Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne

Citatio, un portail ouvert sur notre civilisation

Nous menons un travail long et exigeant afin d'assurer la qualité des milliers de citations que nous vous proposons. Tout cela a un coût que vous pouvez nous aider à supporter en faisant un don.

Décembre ! le mois noir ! les courtes journées…

« Décembre ! le mois noir ! les courtes jour­nées. De huit heures du matin à quatre heures du soir, le soleil n’est qu’une lueur de veilleuse, très pâle, très loin­taine, per­due dans un espace de brume. L’astre se devine plus qu’il ne se voit ; il refuse la cha­leur et presque la clar­té. Le globe ter­restre semble voguer à l’aventure, éga­ré dans un océan atmo­sphé­rique. On croi­rait, sous les ciels bas, oscil­ler sur une route incer­taine, tâton­ner tout au long des jour­nées sans soleil et des nuits sans étoiles. »

Gus­tave Geffroy
Images du jour et de la nuit, Édi­tions Ber­nard Gras­set, 1924, cité par Gérard Leroy dans Nos Racines. Fêtes et Tra­di­tions d’Europe au fil des sai­sons, Édi­tions Ver­si­Pel­lis, 2021

La vierge mistralienne est nuptiale…

« La vierge mis­tra­lienne est nup­tiale et, donc, Mis­tral un mage, le propre de la magie étant, selon la défi­ni­tion de Pic de la Miran­dole, de marier le monde”, de faire en sorte que ce qui appa­raît à l’entendement comme sépa­ré — lit­té­ra­le­ment sans rap­port”, y com­pris amou­reux — appa­raisse au cœur et à l’intellect comme uni, dans la magni­fi­cence et la plé­ni­tude onto­lo­giques de son être qui est l’être. »

Rémi Sou­lié
Fré­dé­ric Mis­tral. Patrie char­nelle et Pro­vence abso­lue, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2023

Les montagnes, chargées de neiges indestructibles…

« Les mon­tagnes, char­gées de neiges indes­truc­tibles, étaient des voies lac­tées toutes proches de mon âme ; et, au-delà du cli­que­tis et de la rumeur de la colonne, je per­ce­vais un silence plus péné­trant que celui de mes livres. O théo­lo­giens, vous igno­rez que vous êtes aus­si des poètes et que vous han­tez les mêmes som­mets éter­nels où par les belles nuits le haut vers lyrique vient accom­plir vos bal­bu­tie­ments essentiels ! »

Pierre Drieu la Rochelle
L’homme à che­val, 1943, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio, 1973

Il grognait son incantation vers les étoiles…

« Un pri­mate dérou­la vers les cimes des arbres les vingt-quatre os de ses ver­tèbres mobiles et les qua­torze os sou­dés de sa face aveu­glée par le soleil. La nuit venue, pieds écar­tés, jambes trem­blantes encore, les bras levés sous les rumeurs rive­raines, il gro­gnait son incan­ta­tion vers les étoiles et s’exer­çait au tutoie­ment de ses dieux. »

Jean-Fran­çois Gautier
La sente s’efface, édi­tions Le temps qu’il fait, 1996

À proximité des nuits précédant Noël…

« À proxi­mi­té des nuits pré­cé­dant Noël ou les équi­noxes, périodes rituelles de tran­si­tion et nuits de tem­pête pro­pices aux déploie­ments ima­gi­na­tifs, on voyait se déchaî­ner dans les cieux tour­men­tés une che­vau­chée fan­tas­tique qu’Henri Heine a décrite dans un bref poème :

C’est l’heure où les esprits
Font leur Chasse sauvage…
Hal­loh ! Hus­sa ! Hen­nis­se­ments aigus,
Cla­que­ment des fouets, mugis­se­ment des cors.
Et les abois, et les cris, et les éclats de rire
Font rai­son­ner l’espace »

Domi­nique Venner
Dic­tion­naire amou­reux de la chasse, édi­tions Plon, coll. Dic­tion­naire amou­reux, 2006

L’Appel se faisait entendre…

« Une nuit, il fut réveillé tout à coup en sur­saut : alerte, les yeux brillants, les narines fré­mis­santes, le poil héris­sé en vagues… L’Ap­pel se fai­sait entendre, et tout près cette fois. Jamais il ne l’a­vait dis­tin­gué si clair et si net. Cela res­sem­blait au long hur­le­ment du chien indi­gène. Et, dans ce cri fami­lier, il recon­nut cette voix, enten­due jadis, qu’il cher­chait depuis des semaines, et des mois. »

Jack Lon­don
L’Ap­pel de la forêt (The Call of the Wild), 1903, trad. Ray­monde de Galard, Édi­tions du Rocher, coll. Motifs, 2006

C’était une nuit extraordinaire…

« C’é­tait une nuit extraordinaire.
Il y avait eu du vent, il avait ces­sé, et les étoiles avaient écla­té comme de l’herbe. Elles étaient en touffes avec des racines d’or, épa­nouies, enfon­cées dans les ténèbres et qui sou­le­vaient des mottes lui­santes de nuit.
Jour­dan ne pou­vait pas dor­mir. Il se tour­nait, il se retournait.
– Il a fait un clair de toute beau­té, se disait-il.
Il n’a­vait jamais vu ça.
Le ciel trem­blait comme un ciel de métal. On ne savait pas de quoi puisque tout était immo­bile, même le plus petit pom­pon d’o­sier. Ça n’é­tait pas le vent. C’é­tait tout sim­ple­ment le ciel qui des­cen­dait jus­qu’à tou­cher la terre, racler les plaines, frap­per les mon­tagnes et faire son­ner les cor­ri­dors des forêts. Après, il remon­tait au fond des hauteurs. »

Jean Gio­no
Que ma joie demeure, 1935, Édi­tions Gras­set, coll. Les cahiers rouges, 2011

Les montagnes, les belles montagnes qui lui avaient tant plu…

« Les mon­tagnes, les belles mon­tagnes qui lui avaient tant plu alors qu’il s’en appro­chait, s’obscurcissaient à pré­sent tou­jours davan­tage, et fai­saient tom­ber de sombres taches mena­çantes sur la sur­face de lac que paille­tait encore l’or pâle du cou­chant, par­mi les noirs reflets des monts ; tout pre­nait autour de lui, en s’enveloppant dans les ombres de la nuit, des formes de plus en plus étranges. Le noir et l’or du lac se tou­chaient et se confon­daient comme s’il y pas­sait un léger cou­rant d’air. Le regard de Vic­tor, seule­ment habi­tué aux belles et heu­reuses impres­sions du jour, ne pou­vait pas se détour­ner de ce spec­tacle, où les choses imper­cep­ti­ble­ment chan­geaient de cou­leur en se lais­sant enve­lop­per par la tran­quilli­té de la nuit. »

Adal­bert Stifter
L’Homme sans pos­té­ri­té, 1844, cité par Éric Gro­lier dans Ce que nous sommes. Aux sources de l’i­den­ti­té euro­péenne, Phi­lippe Conrad dir., édi­tion Ins­ti­tut Iliade / Pierre-Guillaume de Roux, 2018

Je vouais mon cœur à la terre grave et souffrante…

« Et ouver­te­ment je vouais mon cœur à la terre grave et souf­frante, et sou­vent, dans la nuit sacrée, je lui pro­mis de l’aimer fidè­le­ment jusqu’à la mort, sans peur, avec son lourd far­deau de fata­li­té, et de ne mépri­ser aucune de ses énigmes. »

Frie­drich Hölderlin
La Mort d’Empédocle (Der Tod des Empe­dokles), inache­vé, 1798, trad. Eloi Recoing, édi­tions Actes Sud, coll. Babel, 2004

Les nuits étaient déjà froides et annonçaient l’hiver…

« Les nuits étaient déjà froides et annon­çaient l’hiver. Les étoiles avaient per­du leur trem­blo­te­ment esti­val et leur éclat était net et fixe : au cœur de la nuit elles allaient innom­brables. Dans ce pro­fond silence on per­ce­vait le vol des oiseaux migra­teurs et le pas­sage du temps. C’étaient des nuits faites pour mar­cher sans fin, avec bon­heur. »

Mario Rigo­ni Stern
Sen­tiers sous la neige (Sen­tie­ri soto la neve), 1998, trad. Monique Bac­cel­li, édi­tions La Fosse aux ours, 2000

Auteurs

Auteurs récemment ajoutés

Livres

À l'affiche

Comprendre la stratégie hongroise
Dominique Venner. La flamme se maintient
Sur les chemins noirs
Bienvenue dans le meilleur des mondes. Quand la réalité dépasse la science-fiction
Frédéric Mistral. Patrie charnelle et Provence absolue
Les Indo-Européens
Le soleil et l'acier
L’exil intérieur. Carnets intimes
La société de propagande
Tolkien, l’Europe et la tradition. La civilisation à l’aune de l’imaginaire
Voyage au bout de la nuit
Game over. La révolution antipolitique
Pour un réveil européen. Nature - Excellence - Beauté
Ceux de 14
La hache des steppes
Le japon moderne et l'éthique samouraï
Walter, ce boche mon ami
Les grandes légendes de France
Courage ! manuel de guérilla culturelle
À propos des Dieux. L’esprit des polythéismes
Les Déshérités ou l’urgence de transmettre
L’enracinement
Impasse Adam Smith. Brèves remarques sur l'impossibilité de dépasser le capitalisme sur sa gauche
Citadelle
Œuvres en prose complètes, tome III
L'Empire du politiquement correct
L’opprobre. Essai de démonologie
La grande séparation
Orthodoxie
Économie et société médiévale
Un samouraï d’Occident. Le Bréviaire des insoumis
Précis de décomposition
L’homme surnuméraire
L'Argent
Les Horreurs de la démocratie
Petit traité sur l’immensité du monde
La Cause du peuple
Histoire et tradition des Européens
Mémoire vive. Entretiens avec François Bousquet
Le déclin du courage
Sire
La France contre les robots
Le regard des princes à minuit
L’œuvre de chair
Service inutile
Traité du rebelle ou le recours aux forêts
Les sentinelles du soir
Athéna à la borne. Discriminer ou disparaître ?