« L’honneur est un luxe réservé à ceux qui ont des calèches. — Non. Il est la dernière richesse du pauvre. »
Albert Camus
Les Justes, 1950, éditions Gallimard, coll. Folio théâtre, 2008
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« L’honneur est un luxe réservé à ceux qui ont des calèches. — Non. Il est la dernière richesse du pauvre. »
Albert Camus
Les Justes, 1950, éditions Gallimard, coll. Folio théâtre, 2008
« Le marchand et le héros : ils constituent les deux grandes oppositions, les deux pôles de toute l’orientation humaine. Le marchand entre dans la vie en lui disant : que peux-tu me donner ? Il veut prendre, il veut, en échange du moindre effort, avoir le plus possible, il veut conclure avec la vie une affaire avantageuse. Bref : il est pauvre. Le héros entre dans la vie en lui demandant : que puis-je te donner ? Il veut faire des cadeaux, il veut se dépenser sans contrepartie. Bref : il est riche. Le marchand ne parle que de ses “droits”, le héros ne parle que de ses “devoirs” […] Nous pouvons dire encore que la mentalité mercantile tourne autour de l’intérêt, la mentalité héroïque autour de l’idée ; l’essence de celle-là est de réclamer, l’essence de celle-ci est de se sacrifier. »
Werner Sombart
Händler und Helden, 1915, cité par Alain de Benoist dans Quatre figures de la Révolution Conservatrice allemande, Les Amis d’Alain de Benoist, 2014
« La crainte humaine, en tous les temps, sous tous les cieux, en chaque cœur, n’est jamais qu’une seule et même crainte : la peur du néant, les épouvantes de la mort. Nous l’entendons déjà de la bouche de Gilgamesh ; nous l’entendons dans le psaume XC, et nous en sommes demeurés là jusqu’à l’heure actuelle. La victoire sur la crainte de la mort est donc en même temps, le triomphe sur toute autre terreur ; elles toutes n’ont de sens que par rapport à cette question première. Aussi le recours aux forêts est-il, avant tout, marche vers la mort. Elle mène tout près d’elle – et s’il le faut, à travers elle. La forêt, asile de la vie, dévoile ses richesses surréelles quand l’homme a réussi à passer la ligne. Elle tient en elle tout le surcroît du monde. »
Ernst Jünger
Traité du rebelle ou le recours aux forêts (Der Waldgang), 1951, trad. Henri Plard, Christian Bourgois éditeur, 1995
« Un pays peut perdre sa richesse, il n’en meurt pas. Il peut perdre ses libertés, être accablé d’impôts, détruire ses paysages, abandonner sa souveraineté même, il n’en meurt pas. De tout cela, il peut se relever. Mais s’il perd son identité, qu’il ne sait plus ce qu’il est, d’où il vient, où est sa vraie richesse, alors il meurt. »
Philippe de Villiers
Les cloches sonneront-elles encore demain ?, Albin Michel, 2016
« Qui ne sait être pauvre est né pour l’esclavage
Qu’il serve donc les grands, les flatte, les ménage
Qu’il plie en approchant de ces superbes fronts
Sa tête à la prière et son âme aux affronts
Pour qu’il puisse, enrichi de ces affronts utiles
Enrichir à son tour quelques têtes serviles.
De ces honteux trésors je ne suis point jaloux
Une pauvreté libre est un trésor si doux ! »
André Chénier, « Ô jours de mon printemps », Élégies
Œuvres complètes, Pléiade, 1950
« Ici comme ailleurs, on ne fait plus que dilapider sans vergogne les richesses du passé. On tire des traites, sans compter, sur un héritage qui nous a été confié, sans pouvoir ni l’accroître, ni même le sauver. Grand solde des décadences. »
Jean Clair
Journal atrabilaire, éditions Gallimard, coll. L’un et l’autre, 2006
« La vraie opulence, c’est le manque de besoin. »
Henri Vincenot
La pie saoule, éditions Denoël, 1956