« L’héroïsme n’affronte pas seulement des ennemis concrets, mais aussi des états de l’âme. »
Oswald Spengler
Écrits historiques et philosophiques. Pensées, éditions Copernic, 1980
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« L’héroïsme n’affronte pas seulement des ennemis concrets, mais aussi des états de l’âme. »
Oswald Spengler
Écrits historiques et philosophiques. Pensées, éditions Copernic, 1980
« Ils faisaient preuve ainsi de deux qualités que tout homme digne de ce nom réunit : l’amour de la vie et le mépris de la mort. »
Ernst Jünger
Lieutenant Sturm (Sturm), 1923 et 1963, trad. Philippe Giraudon, éditions Viviane Hamy, 1991
« Notre Europe contemporaine, ce foyer d’un effort soudain et irréfléchi, pour mélanger radicalement les rangs et, par conséquent, les races, est, par cela même, sceptique du haut en bas de l’échelle, tantôt animée de ce scepticisme noble qui, impatient et lascif, saute d’une branche à l’autre, tantôt troublé et comme obscurci par un nuage de questions — et parfois las de sa volonté à en mourir ! Paralysie de la volonté, où ne rencontre-t-on pas aujourd’hui cette infirmité ! »
Friedrich Nietzsche
Par-delà le bien et le mal – Prélude d’une philosophie de l’avenir (Jenseits von Gut und Böse – Vorspiel einer Philosophie der Zukunft), 1886, trad. Patrick Wotling, éditions Garnier-Flammarion, 2000
« Si l’on admet […] que, de tout temps, le danger n’a rapproché que des hommes qui pouvaient désigner, au moyen de signes semblables, des besoins semblables, des événements semblables, il résulte, dans l’ensemble, que la facilité de communiquer dans le péril, c’est-à-dire en somme le fait de ne vivre que des événements moyens et communs, a dû être la force la plus puissante de toutes celles qui ont dominé l’homme jusqu’ici. Les hommes les plus semblables et les plus ordinaires eurent toujours et ont encore l’avantage ; l’élite, les hommes raffinés et rares, plus difficiles à comprendre, courent le risque de rester seuls et, à cause de leur isolement, ils succombent aux dangers et se reproduisent rarement. Il faut faire appel à de prodigieuses forces adverses pour entraver ce naturel, trop naturel, progressus in simile, le développement de l’homme vers le semblable, l’ordinaire, le médiocre, le troupeau — le commun ! »
Friedrich Nietzsche
Par-delà le bien et le mal – Prélude d’une philosophie de l’avenir (Jenseits von Gut und Böse – Vorspiel einer Philosophie der Zukunft), 1886, trad. Patrick Wotling, éditions Garnier-Flammarion, 2000
« C’est pour préserver ce qui est neuf et révolutionnaire dans chaque enfant que l’éducation doit être conservatrice, c’est-à-dire assurer ‘la continuité du monde’. »
Hannah Arendt
« La crise de l’éducation », La crise de la culture. Huit exercices de pensée politique, 1968, trad. Collectif (éditions de Patrick Lévy), éditions Gallimard, coll. Folio essais, 1989
« Partout où elle a pris le pouvoir, la bourgeoisie a foulé aux pieds les relations féodales, patriarcales et idylliques. Tous les liens complexes et variés qui unissaient l’homme féodal à ses supérieurs naturels, elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d’autre lien, entre l’homme et l’homme, que le froid intérêt, les dures exigences du paiement au comptant. Elle a noyé les frissons sacrés de l’extase religieuse, de l’enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité traditionnelle, dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d’échange… La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités qui passaient jusque-là pour vénérables et qu’on considérait avec un saint respect. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, le savant, elle en a fait des salariés à ses gages. La bourgeoisie a déchiré le voile de sentimentalité qui recouvrait les relations de famille et les a réduites à n’être que de simples rapports d’argent… La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les conditions de la production, c’est-à-dire les rapports sociaux… Ce bouleversement continuel de la production, ce constant ébranlement de tout le système social, cette agitation et cette insécurité perpétuelle distinguent l’époque bourgeoise de toutes les précédentes… Tout ce qui avait solidité et permanence s’en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés enfin d’envisager leurs conditions d’existence et leurs rapports réciproques avec des yeux désabusés… La bourgeoisie a soumis la campagne à la ville, elle a subordonné les peuples de paysans aux peuples de bourgeois… »
Karl Marx et Friedrich Engels
Le Manifeste du parti communiste (Manifest der kommunistischen Partei), 1848, trad. Émile Bottigelli, éditions Flammarion, 1998
« Je me sens le courage de m’aventurer dans le monde, de porter toute la souffrance et tout le bonheur de la terre, de me battre avec les tempêtes et de ne pas faiblir dans les grincements du naufrage ! »
Johann Wolfgang von Goethe
Faust primitif (ou premier Faust), 1808
« Dans l’acte d’engendrer, [le père] célèbre un mystère à lui-même inconnu. Son apport personnel peut s’y engloutir. Il est, par exemple, possible que nous ressemblions à un oncle ou à un aïeul lointain plus qu’à lui. Les généalogistes, et aussi les biologistes, ont l’habitude de telles surprises ; souvent, elles font éclater leur système. Le bagage de l’hérédité n’a pas de limites ; il remonte jusqu’au monde de l’inanimé. Il peut surgir de cette mer des êtres dont l’espèce s’est depuis longtemps éteinte. »
Ernst Jünger
Eumeswil, 1977, trad. Henri Plard, éditions La Table Ronde, coll. Vermillon, 1978.
« Il n’y a point de passé vers quoi il soit permis de porter ses regrets, il n’y a qu’une éternelle nouveauté, qui se forme des éléments grandis du passé ; et la vraie nostalgie doit être toujours créatrice, produire à tout instant une nouveauté meilleure encore. »
Johann Wolfgang von Goethe
Élégie de Marienbad, 1823, trad. Jean Tardieu, éditions Gallimard, coll. Poésie, 1993
« Aux regards initiés, toute chose indique la trace d’un Dieu. »
Friedrich von Schiller
Les Dieux de la Grèce, 1788, cité par Christopher Gérard, Parcours païen, L’Age d’Homme, 2000
« J’appelle dépravé tout animal, toute espèce, tout individu qui perd ses instincts, qui choisit, qui préfère ce qui lui fait mal. »
Friedrich Nietzsche
L’Antéchrist, Imprécation contre le christianisme, (Der Antichrist, Fluch auf das Christentum), 1896, trad. Eric Blondel, éditions Garnier-Flammarion, 1994