« Dans le paganisme, on ne saurait séparer le bien du beau ; et c’est assez normal, puisque ce qui est bien, ce sont d’abord les formes les plus achevées de ce monde. Par la suite, l’art ne peut lui-même être dissocié de la religion. L’art est sacré. Non seulement les dieux peuvent être représentés, mais c’est en tant qu’ils peuvent être représentés, en tant que les hommes en assurent perpétuellement la re-présentation, qu’ils ont un plein statut d’existence. Toute la spiritualité européenne repose sur la représentation comme médiation entre le visible et l’invisible, sur la représentation au moyen de figures imagées et de signes qui s’échangent contre un sens intimement lié au réel, caution même de cette incessante et mutuelle conversion du signe et du sens. La beauté est signe visible de ce qui est bon ; la laideur, signe visible de ce qui est non seulement difforme ou raté mais mauvais. »
Alain de Benoist
Comment peut-on être païen ?, éditions Albin Michel, 1981















































