Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne

Citatio, un portail ouvert sur notre civilisation

Nous menons un travail long et exigeant afin d'assurer la qualité des milliers de citations que nous vous proposons. Tout cela a un coût que vous pouvez nous aider à supporter faisant un don.

Thème

Citations sur la mort

Ces pillards de la nation qui méritaient l’assassinat…

« Comme dans une pieuse rêve­rie, Isao aper­ce­vait les visages de ces pillards de la nation qui méri­taient l’assassinat. Plus il était iso­lé, plus ses forces l’abandonnaient, et plus la réa­li­té bien en chair de leur opu­lence venait à l’oppresser. (…) L’épaisse réa­li­té de ces hommes qu’Isao voyait défi­ler, c’était là l’origine de toute la per­fi­die du monde. Quand il les aurait tués, quand sa lame imma­cu­lée tran­che­rait net dans cette chair gon­flée de graisse que rava­geait la pres­sion san­guine, alors seule­ment, pour la pre­mière fois, le monde pour­rait être remis d’aplomb. »

Yukio Mishi­ma
Che­vaux échap­pés, 1969, trad. Tan­guy Kenec’hdu, édi­tions Gal­li­mard 1980, coll. Quar­to, 2004

Il y avait dans son application quelque chose de somptueux et de théâtral…

« Devant le grand miroir de la pièce à quatre nattes et demie elle se regar­da. Les taches de sang for­maient, sur la moi­tié infé­rieure de son kimo­no blanc, un des­sin har­di et violent. Lorsqu’elle s’assit devant le miroir elle sen­tit sur ses cuisses quelque chose de froid et d’humide ; c’était le sang de son mari. Elle fris­son­na. Puis elle prit à loi­sir le temps de s’apprêter. (…) Ce n’était plus se maquiller pour plaire à son mari. C’était se maquiller pour le monde qu’elle allait lais­ser der­rière elle ; il y avait dans son appli­ca­tion quelque chose de somp­tueux et de théâ­tral. Lorsqu’elle se leva, la natte devant le miroir était trem­pée de sang. Elle n’allait pas s’en soucier. »

Yukio Mishi­ma
Patrio­tisme, 1961, in La mort en été, trad. Geof­frey W. Sargent puis Domi­nique Aury, édi­tions Gal­li­mard 1983, coll. Folio, 1988

Elle aussi, Reiko, considérait passionnément son mari…

« Elle aus­si, Rei­ko, consi­dé­rait pas­sion­né­ment son mari, qui si vite allait mou­rir, et se disait qu’elle n’avait jamais vu rien au monde d’aussi beau. Le lieu­te­nant avait tou­jours bien por­té l’uniforme, mais aujourd’hui, regar­dant la mort en face, les sour­cils droits et les lèvres bien ser­rées, il offrait peut-être le plus superbe exemple pos­sible de beau­té masculine. »

Yukio Mishi­ma
Patrio­tisme, 1961, in La mort en été, trad. Geof­frey W. Sargent puis Domi­nique Aury, édi­tions Gal­li­mard 1983, coll. Folio, 1988

Le seppuku, se dit-il, est-ce cela ?

« Le sep­pu­ku, se dit-il, est-ce cela ? On aurait dit le chaos abso­lu, comme si le ciel lui était tom­bé sur la tête, comme si l’univers, ivre, titu­bait. Sa volon­té et son cou­rage, qui avaient sem­blé si fermes avant qu’il ne fît l’entaille, s’étaient réduits à l’épaisseur d’un seul fil d’acier aus­si fin qu’un che­veu, et il éprou­va comme un affreux malaise le soup­çon qu’il lui fal­lait avan­cer le long de ce fil et s’y atta­cher déses­pé­ré­ment. Son poing cris­pé était tout humide. Il bais­sa les yeux. Il vit que sa main et l’étoffe qui enve­lop­pait sa lame étaient trem­pées de sang. Son pagne aus­si était pro­fon­dé­ment teint de rouge. »

Yukio Mishi­ma
Patrio­tisme, 1961, in La mort en été, trad. Geof­frey W. Sargent puis Domi­nique Aury, édi­tions Gal­li­mard 1983, coll. Folio, 1988

Ce qu’il allait accomplir appartenait à sa vie publique, à sa vie de soldat…

« Ce qu’il allait accom­plir appar­te­nait à sa vie publique, à sa vie de sol­dat dont sa femme n’avait jamais été témoin. Cet acte exi­geait autant de volon­té que se battre exige de cou­rage ; c’était une mort dont la digni­té et la qua­li­té n’étaient pas moindre que celles de la mort en pre­mière ligne. Ce dont il allait main­te­nant faire montre, c’était de sa conduite sur le champ de bataille. »

Yukio Mishi­ma
Patrio­tisme, 1961, in La mort en été, trad. Geof­frey W. Sargent puis Domi­nique Aury, édi­tions Gal­li­mard 1983, coll. Folio, 1988

Il mourait sur un champ de bataille sans gloire…

« Tout autour de lui, dans l’immensité et le désordre, s’étendait le pays pour lequel il souf­frait. Il allait lui don­ner sa vie. Mais ce grand pays, qu’il était prêt à contes­ter au point de se détruire lui-même, ferait-il seule­ment atten­tion à sa mort ? Il n’en savait rien ; et tant pis. Il mou­rait sur un champ de bataille sans gloire, un champ de bataille où ne pou­vait s’accomplir aucun fait d’armes : le lieu d’un com­bat spirituel. »

Yukio Mishi­ma
Patrio­tisme, 1961, in La mort en été, trad. Geof­frey W. Sargent puis Domi­nique Aury, édi­tions Gal­li­mard 1983, coll. Folio, 1988

Le sang s’écoule, l’existence est détruite…

« Le sang s’écoule, l’existence est détruite et les sens anéan­tis accré­ditent pour la pre­mière fois l’existence conçue comme un tout, com­blant l’espace logique entre voir et exis­ter… C’est cela, la mort.
Voi­là com­ment j’appris que l’heureux sen­ti­ment d’exister éprou­vé un moment au cou­cher du soleil dans une vie de sol­dat ne pou­vait être fina­le­ment accré­di­té que par la mort. »

Yukio Mishi­ma
Le soleil et l’a­cier, 1968, trad. Tan­guy Kenec’hdu, édi­tions Gal­li­mard, coll. Du monde entier, 1973, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio, 1993

Ce que je voulais, c’était mourir parmi des étrangers…

« Ce que je vou­lais, c’était mou­rir par­mi des étran­gers, pai­si­ble­ment, sous un ciel sans nuages. Pour­tant mon désir était bien éloi­gné des sen­ti­ments de cet ancien Grec qui sou­hai­tait mou­rir sous un ciel écla­tant. Ce que je vou­lais, c’était un sui­cide natu­rel, spontané. »

Yukio Mishi­ma
Confes­sion d’un masque, 1949, trad. Renée Vil­lo­teau, édi­tions Gal­li­mard, coll. Du monde entier, 1971, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio, 1983

La guerre avait suscité en nous une maturité étrangement sentimentale…

« La guerre avait sus­ci­té en nous une matu­ri­té étran­ge­ment sen­ti­men­tale. Elle venait de ce que la vie nous parais­sait sus­cep­tible de se ter­mi­ner vers nos vingt ans ; nous n’envisagions même pas qu’il pût y avoir quelque chose au-delà de ces quelques années qui nous restaient. »

Yukio Mishi­ma
Confes­sion d’un masque, 1949, trad. Renée Vil­lo­teau, édi­tions Gal­li­mard, coll. Du monde entier, 1971, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio, 1983

À la morale du péché…

« À la morale du péché, cepen­dant, on peut tou­jours oppo­ser l’éthique de l’honneur. Dans l’éthique de l’honneur, on ne se repend de rien. Quand on a fait une faute, on en tire la leçon. On oublie sou­vent, mais l’on ne par­donne pas plus qu’on ne demande à être par­don­né. Never explain, never com­plain. On ne s’explique pas, on ne se jus­ti­fie pas. On ne se plaint pas, on ne se pose pas en vic­time, on ne cherche pas à faire un ins­tru­ment de pou­voir d’une souf­france réelle ou sup­po­sée. On ne s’agenouille pas, on ne courbe pas la tête. On vit et on meurt debout. »

Alain de Benoist
« Mau­vaise conscience », Élé­ments n°175, décembre-jan­vier 2019

Méditant sur l’urbanisation extrême…

« Médi­tant sur l’urbanisation extrême de nos socié­tésl’agriculture tech­ni­cienne a rom­pu elle-même le lien immé­mo­rial avec la nature, le socio­logue Ber­nard Her­vieu en arrive à pen­ser que les chas­seurs et les pêcheurs sont les seuls à pré­ser­ver un lien cultu­rel indis­pen­sable avec l’animal, la proie, la vie et la mort. »

Domi­nique Venner
Dic­tion­naire amou­reux de la chasse, édi­tions Plon, coll. Dic­tion­naire amou­reux, 2006

Auteurs

Auteurs récemment ajoutés

Livres

À l'affiche

Comprendre la stratégie hongroise
Dominique Venner. La flamme se maintient
Sur les chemins noirs
Bienvenue dans le meilleur des mondes. Quand la réalité dépasse la science-fiction
Frédéric Mistral. Patrie charnelle et Provence absolue
Les Indo-Européens
Le soleil et l'acier
L’exil intérieur. Carnets intimes
La société de propagande
Tolkien, l’Europe et la tradition. La civilisation à l’aune de l’imaginaire
Voyage au bout de la nuit
Game over. La révolution antipolitique
Pour un réveil européen. Nature - Excellence - Beauté
Ceux de 14
La hache des steppes
Le japon moderne et l'éthique samouraï
Walter, ce boche mon ami
Les grandes légendes de France
Courage ! manuel de guérilla culturelle
À propos des Dieux. L’esprit des polythéismes
Les Déshérités ou l’urgence de transmettre
L’enracinement
Impasse Adam Smith. Brèves remarques sur l'impossibilité de dépasser le capitalisme sur sa gauche
Citadelle
Œuvres en prose complètes, tome III
L'Empire du politiquement correct
L’opprobre. Essai de démonologie
La grande séparation
Orthodoxie
Économie et société médiévale
Un samouraï d’Occident. Le Bréviaire des insoumis
Précis de décomposition
L’homme surnuméraire
L'Argent
Les Horreurs de la démocratie
Petit traité sur l’immensité du monde
La Cause du peuple
Histoire et tradition des Européens
Mémoire vive. Entretiens avec François Bousquet
Le déclin du courage
Sire
La France contre les robots
Le regard des princes à minuit
L’œuvre de chair
Service inutile
Traité du rebelle ou le recours aux forêts
Les sentinelles du soir
Athéna à la borne. Discriminer ou disparaître ?