« J’aurai un jour vécu de la vie des dieux, et que faut-il de plus ? »
Friedrich Hölderlin
Aux Parques (An die Parzen), 1798, in Œuvres, trad. Philippe Jaccottet, éditions Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 1967
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« J’aurai un jour vécu de la vie des dieux, et que faut-il de plus ? »
Friedrich Hölderlin
Aux Parques (An die Parzen), 1798, in Œuvres, trad. Philippe Jaccottet, éditions Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 1967
« Les états décadents et les gens mûrs pour le déclin n’ignorent pas la musique, il est vrai, mais leur musique manque de sérénité. Aussi, plus la musique est bruyante et plus les gens deviennent mélancoliques, plus le pays est en danger et plus son prince tombe bas. »
Lü Buwei, cité par Hermann Hesse
Le Jeu des perles de verre (Das Glasperlenspiel), 1943, trad. Jacques Martin, Calmann-Lévy éditeur, 1955
« Si l’art des chasseurs des premiers âges nous émeut tant et nous parle un langage plus fort que celui de l’Orient ancien ou même récent, c’est sans doute un signe qu’y vivent l’esprit de notre esprit, la liberté de notre liberté. »
Ernst Jünger
Le nœud gordien (Der Gordische Knoten), 1953, trad. Henri Plard, Christian Bourgois éditeur, 1981
« Tous les bustes “classiques” semblent reprendre les mêmes traits et donnent aux galeries des musées une atmosphère de réunion de famille. Tous ces hommes sont différents. Et pourtant ils apparaissent tous parents. Les rois aux portiques des cathédrales gothiques ressemblent trait pour trait aux guerriers et aux athlètes de l’éternelle Hellade. Qui a voyagé dans les pays nordiques a soudain retrouvé, en regardant jouer les enfants, le sourire de l’ange de Reims. Parfois même au détour d’un sentier, sur un chemin brûlé de soleil, dans un décor d’oliviers tourmentés et de caillasses blanchâtres, resurgit du fond des âges un lumineux visage d’Atlante ou de Vandale. »
Jean Mabire
Thulé : le soleil retrouvé des Hyperboréens, éditions Robert Laffont, 1978, éditions Pardès, 2002
« (La beauté) est l’harmonie de toutes les parties sous quelque forme qu’elle apparaisse, en vertu d’une proportion et d’une correspondance telles que rien ne puisse être ajouté, retranché ou modifié sans qu’en souffre l’ensemble. »
Andrea Palladio, maître italien de la Renaissance
Les quatre livres de l’architecture, cité par Sylvain Tesson dans Géographie de l’instant, Édition des Équateurs, 2012
« Si quelqu’un vient me dire ce qui fait qu’une chose est belle, ou la vivacité des couleurs, ou ses formes et d’autres choses semblables, je laisse là toutes ces raisons, qui ne font que me troubler, et je m’assure moi-même sans façon et sans art et peut-être trop simplement, que rien ne la rend belle que la présence ou la communication de la beauté première, de quelque manière que cette communication se fasse, car là-dessus je n’affirme rien, sinon que toutes les belles choses sont belles par la présence de la beauté. »
Socrate selon Platon
Phédon, 100c-100d, IVe siècle av. notre ère
« La seule invention véritable est de déchiffrer le présent sous ses aspects incohérents et son langage contradictoire. Mais si tu te laisses aller aux balivernes que sont tes songes creux concernant l’avenir, tu es semblable à celui-là qui croit pouvoir inventer sa colonne et bâtir des temples nouveaux dans la liberté de sa plume. Car comment rencontrerait-il son ennemi et, ne rencontrant point d’ennemi, par qui serait-il fondé ? Contre qui modèlerait-il sa colonne ? La colonne se fonde, à travers les générations, de son usure contre la vie. Ne serait-ce qu’une forme, tu ne l’inventes point mais tu la polis contre l’usage. Et ainsi naissent les grandes œuvres et les empires.
Il n’est jamais que du présent à mettre en ordre. À quoi bon discuter cet héritage ? L’avenir, tu n’as point à le prévoir mais à le permettre. »
Antoine de Saint-Exupéry
Citadelle, éditions Gallimard, coll. Blanche, 1948, coll. Folio, 2000
« C’est parce que je vois venir le monde où les scientifiques auront seuls droit au chapitre tandis que les bouffons du divertissement occuperont le temps libre des individus hébétés, c’est parce que je vois venir ce temps de barbarie (il faut relire l’essai de Michel Henry) où la pensée littéraire n’éduquera plus les sensibilités que je parle de lutte à mort. Permettez-moi de citer l’exergue du roman, extrait du Journal de Gombrowicz, en 1961 : “Je prévois que, dans les prochaines années, l’art devra se débarrasser de la science et se retourner contre elle — c’est un affrontement qui doit avoir lieu tôt ou tard. Une bataille ouverte où chaque partie aura parfaitement conscience de ses motivations” : nous y sommes. »
Patrice Jean
Qu’un écrivain puisse être en paix avec son temps me paraît vraiment curieux, entretien au Figaro, par Eugénie Bastié, 29 septembre 2017
« Remplacer le Te Deum par La Marseillaise indique un transfert du sacré. Ce n’est plus Dieu qui est célébré par le peuple, c’est le peuple qui se célèbre. »
Thierry DeCruzy
Démondialiser la musique. Une réponse au naufrage musical européen, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Iliade, 2022