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Citations sur la guerre

Aristocrates et paysans acceptaient que leurs fils allassent à la mort…

« Aris­to­crates et pay­sans accep­taient que leurs fils allassent à la mort. Le bour­geois, lui, planque” ses enfants car le cou­rage ou l’obéissance héroïque ne sont pas son lot. Pour l’aristocrate : Si mon fils est un lâche, mon nom est souillé”. Et pour le pay­san : Si je ne défends pas ma terre, l’ennemi l’annexera”. Pour le bour­geois : Si mon fils est tué, qui héri­te­ra de mon or et qui pren­dra la suc­ces­sion de mon commerce ?” »

Jean Cau
Les écu­ries de l’Occident. Trai­té de morale, édi­tions de La Table Ronde, 1973

Nous avions soif d’éclairs et d’actions, nous restions bien loin…

« Nous avions soif d’éclairs et d’actions, nous res­tions bien loin du bon­heur des débiles, bien loin de la « rési­gna­tion »… Notre atmo­sphère était char­gée d’orage, la nature que nous sommes s’obscurcissait – car nous n’avions pas de che­min. Voi­ci la for­mule de notre bon­heur : un oui, un non, une ligne droite, un but… »

Frie­drich Nietzsche
L’Antéchrist, Impré­ca­tion contre le chris­tia­nisme, (Der Anti­christ, Fluch auf das Chris­ten­tum), 1896, trad. Eric Blon­del, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 1994

Nous ne luttons pas pour que le peuple devienne heureux. Nous…

« Nous ne lut­tons pas pour que le peuple devienne heu­reux. Nous lut­tons pour lui impo­ser une destinée. »

Ernst von Salomon
Les Réprou­vés (Die Geäch­te­ten), 1930, trad. Andh­rée Vaillant et Jean Kucken­berg, édi­tions Plon, coll. Feux croi­sés, 1931

À vingt ans, l’aventure de la guerre et des conjurations…

« À vingt ans, l’aventure de la guerre et des conju­ra­tions fut offerte à ceux de ma géné­ra­tion qui le vou­lurent. Peu y étaient pré­pa­rés. Rares furent ceux qui purent chan­ger cette occa­sion en des­tin. Au moins ceux-là ont-ils vrai­ment vécu, même et sur­tout ceux qui en moururent. »

Domi­nique Venner
Le Cœur rebelle, Les Belles Lettres, 1994, réédi­tion Pierre-Guillaume de Roux, 2014

La seule invention véritable est de déchiffrer le présent…

« La seule inven­tion véri­table est de déchif­frer le pré­sent sous ses aspects inco­hé­rents et son lan­gage contra­dic­toire. Mais si tu te laisses aller aux bali­vernes que sont tes songes creux concer­nant l’avenir, tu es sem­blable à celui-là qui croit pou­voir inven­ter sa colonne et bâtir des temples nou­veaux dans la liber­té de sa plume. Car com­ment ren­con­tre­rait-il son enne­mi et, ne ren­con­trant point d’ennemi, par qui serait-il fon­dé ? Contre qui modè­le­rait-il sa colonne ? La colonne se fonde, à tra­vers les géné­ra­tions, de son usure contre la vie. Ne serait-ce qu’une forme, tu ne l’inventes point mais tu la polis contre l’usage. Et ain­si naissent les grandes œuvres et les empires.
Il n’est jamais que du pré­sent à mettre en ordre. À quoi bon dis­cu­ter cet héri­tage ? L’avenir, tu n’as point à le pré­voir mais à le permettre. »

Antoine de Saint-Exupéry
Cita­delle, édi­tions Gal­li­mard, coll. Blanche, 1948, coll. Folio, 2000

Ce livre [fait] renaître les blanches plantations dans leur écrin…

« Ce livre [fait] renaître les blanches plan­ta­tions dans leur écrin de magno­lias et de chèvre­feuille, les jeunes filles à cri­no­line, les plan­teurs galants et les gen­tils­hommes sai­sis par l’angoisse d’un des­tin inexo­rable. Mais au-delà de l’évocation fidèle d’une époque ter­rible, et de la trame roma­nesque atta­chante, c’est la nos­tal­gie fré­mis­sante qui sourd tout au long des pages. Nos­tal­gie d’un monde irré­mé­dia­ble­ment condam­né, mais auquel on ne cesse de rêver comme à un para­dis per­du. Car si le Sud est mort, il conti­nue de vivre dans le cœur des hommes géné­reux. »

Domi­nique Venner
Le blanc soleil des vain­cus – L’épopée sudiste et la guerre de Séces­sion (1607 – 1865), édi­tions de La Table Ronde, 1975

Notre place est dehors, notre place est à l’air libre…

« Notre place est dehors, notre place est à l’air libre, sous la nuit claire, l’arme au bras, tan­dis qu’au ciel scin­tillent les étoiles. Que les autres pour­suivent leurs fes­tins. Nous autres, au dehors, dans une garde ten­due, fer­vente et sûre, nous sen­tons déjà l’aube, dans l’allégresse de nos cœurs. »

José Anto­nio Pri­mo de Rive­ra, 1934, cité par Oli­vier Grimaldi
Pré­sence de José Anto­nio, Les Bou­quins de Syn­thèse natio­nale, 2013

Je me sens peu de goût pour défendre les militaires indéfendables…

« Je me sens peu de goût pour défendre les mili­taires indé­fen­dables. Leurs insuf­fi­sances sont les causes pre­mières de l’antimilitarisme. Il me suf­fit d’éveiller mes propres sou­ve­nirs. Durant les trente mois pas­sés sous l’uniforme pen­dant la guerre d’Algérie, j’ai connu peu d’hommes de qua­li­té. En fait de guer­riers, j’ai sur­tout ren­con­tré des fonc­tion­naires timo­rés. Cette armée était une remar­quable machine à tuer les voca­tions. Chez les cadres, en dehors de ful­gu­rantes excep­tions, la mol­lesse du carac­tère, l’apathie intel­lec­tuelle et même le débraillé phy­sique sem­blaient la règle. En des­sous, se traî­nait en mau­gréant un bétail sale et avi­né. Cette cari­ca­ture d’armée était à l’image de la socié­té. Les choses ne se sont pas améliorées.

Mais il y avait des excep­tions. Là, bat­tait le cœur véri­table de l’Armée. Les paras n’étaient pas seuls à don­ner le ton. Il arri­va qu’au sein du régi­ment « cul de plomb » le plus loque­teux, une com­pa­gnie, voire une sec­tion tran­chât, par la seule grâce d’un offi­cier ou d’un sous-offi­cier dif­fé­rent. Ceux-là avaient trans­for­mé les bidasses en hommes. Tel est le miracle de la socié­té mili­taire, si malade fût-elle. Tout y est pos­sible pour des tem­pé­ra­ments forts et imaginatifs.

Depuis trente ans et plus, l’armée pro­pose aux lec­teurs de ses affiches « un métier, un ave­nir ». Du temps de Mont­luc ou du Maré­chal de Saxe, les ruti­lants ser­gents-recru­teurs pro­met­taient l’aventure et la gloire. Rien n’interdirait d’actualiser. Quand elle a des chefs capables, l’Armée offre aux jeunes hommes tout juste sor­tis de l’adolescence les grandes vacances des ser­vi­tudes civiles. Plus de profs, plus de patrons, plus de fac­tures ni de per­cep­teur. L’anti-« métro-bou­lot-dodo ». Le plai­sir d’être jeunes, souples, agiles et forts. Le régi­ment, c’est la bande, avec ses rites et ses lois.

Dans les socié­tés indus­trielles bour­geoises ou socia­listes qui sécrètent un égal ennui, l’homme de guerre, dans son iso­le­ment, son inso­lence, est seul à por­ter une part de rêve. À condi­tion d’être lui-même, le sol­dat de métier exerce une fas­ci­na­tion à laquelle même ses détrac­teurs n’échappent pas. Mais qu’il s’abandonne au cou­rant, à la fai­blesse d’être ordi­naire, qu’il dépose ses orgueilleuses pré­ro­ga­tives, il n’est plus qu’un fonc­tion­naire de sta­tut médiocre et mépri­sé. Les mili­taires qui veulent assu­mer leur condi­tion se trouvent néces­sai­re­ment en rup­ture avec l’esprit des socié­tés uti­li­taires sou­mises aux seuls impé­ra­tifs éco­no­miques. Les hommes de guerre viennent d’un autre temps, d’un autre ciel. Ce sont les der­niers fidèles d’une aus­tère reli­gion. Celle du cou­rage et de la mort.

Ils sont de l’espèce qui se rase pour mou­rir. Ils croient à la rédemp­tion de l’homme par la ver­tu de l’exercice et du pas caden­cé. Ils cultivent la forme phy­sique et la belle gueule. S’offrant le luxe de réveils pré­coces dans les matins gla­cés et des marches haras­santes pour la joie de s’éprouver. Ce sont les der­niers poètes de la gra­tui­té absolue.

Le pri­vi­lège moral de l’armée réside tout entier dans une dif­fé­rence accep­tée, entre­te­nue, culti­vée. Sa phi­lo­so­phie tra­gique ne tourne pas aux vents de la mode ou des majo­ri­tés poli­tiques. Elle ne varie jamais. Elle est propre à son état, à sa des­ti­na­tion qui est la guerre. Guerre clas­sique ou guerre sub­ver­sive, car sa voca­tion est de veiller sur la Cité, même quand celle-ci s’abandonne. Les divi­sions sibé­riennes qui bri­sèrent l’offensive alle­mande devant Mos­cou, en décembre 1941, ne devaient rien à Marx, mais beau­coup à Clau­se­witz. Si les troupes nord-viet­na­miennes ont conquis Saï­gon, ce n’est point le fait de leurs ver­tus com­mu­nistes, mais de leurs qua­li­tés mili­taires. En revanche, on peut juger des effets de la mode per­mis­sive du libé­ra­lisme avan­cé sur la risible et inutile armée hollandaise.

De bons apôtres nul­le­ment inno­cents prêchent, au nom des mœurs nou­velles, la répu­dia­tion par l’Armée de ce qui lui reste d’esprit mili­taire. C’est bien visé. De cette façon, il n’y aurait plus de Défense. Plus la socié­té change, plus l’Armée évo­lue dans ses arme­ments, sa stra­té­gie, son orga­ni­sa­tion, plus l’esprit mili­taire doit être ren­for­cé. Il est la seule réponse jamais inven­tée par l’homme face à la guerre. Pour les gar­diens des empires et des nations, Sparte la divine, chère au vieil Homère, reste le maître étalon. »

Domi­nique Venner
revue Item, décembre 1977

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