« Or, quel que soit le nom que nous lui donnions, ce n’est pas la seule dénonciation de la laideur qui fera éclore la beauté. Que faut-il donc pour que le beau, le sublime, le sacré remplisse l’air ambiant du monde ? Que faut-il pour que, l’air que nous respirons soit embaumé d’éclat et de mystère, de dévoilement et d’émerveillement ? Que faut-il, en un mot, pour que le beau occupe la place, au centre du monde, qui est la sienne ?
Que faut-il ?… Il faut, tout d’abord, que des créateurs surgissent, évidemment. En très grand nombre et de façon nullement marginale. Il nous faut des créateurs capables non seulement de créer de grandes œuvres, mais d’incarner à travers elles tout un nouveau, tout un grand élan. Des créateurs dont les œuvres reçoivent dans le monde et dans le cœur des hommes l’accueil que la beauté devra arracher aux objets et à l’argent des marchands. »
Javier Portella
La dissidence par la beauté, allocution au deuxième colloque de l’Institut Iliade, Paris, Maison de la Chimie, 25 avril 2015