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Citations sur la mort

Quand on sera au bord du trou faudra pas faire les malins…

« La grande défaite, en tout, c’est d’oublier, et sur­tout ce qui vous a fait cre­ver, et de cre­ver sans com­prendre jamais jusqu’à quel point les hommes sont vaches. Quand on sera au bord du trou fau­dra pas faire les malins nous autres, mais fau­dra pas oublier non plus, fau­dra racon­ter tout sans chan­ger un mot, de ce qu’on a vu de plus vicieux chez les hommes et puis poser sa chique et puis des­cendre. Ça suf­fit comme bou­lot pour une vie toute entière. »

Louis-Fer­di­nand Céline
Voyage au bout de la nuit (1932), édi­tions Gal­li­mard, coll. « Folio », 1972

Il vaut la peine d’admirer aussi ce point de l’œuvre de Lycurgue…

« Il vaut la peine d’admirer aus­si ce point de l’œuvre de Lycurgue : il est par­ve­nu à impo­ser dans la cité que la belle mort est pré­fé­rable à la vie hon­teuse ; et en effet, si on pro­cé­dait à un exa­men pré­cis, on trou­ve­rait qu’il en meurt moins par­mi les tenants de cette mort que par­mi ceux qui ont choi­si de s’éloigner du lieu effrayant. A dire vrai, le salut accom­pagne la ver­tu pour un temps plus long qu’il n’accompagne la lâche­té ; et en effet, la ver­tu est plus aisée, plus agréable, plus fer­tile et plus solide. »

Xéno­phon
Consti­tu­tion des Lacé­dé­mo­niens, trad. Michel Case­vitz, édi­tions Les Belles Lettres, 2008

Je ne pense pas que même le Pouvoir…

« Je ne pense pas que même le Pou­voir ou la Domi­na­tion soit le véri­table centre de mon his­toire. Cela four­nit le thème de la Guerre, d’une chose suf­fi­sam­ment sombre et mena­çante pour paraître d’une impor­tance extrême, à cette époque ; mais il s’agit avant tout d’un cadre” per­met­tant aux per­son­nages de se révé­ler. Le véri­table thème, pour moi, est lié à quelque chose de beau­coup plus intem­po­rel et dif­fi­cile : la Mort et l’Immor­ta­li­té : le mys­tère de l’amour du monde dans le cœur d’un peuple condam­né” à le quit­ter et à le perdre (appa­rem­ment). »

John Ronald Reuel Tolkien
Lettres (1981), n° 186, édi­té par Hum­phrey Car­pen­ter et Chris­to­pher Tol­kien, trad. Del­phine Mar­tin et Vincent Fer­ré, Chris­tian Bour­gois édi­teur, 2005

Quand Valéry disait notre civilisation mortelle…

« Quand Valé­ry disait notre civi­li­sa­tion mor­telle, en véri­té elle était déjà morte, et nous répé­tons cette phrase comme un man­tra pour ten­ter de n’être pas mort. On peut le voir par exemple à Sète même, ville natale de Valé­ry, où je suis retour­né, après trente ans, à l’heure de Midi le juste, pour contem­pler une der­nière fois la mer depuis le cime­tière marin, dont je gage que le poème qui porte ce titre n’évoque plus rien pour per­sonne. Sète est aujourd’hui une ville qua­si arabe, comme Béziers, Lunel, La Cour­neuve ou Trappes. »

Richard Millet
Paris bas-ventre. Le RER comme prin­cipe éva­cua­teur du peuple fran­çais, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Dans l’arène, 2021

Ne pas mourir est une chose. Vivre en est une autre…

« Ne pas mou­rir est une chose. Vivre en est une autre.
Nous entrons dans une ère où l’homme cultive et mul­ti­plie tous les moyens de ne pas mou­rir (méde­cine, confort, assu­rances, dis­trac­tions) – tout ce qui per­met d’étirer ou de sup­por­ter l’existence dans le temps, mais non pas de vivre.
Nous voyons poindre l’aurore dou­teuse et bâtarde d’une civi­li­sa­tion où le sou­ci sté­ri­li­sant d’échapper à la mort condui­ra les hommes à l’oubli de la vie. »

Gus­tave Thibon
Notre regard qui manque à la lumière, 1955, édi­tions Fayard, 1995

L’entrée en décadence se manifeste par le sentiment de la défaite…

« L’entrée en déca­dence se mani­feste par le sen­ti­ment de la défaite, inté­rio­ri­sée au point de rendre insup­por­table le far­deau de l’homme blanc” pour­tant magni­fié par Kipling. La suite logique, c’est l’abandon de soi, le renon­ce­ment, le déshon­neur et fina­le­ment la mort. Après avoir bais­sé les yeux, on baisse les bras. Avant d’accepter le Grand Rem­pla­ce­ment, on accepte le Grand Effa­ce­ment – on renonce à être soi-même. On com­mence par mettre genou à terre et l’on finit par tendre son cou au cou­teau des égor­geurs, dont l’ardeur au mas­sacre s’en trouve évi­dem­ment décuplée. »

Gré­goire Gambier 
Pour un réveil euro­péen. Nature – Excel­lence – Beau­té (conclu­sion), Oli­vier Eichen­laub dir., édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Iliade, 2020

Je ne regretterai rien et surtout pas cette époque de merde…

« On est tous cer­tains de caner, non ? Et puis j’ai été gâté. Venant d’où je viens, l’en­fance, le divorce de mes parents, les pen­sions, l’ar­mée, tout ce que j’ai vécu ensuite a été for­mi­dable. Je par­ti­rai tran­quille, je ne regret­te­rai rien et sur­tout pas cette époque de merde. »

Alain Delon
Ce n’est pas à 83 piges que je vais pas­ser à gauche !, entre­tien au Jour­nal du Dimanche, Sté­phane Joly, 18 mai 2019

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