un superbe brassage…
« C’est vrai que la France, c’est le produit d’un superbe brassage, sur fond de sauce gallo-romaine, de Francs, de Burgondes, de Vikings, de Wisigoths, de Germains, puis d’Alsaciens, de Basques, de Catalans, de Juifs d’Alsace et de Lorraine et du Comtat-Venaissin, de Corses, de Flamands, de Bretons, de Provençaux, d’Écossais, de Savoyards, d’Occitans, enfin d’Italiens, d’Espagnols, de Polonais, de Portugais, mais c’était l’Europe qui s’était invitée chez elle. Rien que l’Europe. Les voilà, les Français de souche ! »
Jean Raspail
Le Camp des saints, éditions Robert Laffont, 1973
Pour refouler les invasions d’immigrés il faudrait être ferme…
« Pour refouler les invasions d’immigrés il faudrait être ferme. Mais, c’est impossible. Parce que la charité chrétienne le défend. En quelque sorte, la charité chrétienne nous conduit au désastre ! »
Jean Raspail, entretien
L’Action française 2000, 19 mai 2011
Sept cavaliers quittèrent la Ville au crépuscule, face au soleil…
« Sept cavaliers quittèrent la Ville au crépuscule, face au soleil couchant, par la porte de l’Ouest qui n’était plus gardée. Tête haute, sans se cacher, au contraire de tous ceux qui avaient abandonné la Ville, car ils ne fuyaient pas, ils ne trahissaient rien, espéraient moins encore et se gardaient d’imaginer. Ainsi étaient-ils armés, le cœur et l’âme désencombrés scintillant froidement comme du cristal, pour le voyage qui les attendait. »
Jean Raspail
Sept cavaliers quittèrent la Ville au crépuscule par la porte de l’Ouest qui n’était plus gardée, Robert Laffont, 1993
Auteurs
Auteurs récemment ajoutés















































