Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne

Citatio, un portail ouvert sur notre civilisation

Nous menons un travail long et exigeant afin d'assurer la qualité des milliers de citations que nous vous proposons. Tout cela a un coût que vous pouvez nous aider à supporter en faisant un don.

Thème

Citations sur la forêt

Et le spectre de l’uniformité ne rôde pas seulement autour des bêtes et des plantes…

« Et le spectre de l’uniformité ne rôde pas seule­ment autour des bêtes et des plantes. Les hommes, leurs idées, leurs aspi­ra­tions, leurs dieux et leurs œuvres sont mena­cés par la civi­li­sa­tion du Même. Un Papou conver­ti au chris­tia­nisme, c’est un dieu cou­tu­mier qui ne sera plus prié, c’est donc un pas de plus vers l’unicité. »

Syl­vain Tesson
Petit trai­té sur l’immensité du monde, édi­tions des Équa­teurs, 2005

L’âge de la culture générale nous a malheureusement privés d’une réserve considérable d’analphabètes…

« L’âge de la culture géné­rale nous a mal­heu­reu­se­ment pri­vés d’une réserve consi­dé­rable d’analphabètes — de même qu’aujourd’hui on peut faci­le­ment entendre mille per­sonnes astu­cieuses rai­son­ner sur l’Église, tan­dis qu’on cherche en vain les vieux saints reti­rés dans la soli­tude de leur rochers et de leurs forêts. »

Ernst Jün­ger
Le Tra­vailleur (Der Arbei­ter), 1931, trad. Julien Her­vier, Chris­tian Bour­gois édi­teur, 1989

La forêt est secrète…

« La forêt est secrète. Le mot est l’un de ceux, dans notre lan­gage, qui recèlent ses contra­dic­tions. Le secret, c’est l’in­time, le foyer bien clos, la cita­delle de sécu­ri­té. Mais c’est aus­si le clan­des­tin, et ce sens le rap­proche de l’in­so­lite, de l’é­qui­voque. Quand nous ren­con­trons de telles racines, nous pou­vons être sûrs qu’elles tra­hissent la grande anti­thèse et l’i­den­ti­té, plus grande encore, de la vie et de la mort, que les mys­tères s’at­tachent à déchiffrer. »

Ernst Jün­ger
Trai­té du rebelle ou le recours aux forêts (Der Wald­gang), 1951, trad. Hen­ri Plard, Chris­tian Bour­gois édi­teur, 1995

Avec sa frondaison, il nous donne de l’ombre et de la fraîcheur en été…

« Il est né d’un tout petit mar­ron plan­té en terre et puis, jour après jour, il a gran­di en haus­sant sa cime vers le ciel. Ce fut un tra­vail gigan­tesque quoique imper­cep­tible. Il a duré sans inter­rup­tion année après année jusqu’à ce qu’il soit deve­nu une véri­table cathé­drale de ver­dure. Et qu’a‑t‑il pris à la terre pour accom­plir ce pro­dige ? Très peu de choses ; on peut même dire presque rien : un peu de terre, un peu d’eau, quelques sels miné­raux et beau­coup de lumière. En échange que nous a‑t‑il don­né ? Tout ? Abso­lu­ment tout. Il n’a rien conser­vé pour lui-même. Il nous a tout res­ti­tué et même bien davan­tage, sous les formes les plus diverses. Avec sa fron­dai­son, il nous donne de l’ombre et de la fraî­cheur en été ; de son tronc on tire le bois dont nous habillons le bois dont nous habillons nos mai­sons ; avec ses feuilles, quand elles sont tom­bées à terre, il recrée de l’humus indis­pen­sable à sa crois­sance. Il n’a rien en lui qu’il ne nous donne et, fina­le­ment, quand il nous a tout don­né, il nous recueille encore entre ses planches où nous repo­se­rons tous en atten­dant la résurrection. »

Jacques Benoist-Méchin
À l’épreuve du temps, édi­tions Per­rin, 2011

Marcher régulièrement dans la nature, s’immerger dans la splendeur…

« Dans sa sagesse d’homme éter­nel­le­ment libre, Domi­nique Ven­ner pro­po­sait quelques pistes aux modernes pour se retrou­ver : mar­cher régu­liè­re­ment dans la nature, s’immerger dans la splen­deur, les par­fums, les cou­leurs, renouer avec la beau­té et la poé­sie – pre­mières rup­tures fon­da­men­tales avec le monde moderne, pre­mières condi­tions au réen­chan­te­ment du monde ; se reti­rer dans la forêt-sanc­tuaire, le calme, le silence, et faire la paix avec soi-même ; péré­gri­ner libre­ment, dans l’effort, la cama­ra­de­rie et le sen­ti­ment de liber­té ; s’inscrire dans la tra­di­tion de rites ryth­mant l’année et célé­brant les cycles natu­rels. Ces démarches sont plus que jamais néces­saires et d’actualité si nous vou­lons tra­ver­ser le siècle sans clore défi­ni­ti­ve­ment le cha­pitre euro­péen de l’histoire du monde. »

Éric Gro­lier
Ce que nous sommes. Aux sources de l’i­den­ti­té euro­péenne, Phi­lippe Conrad dir., édi­tion Ins­ti­tut Iliade / Pierre-Guillaume de Roux, 2018

Tu vois, Anastasie, le monde est vivant…

« Tu vois, Anas­ta­sie, le monde est vivant. Les pierres songent, les arbres mur­murent, les ani­maux pleurent. La terre grince, l’air s’agite, l’eau gémit, le feu gronde. Et l’homme, qui appar­tient pour­tant à ce monde, est deve­nu sourd et aveugle alors qu’il lui suf­fit d’une poi­gnée de runes pour défier les dieux ! Le Borgne s’est décar­cas­sé à déchif­frer la trame, à cra­cker le chiffre caché dans les étoiles, et pour quel résul­tat ? Des hommes qui achètent leurs rêves à Hollywood… »

Erik L’Homme
Déchi­rer les ombres, édi­tions Cal­mann-Lévy, 2018

Les arbres nous enseignent…

« Les arbres nous enseignent une forme de pudeur et de savoir-vivre. Ils poussent vers la lumière en pre­nant soin de s’é­vi­ter, de ne pas se tou­cher, et leurs fron­dai­sons se découpent dans le ciel sans jamais péné­trer dans la fron­dai­son voi­sine. Les arbres, en somme, sont très bien éle­vés, ils tiennent leurs dis­tances. Ils sont géné­reux aus­si. La forêt est un orga­nisme total, com­po­sé de mil­liers d’in­di­vi­dus. Cha­cun est appe­lé à naître, à vivre, à mou­rir, à se décom­po­ser – à assu­rer aux géné­ra­tions sui­vantes un ter­reau de crois­sance supé­rieur à celui sur lequel il avait pous­sé. Chaque arbre reçoit et trans­met. Entre les deux, il se main­tient. La forêt res­semble à ce que devrait être une culture. »

Syl­vain Tesson
Une très légère oscil­la­tion, jour­nal 2014 – 2017, édi­tions des Équa­teurs, 2017

La crainte humaine, en tous les temps, sous tous les cieux…

« La crainte humaine, en tous les temps, sous tous les cieux, en chaque cœur, n’est jamais qu’une seule et même crainte : la peur du néant, les épou­vantes de la mort. Nous l’entendons déjà de la bouche de Gil­ga­mesh ; nous l’entendons dans le psaume XC, et nous en sommes demeu­rés là jusqu’à l’heure actuelle. La vic­toire sur la crainte de la mort est donc en même temps, le triomphe sur toute autre ter­reur ; elles toutes n’ont de sens que par rap­port à cette ques­tion pre­mière. Aus­si le recours aux forêts est-il, avant tout, marche vers la mort. Elle mène tout près d’elle – et s’il le faut, à tra­vers elle. La forêt, asile de la vie, dévoile ses richesses sur­réelles quand l’homme a réus­si à pas­ser la ligne. Elle tient en elle tout le sur­croît du monde. »

Ernst Jün­ger
Trai­té du rebelle ou le recours aux forêts (Der Wald­gang), 1951, trad. Hen­ri Plard, Chris­tian Bour­gois édi­teur, 1995

Livres

À l'affiche

Comprendre la stratégie hongroise
Dominique Venner. La flamme se maintient
Sur les chemins noirs
Bienvenue dans le meilleur des mondes. Quand la réalité dépasse la science-fiction
Frédéric Mistral. Patrie charnelle et Provence absolue
Les Indo-Européens
Le soleil et l'acier
L’exil intérieur. Carnets intimes
La société de propagande
Tolkien, l’Europe et la tradition. La civilisation à l’aune de l’imaginaire
Voyage au bout de la nuit
Game over. La révolution antipolitique
Pour un réveil européen. Nature - Excellence - Beauté
Ceux de 14
La hache des steppes
Le japon moderne et l'éthique samouraï
Walter, ce boche mon ami
Les grandes légendes de France
Courage ! manuel de guérilla culturelle
À propos des Dieux. L’esprit des polythéismes
Les Déshérités ou l’urgence de transmettre
L’enracinement
Impasse Adam Smith. Brèves remarques sur l'impossibilité de dépasser le capitalisme sur sa gauche
Citadelle
Œuvres en prose complètes, tome III
L'Empire du politiquement correct
L’opprobre. Essai de démonologie
La grande séparation
Orthodoxie
Économie et société médiévale
Un samouraï d’Occident. Le Bréviaire des insoumis
Précis de décomposition
L’homme surnuméraire
L'Argent
Les Horreurs de la démocratie
Petit traité sur l’immensité du monde
La Cause du peuple
Histoire et tradition des Européens
Mémoire vive. Entretiens avec François Bousquet
Le déclin du courage
Sire
La France contre les robots
Le regard des princes à minuit
L’œuvre de chair
Service inutile
Traité du rebelle ou le recours aux forêts
Les sentinelles du soir
Athéna à la borne. Discriminer ou disparaître ?