« L’Être n’est plus considéré comme quelque chose de bon, mais tout au plus comme un fait neutre, voire, dans certains cas extrêmes, comme mauvais. Le nihilisme en tire les conséquences et vise à la destruction de ce qu’il considère comme indigne d’être.
Mais il épargne le présent, tout simplement parce que celui-ci abrite le sujet de la destruction. Il cherche à détruire tout, sauf le présent. C’est-à-dire ce qui reste une fois qu’on a fait abstraction du présent, à savoir le passé et l’avenir. La logique du nihilisme est donc celle de ce que l’on pourrait appeler un « présentisme » absolu. Il vise à la destruction du passé et de l’avenir. »
Rémi Brague
Modérément moderne, éditions Flammarion, 2014