« C’est parce que je vois venir le monde où les scientifiques auront seuls droit au chapitre tandis que les bouffons du divertissement occuperont le temps libre des individus hébétés, c’est parce que je vois venir ce temps de barbarie (il faut relire l’essai de Michel Henry) où la pensée littéraire n’éduquera plus les sensibilités que je parle de lutte à mort. Permettez-moi de citer l’exergue du roman, extrait du Journal de Gombrowicz, en 1961 : “Je prévois que, dans les prochaines années, l’art devra se débarrasser de la science et se retourner contre elle — c’est un affrontement qui doit avoir lieu tôt ou tard. Une bataille ouverte où chaque partie aura parfaitement conscience de ses motivations” : nous y sommes. »
Patrice Jean
Qu’un écrivain puisse être en paix avec son temps me paraît vraiment curieux, entretien au Figaro, par Eugénie Bastié, 29 septembre 2017