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Citations sur le pouvoir

Partout où elle a pris le pouvoir, la bourgeoisie a foulé…

« Par­tout où elle a pris le pou­voir, la bour­geoi­sie a fou­lé aux pieds les rela­tions féo­dales, patriar­cales et idyl­liques. Tous les liens com­plexes et variés qui unis­saient l’homme féo­dal à ses supé­rieurs natu­rels, elle les a bri­sés sans pitié pour ne lais­ser sub­sis­ter d’autre lien, entre l’homme et l’homme, que le froid inté­rêt, les dures exi­gences du paie­ment au comp­tant. Elle a noyé les fris­sons sacrés de l’extase reli­gieuse, de l’enthousiasme che­va­le­resque, de la sen­ti­men­ta­li­té tra­di­tion­nelle, dans les eaux gla­cées du cal­cul égoïste. Elle a fait de la digni­té per­son­nelle une simple valeur d’échange… La bour­geoi­sie a dépouillé de leur auréole toutes les acti­vi­tés qui pas­saient jusque-là pour véné­rables et qu’on consi­dé­rait avec un saint res­pect. Le méde­cin, le juriste, le prêtre, le poète, le savant, elle en a fait des sala­riés à ses gages. La bour­geoi­sie a déchi­ré le voile de sen­ti­men­ta­li­té qui recou­vrait les rela­tions de famille et les a réduites à n’être que de simples rap­ports d’argent… La bour­geoi­sie ne peut exis­ter sans révo­lu­tion­ner constam­ment les ins­tru­ments de pro­duc­tion, ce qui veut dire les condi­tions de la pro­duc­tion, c’est-à-dire les rap­ports sociaux… Ce bou­le­ver­se­ment conti­nuel de la pro­duc­tion, ce constant ébran­le­ment de tout le sys­tème social, cette agi­ta­tion et cette insé­cu­ri­té per­pé­tuelle dis­tinguent l’époque bour­geoise de toutes les pré­cé­dentes… Tout ce qui avait soli­di­té et per­ma­nence s’en va en fumée, tout ce qui était sacré est pro­fa­né, et les hommes sont for­cés enfin d’envisager leurs condi­tions d’existence et leurs rap­ports réci­proques avec des yeux désa­bu­sés… La bour­geoi­sie a sou­mis la cam­pagne à la ville, elle a subor­don­né les peuples de pay­sans aux peuples de bourgeois… »

Karl Marx et Frie­drich Engels
Le Mani­feste du par­ti com­mu­niste (Mani­fest der kom­mu­nis­ti­schen Par­tei), 1848, trad. Émile Bot­ti­gel­li, édi­tions Flam­ma­rion, 1998

Chacun se voit assurer l’indépendance par rapport à de nombreuses…

« Cha­cun se voit assu­rer l’indépendance par rap­port à de nom­breuses formes de pres­sion éta­tique, la majo­ri­té dis­pose d’un confort dont nos pères et nos grands-pères n’avaient aucune idée, on peut désor­mais éle­ver la jeu­nesse dans l’esprit des nou­veaux idéaux, en l’appelant à l’épanouissement phy­sique et au bon­heur, de l’argent, des loi­sirs, en l’habituant à une liber­té de jouis­sance presque sans limites – alors dites-moi au nom de quoi, dites-moi dans quel but cer­tains devraient s’arracher à tout cela et ris­quer leur pré­cieuse vie pour la défense du bien com­mun, sur­tout dans le cas bru­meux où c’est encore dans un pays éloi­gné qu’il faut aller com­battre pour la sécu­ri­té de son peuple ? Même la bio­lo­gie sait cela : il n’est pas bon d’être habi­tué à un trop grand bien-être. Aujourd’hui, c’est de la vie de la socié­té occi­den­tale que le bien-être a com­men­cé de sou­le­ver son masque funeste. »

Alexandre Sol­je­nit­syne
Le déclin du cou­rage, dis­cours à l’université de Har­vard du 8 juin 1978, trad. Gene­viève et José Johan­net, édi­tions Les Belles Lettres, 2014

Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait…

« Je veux ima­gi­ner sous quels traits nou­veaux le des­po­tisme pour­rait se pro­duire dans le monde : je vois une foule innom­brable d’hommes sem­blables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se pro­cu­rer de petits et vul­gaires plai­sirs, dont ils emplissent leur âme. […] Au-des­sus de ceux-là s’élève un pou­voir immense et tuté­laire, qui se charge seul d’assurer leur jouis­sance et de veiller sur leur sort. Il est abso­lu, détaillé, régu­lier, pré­voyant et doux. Il res­sem­ble­rait à la puis­sance pater­nelle si, comme elle, il avait pour objet de pré­pa­rer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irré­vo­ca­ble­ment dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pour­vu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il tra­vaille volon­tiers à leur bon­heur ; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il pour­voit à leur sécu­ri­té, pré­voit et assure leurs besoins, faci­lite leurs plai­sirs, conduit leurs prin­ci­pales affaires, dirige leur indus­trie, règle leurs suc­ces­sions, divise leurs héri­tages ; que ne peut-il leur ôter entiè­re­ment le trouble de pen­ser et la peine de vivre ! »

Alexis de Tocqueville
De la démo­cra­tie en Amé­rique, 1840

La décadence c’est quand on commence…

« La déca­dence c’est quand on com­mence à faire des choix qui ne sont pas favo­rables à soi-même. »

Frie­drich Nietzsche
L’Antéchrist, Impré­ca­tion contre le chris­tia­nisme, (Der Anti­christ, Fluch auf das Chris­ten­tum), 1896, trad. Eric Blon­del, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 1994

Si un jour l’humanité revenait à des conditions plus normales…

« Si un jour l’humanité reve­nait à des condi­tions plus nor­males, peu de cultures lui sem­ble­ront aus­si sin­gu­lières que l’actuelle, dans laquelle on a cou­ru après toute forme de pou­voir et de domi­na­tion de la matière, négli­geant cepen­dant la domi­na­tion de l’esprit, des émo­tions et de la vie psy­chique en géné­ral. C’est ain­si que beau­coup de nos contem­po­rains – les soi-disant hommes d’action en pre­mière ligne – res­semblent à ces crus­ta­cés qui sont si durs et pleins d’excroissances sca­breuses sur la cara­pace et si mous et inver­té­brés à l’intérieur. »

Julius Evo­la
La Doc­trine de l’Éveil (La dotri­na del Ris­ve­glio – Sag­gio sull’ascesi bud­dis­ta), 2e édi­tion, 1965

Je crois que notre société industrielle souffre…

« Je crois que notre socié­té indus­trielle souffre d’un malaise fon­da­men­tal, qui est d’ordre moral et poli­tique et se résume à ceci que l’individu n’a de pou­voir que dans le rôle irres­pon­sable du consommateur. »

Ber­trand de Jouvenel
Arca­die, Essai sur le mieux vivre, in Revue de droit com­pa­ré, édi­tions S.E.D.E.S, 1969

Le pouvoir de commencer (beginning), avant de devenir…

« Le pou­voir de com­men­cer (begin­ning), avant de deve­nir un évé­ne­ment his­to­rique, est la plus haute capa­ci­té de l’homme, il est iden­tique à la liber­té de l’homme. […] Ce com­men­ce­ment est garan­ti par chaque nais­sance ; il est le fait de chaque homme. »

Han­nah Arendt
The Ori­gins of Tota­li­ta­rism, 1951, New York, édi­tions Har­court, 1973

Ne perdez pas votre temps à discuter avec ces sortes de gens…

« Ne per­dez pas votre temps à dis­cu­ter avec ces sortes de gens. On ne les per­suade point ; livrez-les au fouet des évé­ne­ments pour toute réponse. »

Emma­nuel-Joseph Sieyès
Réponses à quelques opi­nions contre les grandes assem­blées et contre la liber­té de parole, 1789

Le dixième siècle est probablement le plus atroce…

« Le dixième siècle est pro­ba­ble­ment le plus atroce de notre his­toire. Avec la déca­dence de l’autorité caro­lin­gienne, les cala­mi­tés recom­men­çaient : au Sud, les Sar­ra­sins avaient repa­ru, et un autre fléau était venu : les Nor­mands s’enhardissaient et dévas­taient le pays.
L’impuissance des Caro­lin­giens à repous­ser ces enva­his­seurs hâta la dis­so­lu­tion géné­rale. Désor­mais, le peuple ces­sa de comp­ter sur le roi. Le pou­voir royal devint fic­tif. L’État est en faillite. Per­sonne ne lui obéit plus. On cherche pro­tec­tion où l’on peut. L’autorité publique s’est éva­nouie : c’est le chaos social et poli­tique. Plus de Fran­cie ni de France. Cent, mille auto­ri­tés locales, au hasard des cir­cons­tances, prennent le pou­voir. Le gou­ver­neur de pro­vince, le gou­ver­neur de can­ton, le duc, le comte, de moindres per­son­nages, s’établissent dans leurs charges, les lèguent à leurs enfants, se com­portent en vrais souverains.
Ce serait une erreur de croire que les popu­la­tions eussent été hos­tiles à ce mor­cel­le­ment de la sou­ve­rai­ne­té. Tout ce qu’elles deman­daient, c’étaient des défen­seurs. La féo­da­li­té nais­sait de l’anarchie et du besoin d’un gou­ver­ne­ment, comme aux temps de l’humanité pri­mi­tive. Repré­sen­tons-nous des hommes dont la vie était mena­cée tous les jours, qui fuyaient les ban­dits de toute espèce, dont les mai­sons étaient brû­lées et les terres rava­gées. Dès qu’un indi­vi­du puis­sant et vigou­reux s’offrait pour pro­té­ger les per­sonnes et les biens, on était trop heu­reux de se livrer à lui, jusqu’au ser­vage, pré­fé­rable à une exis­tence de bête traquée.
De quel prix était la liber­té quand la ruine et la mort mena­çaient à toute heure et par­tout ? Ain­si naquit une mul­ti­tude de monar­chies locales fon­dées sur un consen­te­ment don­né par la détresse. »

Jacques Bain­ville
His­toire de France, 1924

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