Thème
Citations sur la volonté
Pourquoi la civilisation européenne se renie-t-elle…
« Pourquoi la civilisation européenne, qui est le lieu par excellence de la haute culture, de l’évolution et de la beauté, se renie-t-elle à ce point, craint de faire état de volonté de puissance et fait manifestement tout pour se suicider ? C’est un nihilisme profond qui est à l’œuvre ; un nihilisme entendu comme une maladie de l’esprit que les civilisations fatiguées, et trop coupées du naturel, attrapent. […] En termes de réponse et pour résumer brièvement, je crois qu’il faut se débarrasser de la moraline qui est son symptôme purulent, revenir au droit naturel, assainir nos modes de vie, et trouver de nouveaux défis civilisationnels exigeants. »
Julien Rochedy
Entretien à Valeurs Actuelles, 19 décembre 2019
Dire qu’une force est disponible, c’est affirmer qu’elle existe…
« Il faut […] dissiper le malentendu auquel donnent lieu certaines interprétations philosophiques de la force qui la définissent comme potentialité ou virtualité. Il nous semble au contraire qu’elle est actualité, qu’elle ne vaut que par ses effets. Dire qu’une force est disponible, c’est affirmer qu’elle existe, qu’elle est présente et prête, mais inemployée, inerte, tel le nombre de soldats dans les casernes ou de tanks et d’avions dans les hangars. Les forces disponibles d’un pays se laissent énumérer, comptabiliser, calculer et permettent de faire des prévisions. La force n’a rien de mystérieux, au contraire de la puissance qui est imprévisible, occulte parfois, parce qu’elle est illimitée. Le malentendu a son origine dans le fait que l’application de la force exige une volonté, principalement en ce qui concerne la force humaine. La volonté n’est pas une machine, mais une puissance, c’est-à-dire qu’avec de moindres forces, mais intelligemment appliquées, elle est capable d’anéantir une autre force, matériellement et quantitativement supérieure. Le fait est courant, non seulement en politique, mais partout où des forces sont en compétition : sport, biologie, etc. Ce fut l’une des constatations singulières de la vie dans les camps de concentration que les personnes qui passaient pour les plus fortes et les plus robustes étaient en général les premières à succomber, faute de résistance. La question n’est donc pas de faire de la puissance et de la force des notions antithétiques. Au contraire, il n’y a pas de puissance sans forces, mais la puissance ajoute aux moyens matériels et mesurables, l’intelligence, l’autorité, le prestige, le sens de la décision, la fermeté, etc. C’est en ce sens que […] la politique [est] un phénomène de puissance et non uniquement de force, celle-ci n’étant qu’un moyen, fût-il spécifique au politique. Comme n’importe quel autre moyen, la force n’est efficace que si elle est appliquée, c’est-à-dire mise en œuvre par une volonté ou un organe. […] C’est la notion de résistance qui nous fournit, par analogie avec les sciences physiques, la clé de l’analyse de la force. […] Quel que soit le système, on ne peut pas parler de la force au singulier, car toute force suppose d’autres forces qui lui résistent, la combattent ou l’annulent. La force est l’obstacle d’une autre force, c’est-à-dire il faut encore une force pour combattre la force. […] La force nous apparaît ainsi en politique comme le moyen de la contrainte, soit que le pouvoir étatique réussisse à faire vivre dans la concorde les forces parfois hétérogènes qui s’agitent au sein de la collectivité et à faire respecter son intégrité contre les forces extérieures, soit qu’au contraire l’une des forces intérieures, jusque-là contenue, parvienne à briser la résistance du pouvoir établi, à s’en emparer et à maîtriser à son tour les autres forces internes ou qu’une force extérieure triomphe de la collectivité en lui imposant ses conditions. »
Julien Freund
Qu’est-ce que la politique ?, Éditions du Seuil, 1967
Plus vous agirez avec fermeté, plus vous…
L’homme est capable de faire…
« L’homme est capable de faire ce qu’il est incapable d’imaginer. »
René Char
Feuillets d’Hypnos, éditions Gallimard, coll. Espoir, 1946
On doit toujours viser plus haut que le but…
« On doit toujours viser plus haut que le but. Seul celui qui sait se comporter sur un poste perdu est à la hauteur de chaque poste. »
Ernst Jünger
Héliopolis (Heliopolis, Rückblick auf eine Stadt), 1949, trad. Henri Plard, Christian Bourgois éditeur, 1975
Il faut distinguer la morale de l’éthique…
« Il faut distinguer la morale de l’éthique. La morale définit un minimum : il s’agit de se comporter de manière à respecter la personne d’autrui. Mais elle ne dit rien du ‘comment vivre’ ni du ‘vivre bien’, qui relève d’un choix. Ce choix de vie, cette éthique se construit en fonction des valeurs que nous estimons suprêmes. La vie a un sens dans la mesure où l’on atteint la réalisation des valeurs qui, pour nous, font qu’elle mérite d’être vécue. »
Marcel Conche
Épicure en Corrèze, éditions Stock, 2014
L’espoir est une vertu d’esclaves…
« L’espoir est une vertu d’esclaves. »
Emil Cioran
Précis de décomposition, 1949, éditions Gallimard, 1966
L’héroïsme n’affronte pas seulement des ennemis…
« L’héroïsme n’affronte pas seulement des ennemis concrets, mais aussi des états de l’âme. »
Oswald Spengler
Écrits historiques et philosophiques. Pensées, éditions Copernic, 1980
Alors que tant d’hommes se font les esclaves de leur vie…
« Alors que tant d’hommes se font les esclaves de leur vie, mon geste incarne une éthique de la volonté. Je me donne la mort afin de réveiller les consciences assoupies. Je m’insurge contre la fatalité. Je m’insurge contre les poisons de l’âme et contre les désirs individuels envahissants qui détruisent nos ancrages identitaires et notamment la famille, socle intime de notre civilisation multimillénaire. Alors que je défends l’identité de tous les peuples chez eux, je m’insurge aussi contre le crime visant au remplacement de nos populations. »
Dominique Venner
« Les raisons d’une mort volontaire », dernière lettre, 21 mai 2013
Ne méritent le nom d’hommes que ceux qui savent…
Notre Europe contemporaine, ce foyer d’un effort soudain…
« Notre Europe contemporaine, ce foyer d’un effort soudain et irréfléchi, pour mélanger radicalement les rangs et, par conséquent, les races, est, par cela même, sceptique du haut en bas de l’échelle, tantôt animée de ce scepticisme noble qui, impatient et lascif, saute d’une branche à l’autre, tantôt troublé et comme obscurci par un nuage de questions — et parfois las de sa volonté à en mourir ! Paralysie de la volonté, où ne rencontre-t-on pas aujourd’hui cette infirmité ! »
Friedrich Nietzsche
Par-delà le bien et le mal – Prélude d’une philosophie de l’avenir (Jenseits von Gut und Böse – Vorspiel einer Philosophie der Zukunft), 1886, trad. Patrick Wotling, éditions Garnier-Flammarion, 2000
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