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Citations sur la forêt

Avec sa frondaison, il nous donne de l’ombre et de la fraîcheur en été…

« Il est né d’un tout petit mar­ron plan­té en terre et puis, jour après jour, il a gran­di en haus­sant sa cime vers le ciel. Ce fut un tra­vail gigan­tesque quoique imper­cep­tible. Il a duré sans inter­rup­tion année après année jusqu’à ce qu’il soit deve­nu une véri­table cathé­drale de ver­dure. Et qu’a‑t‑il pris à la terre pour accom­plir ce pro­dige ? Très peu de choses ; on peut même dire presque rien : un peu de terre, un peu d’eau, quelques sels miné­raux et beau­coup de lumière. En échange que nous a‑t‑il don­né ? Tout ? Abso­lu­ment tout. Il n’a rien conser­vé pour lui-même. Il nous a tout res­ti­tué et même bien davan­tage, sous les formes les plus diverses. Avec sa fron­dai­son, il nous donne de l’ombre et de la fraî­cheur en été ; de son tronc on tire le bois dont nous habillons le bois dont nous habillons nos mai­sons ; avec ses feuilles, quand elles sont tom­bées à terre, il recrée de l’humus indis­pen­sable à sa crois­sance. Il n’a rien en lui qu’il ne nous donne et, fina­le­ment, quand il nous a tout don­né, il nous recueille encore entre ses planches où nous repo­se­rons tous en atten­dant la résurrection. »

Jacques Benoist-Méchin
À l’épreuve du temps, édi­tions Per­rin, 2011

Marcher régulièrement dans la nature, s’immerger dans la splendeur…

« Dans sa sagesse d’homme éter­nel­le­ment libre, Domi­nique Ven­ner pro­po­sait quelques pistes aux modernes pour se retrou­ver : mar­cher régu­liè­re­ment dans la nature, s’immerger dans la splen­deur, les par­fums, les cou­leurs, renouer avec la beau­té et la poé­sie – pre­mières rup­tures fon­da­men­tales avec le monde moderne, pre­mières condi­tions au réen­chan­te­ment du monde ; se reti­rer dans la forêt-sanc­tuaire, le calme, le silence, et faire la paix avec soi-même ; péré­gri­ner libre­ment, dans l’effort, la cama­ra­de­rie et le sen­ti­ment de liber­té ; s’inscrire dans la tra­di­tion de rites ryth­mant l’année et célé­brant les cycles natu­rels. Ces démarches sont plus que jamais néces­saires et d’actualité si nous vou­lons tra­ver­ser le siècle sans clore défi­ni­ti­ve­ment le cha­pitre euro­péen de l’histoire du monde. »

Éric Gro­lier
Ce que nous sommes. Aux sources de l’i­den­ti­té euro­péenne, Phi­lippe Conrad dir., édi­tion Ins­ti­tut Iliade / Pierre-Guillaume de Roux, 2018

Tu vois, Anastasie, le monde est vivant…

« Tu vois, Anas­ta­sie, le monde est vivant. Les pierres songent, les arbres mur­murent, les ani­maux pleurent. La terre grince, l’air s’agite, l’eau gémit, le feu gronde. Et l’homme, qui appar­tient pour­tant à ce monde, est deve­nu sourd et aveugle alors qu’il lui suf­fit d’une poi­gnée de runes pour défier les dieux ! Le Borgne s’est décar­cas­sé à déchif­frer la trame, à cra­cker le chiffre caché dans les étoiles, et pour quel résul­tat ? Des hommes qui achètent leurs rêves à Hollywood… »

Erik L’Homme
Déchi­rer les ombres, édi­tions Cal­mann-Lévy, 2018

Les arbres nous enseignent…

« Les arbres nous enseignent une forme de pudeur et de savoir-vivre. Ils poussent vers la lumière en pre­nant soin de s’é­vi­ter, de ne pas se tou­cher, et leurs fron­dai­sons se découpent dans le ciel sans jamais péné­trer dans la fron­dai­son voi­sine. Les arbres, en somme, sont très bien éle­vés, ils tiennent leurs dis­tances. Ils sont géné­reux aus­si. La forêt est un orga­nisme total, com­po­sé de mil­liers d’in­di­vi­dus. Cha­cun est appe­lé à naître, à vivre, à mou­rir, à se décom­po­ser – à assu­rer aux géné­ra­tions sui­vantes un ter­reau de crois­sance supé­rieur à celui sur lequel il avait pous­sé. Chaque arbre reçoit et trans­met. Entre les deux, il se main­tient. La forêt res­semble à ce que devrait être une culture. »

Syl­vain Tesson
Une très légère oscil­la­tion, jour­nal 2014 – 2017, Édi­tions des Équa­teurs, 2017, p. 171, 172

La crainte humaine, en tous les temps, sous tous les cieux…

« La crainte humaine, en tous les temps, sous tous les cieux, en chaque cœur, n’est jamais qu’une seule et même crainte : la peur du néant, les épou­vantes de la mort. Nous l’entendons déjà de la bouche de Gil­ga­mesh ; nous l’entendons dans le psaume XC, et nous en sommes demeu­rés là jusqu’à l’heure actuelle. La vic­toire sur la crainte de la mort est donc en même temps, le triomphe sur toute autre ter­reur ; elles toutes n’ont de sens que par rap­port à cette ques­tion pre­mière. Aus­si le recours aux forêts est-il, avant tout, marche vers la mort. Elle mène tout près d’elle – et s’il le faut, à tra­vers elle. La forêt, asile de la vie, dévoile ses richesses sur­réelles quand l’homme a réus­si à pas­ser la ligne. Elle tient en elle tout le sur­croît du monde. »

Ernst Jün­ger
Trai­té du rebelle ou le recours aux forêts (Der Wald­gang), 1951, trad. Hen­ri Plard, Chris­tian Bour­gois édi­teur, 1995

L’État voit tout ; dans la forêt, on vit caché. L’État entend tout…

« L’État voit tout ; dans la forêt, on vit caché. L’État entend tout ; la forêt est nef de silence. L’État contrôle tout ; ici seuls pré­valent les codes immé­mo­riaux. L’État veut des êtres sou­mis, des cœurs secs dans des corps pré­sen­tables ; les taï­gas ensau­vagent les hommes et délient les âmes. »

Syl­vain Tesson
Dans les forêts de Sibé­rie, édi­tions Gal­li­mard, 2011

Lassés de peupler des villes surpeuplées dont la gouvernance…

« Las­sés de peu­pler des villes sur­peu­plées dont la gou­ver­nance implique la pro­mul­ga­tion tou­jours plus abon­dante de règle­ments, haïs­sant l’hydre admi­nis­tra­tive, excé­dés par l’impatronisation des nou­velles tech­no­lo­gies dans tous les champs de la vie quo­ti­dienne, pres­sen­tant les chaos sociaux et eth­niques à venir, ils déci­de­raient de quit­ter les zones urbaines pour rega­gner les bois. Ils recrée­raient des vil­lages dans des clai­rières, ouvertes au milieu des nefs. Ils s’inventeraient une nou­velle vie. Ce mou­ve­ment s’apparenterait aux expé­riences hip­pies mais se nour­ri­rait de motifs dif­fé­rents. Les hip­pies fuyaient un ordre qui les oppres­sait. Les néo-fores­tiers fui­ront un désordre qui les démo­ra­lise. Les bois, eux, sont prêts à accueillir les hommes ; ils ont l’habitude des éter­nels retours. »

Syl­vain Tesson
Dans les forêts de Sibé­rie, édi­tions Gal­li­mard, 2011

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