« La paix civile, c’est bien connu, c’est quand chacun dort chez soi. Le meilleur allié du bonnet phrygien, c’est le bonnet de nuit. »
Sylvain Tesson
Petit traité sur l’immensité du monde, éditions des Équateurs, 2005
Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne
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« La paix civile, c’est bien connu, c’est quand chacun dort chez soi. Le meilleur allié du bonnet phrygien, c’est le bonnet de nuit. »
Sylvain Tesson
Petit traité sur l’immensité du monde, éditions des Équateurs, 2005
« Les humanistes aiment, lorsqu’ils contemplent les yeux de leur prochain, y découvrir que c’est eux qu’on regarde. »
Sylvain Tesson
Petit traité sur l’immensité du monde, éditions des Équateurs, 2005
« La ruée des peuples vers le laid fut le principal phénomène de la mondialisation. Pour s’en convaincre il suffit de circuler dans une ville chinoise, d’observer les nouveaux codes de La Poste française ou la tenue des touristes. Le mauvais goût est le dénominateur commun de l’humanité. »
Sylvain Tesson
Dans les forêts de Sibérie, éditions Gallimard, 2011
« Sur le linteau de la cheminée de Diane de Poitiers, cette expression est gravée : “Nul plat venu d’ailleurs”. Se nourrir du produit de son voisinage était alors un honneur. Avoir du sang picard, lorrain ou tourangeau signifiait cela : irriguer ses veines avec les fruits de son terroir. »
Sylvain Tesson
Dans les forêts de Sibérie, éditions Gallimard, 2011
« En chemin, plus que la poésie et plus que la prière, la connaissance géographique est précieuse au voyageur pour combattre l’Ennui. Elle lui permet de poser sur toute chose un œil désireux d’en savoir plus que ce qu’il voit. Elle est une précieuse compagne pour l’errant. Comment se morfondre lorsqu’on a en permanence – où que l’on se trouve et quoi que l’on fasse – matière à lire ? »
Sylvain Tesson
Petit traité sur l’immensité du monde, éditions des Équateurs, 2005
« La foi est un empire où le mystère, la poésie, la magie, l’inexplicable et l’irrationnel résistent contre les forces desséchantes du matérialisme. »
Sylvain Tesson
Géographie de l’instant, Éditions des Équateurs, 2012
« La retraite est révolte. Gagner sa cabane, c’est disparaître des écrans de contrôle. L’ermite s’efface. Il n’envoie plus de traces numériques, plus de signaux téléphoniques, plus d’impulsions bancaires. Il se défait de toute identité. Il pratique un hacking à l’envers, sort du grand jeu. Nul besoin d’ailleurs de gagner la forêt. L’ascétisme révolutionnaire se pratique en milieu urbain. La société de consommation offre le choix de s’y conformer. Il suffit d’un peu de discipline. Dans l’abondance, libre aux uns de vivre en poussah mais libre aux autres de jouer les moines et de vivre amaigris dans le murmure des livres. Ceux-ci recourent alors aux forêts intérieures sans quitter leur appartement. »
Sylvain Tesson
Dans les forêts de Sibérie, éditions Gallimard, 2011
« Les hommes comme les étoiles reçoivent à leur naissance un gisement intérieur. Ils puiseront dedans et convertiront leurs ressources en actes, en paroles, en pensée, en œuvre d’art. Et comme les étoiles, certains hommes se révéleront plus brillants que d’autres. Et comme les étoiles, le souvenir de certains hommes nous parviendra bien après leur mort. »
Sylvain Tesson
Éloge de l’énergie vagabonde, éditions des Equateurs, 2007
« Il faudrait ériger le conseil de Baden-Powell en principe : ‘Lorsqu’on quitte un lieu de bivouac, prendre soin de laisser deux choses. Premièrement : rien. Deuxièmement : ses remerciements.’ L’essentiel ? Ne pas peser trop à la surface du globe. »
Sylvain Tesson
Dans les forêts de Sibérie, éditions Gallimard, 2011
« Un grec doit savoir se contenir et jouir de ce qu’il reçoit dans les limites de la disposition naturelle. (…) L’impératif de la mémoire irrigue la philosophie grecque. Et constituera l’un des enjeux des poèmes. Rien de trop, était-il écrit sur le portique de Delphes. Cela ne veut pas dire que point trop n’en faut. Cela signifie qu’il convient de savoir s’arrêter aux parapets du monde. Tout dépassement mènera au pire. Tout ce qui brille trop, éclate ou triomphe inconsidérément, subira un jour un retour de bâton. L’Iliade insiste en permanence sur ce revirement de la force. Le vainqueur se trouvera un jour défait. Les héros s’enfuiront après avoir gagné. Les Achéens se débanderont après s’être approchés des Troyens qui, eux-mêmes, reculeront à la suite d’un assaut réussi. La force est un balancier. Elle va et vient… périront de l’avoir utilisée sans modération. »
Sylvain Tesson
Un été avec Homère, Éditions des Équateurs, 2018
« Mais, dans la difficulté, je ne l’ai jamais entendu émettre la moindre plainte. C’est qu’il tient le renoncement pour une trahison. Quand il commence à douter de sa capacité à venir à bout d’un obstacle physique, il a volontiers recours à cette pensée de Péguy : “Réfléchir c’est commencer à capituler”. »
Sylvain Tesson
L’axe du loup, éditions Robert Laffont, 2004
« Victor a eu recours aux forêts. Il sait que la vie sauvage et libre est la manière la plus profonde de célébrer l’esprit rebelle. »
Sylvain Tesson
L’axe du loup, éditions Robert Laffont, 2004