« Là où croît le danger, croît aussi ce qui sauve. »
Friedrich Hölderlin
Œuvres, trad. Philippe Jaccottet, éditions Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 1967
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« Là où croît le danger, croît aussi ce qui sauve. »
Friedrich Hölderlin
Œuvres, trad. Philippe Jaccottet, éditions Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 1967
« Aux jeunes gens qui, dans la nuit et le brouillard, quittent la maison familiale, leur sentiment dit bien qu’il faut s’en aller très loin à la recherche du danger. Ainsi peuvent apparaître des personnages qui osent à peine parler leur propre langue, si supérieure pourtant : que ce soit celle du poète qui se compare lui-même à l’albatros dont les ailes puissantes, bâties pour la tempête, ne suscitent qu’importune curiosité dans un milieu étranger où le vent est tombé ; ou celle du guerrier-né qui passe pour un bon à rien parce que la vie des boutiquiers l’emplit de dégoût. »
Ernst Jünger
Le Travailleur (Der Arbeiter), 1931, trad. Julien Hervier, Christian Bourgois éditeur, 1989
« Vivre dans un certain siècle et s’apercevoir qu’on était mieux fait pour un autre, cela ne doit pas désespérer, car ce malheur n’est point sans quelque remède. Nous atteignons par magie l’époque où nous ne nous sommes pas trouvés matériellement ; nous la saisissons par son art. Être cultivé, cela ne signifie pas autre chose que d’avoir le choix entre tous les moments de l’humanité et d’aller, à notre gré, de l’un à l’autre, comme un archipel, un navire heureux se promène d’île en île. Toute haute vie a ses évasions sereines. »
Abel Bonnard
Ce monde et moi, éditions Dismas (posthume), 1992
« Effroi de l’habitude. Casser, couper, trancher. Il faut vivre au couteau. »
Jean-René Huguenin
Journal, 1964, éditions du Seuil, coll. Points, 1997
« L’art de la civilisation consiste à allier les plaisirs les plus délicats à la présence constante du danger. »
Stendhal cité par Sylvain Tesson
Dans les forêts de Sibérie, éditions Gallimard, 2011
« La haute montagne peut permettre à certains d’assouvir leur goût stupide du risque pour le risque ; elle peut permettre à des gens plus ou moins « entraînés » et inconscients de pratiquer une activité sportive banale ; elle peut être le luxe que se paient des hommes à l’esprit étroit pétrifiés par la « civilisation » des plaines de regarder à la jumelle des « panoramas » touristiques. Mais, pour d’autres, elle n’est rien de tout cela : elle est une voie de libération, de dépassement, d’accomplissement intérieur.
Les deux grands pôles de la vie à l’état pur, l’action et la contemplation, s’y confondent.
L’action, c’est la responsabilité absolue, le fait de se sentir absolument seul, de ne pouvoir compter que sur sa force et son courage, joints à une maîtrise de soi lucide et chirurgicale.
La contemplation, c’est l’essence même de cette expérience héroïque : le regard devient circulaire et solaire, il n’y a plus que le ciel et des forces pures et libres qui reflètent et figent l’immensité dans le chœur titanique des sommets. »
Julius Evola
Méditations du haut des cimes (Meditazioni delle vette), 1974, trad. Bruno Cariou, Les éditions du Lore, 2012
« Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder, ils s’habitueront. »
René Char
Les Matineaux, éditions Gallimard, coll. Blanche, 1950
« Victor a eu recours aux forêts. Il sait que la vie sauvage et libre est la manière la plus profonde de célébrer l’esprit rebelle. »
Sylvain Tesson
L’axe du loup, éditions Robert Laffont, 2004
« Sept cavaliers quittèrent la Ville au crépuscule, face au soleil couchant, par la porte de l’Ouest qui n’était plus gardée. Tête haute, sans se cacher, au contraire de tous ceux qui avaient abandonné la Ville, car ils ne fuyaient pas, ils ne trahissaient rien, espéraient moins encore et se gardaient d’imaginer. Ainsi étaient-ils armés, le cœur et l’âme désencombrés scintillant froidement comme du cristal, pour le voyage qui les attendait. »
Jean Raspail
Sept cavaliers quittèrent la Ville au crépuscule par la porte de l’Ouest qui n’était plus gardée, Robert Laffont, 1993
« Le but ne justifie peut-être rien, mais l’action délivre de la mort. Les hommes duraient par leur navire. »
Antoine de Saint-Exupéry
Vol de nuit, 1931, éditions Gallimard, coll. Blanche, 1931, coll. Folio, 1971
« Nous avions soif d’éclairs et d’actions, nous restions bien loin du bonheur des débiles, bien loin de la « résignation »… Notre atmosphère était chargée d’orage, la nature que nous sommes s’obscurcissait – car nous n’avions pas de chemin. Voici la formule de notre bonheur : un oui, un non, une ligne droite, un but… »
Friedrich Nietzsche
L’Antéchrist, Imprécation contre le christianisme, (Der Antichrist, Fluch auf das Christentum), 1896, trad. Eric Blondel, éditions Garnier-Flammarion, 1994
« Un des grands malheurs de la vie moderne, c’est le manque d’imprévu, l’absence d’aventures. »
Théophile Gautier
Voyage en Espagne, 1845, éditions Garnier-Flammarion, 1999