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Citations sur la montagne

La haute montagne peut permettre à certains d’assouvir…

« La haute mon­tagne peut per­mettre à cer­tains d’assouvir leur goût stu­pide du risque pour le risque ; elle peut per­mettre à des gens plus ou moins « entraî­nés » et incons­cients de pra­ti­quer une acti­vi­té spor­tive banale ; elle peut être le luxe que se paient des hommes à l’esprit étroit pétri­fiés par la « civi­li­sa­tion » des plaines de regar­der à la jumelle des « pano­ra­mas » tou­ris­tiques. Mais, pour d’autres, elle n’est rien de tout cela : elle est une voie de libé­ra­tion, de dépas­se­ment, d’accomplissement intérieur.

Les deux grands pôles de la vie à l’état pur, l’action et la contem­pla­tion, s’y confondent.

L’action, c’est la res­pon­sa­bi­li­té abso­lue, le fait de se sen­tir abso­lu­ment seul, de ne pou­voir comp­ter que sur sa force et son cou­rage, joints à une maî­trise de soi lucide et chirurgicale.

La contem­pla­tion, c’est l’essence même de cette expé­rience héroïque : le regard devient cir­cu­laire et solaire, il n’y a plus que le ciel et des forces pures et libres qui reflètent et figent l’immensité dans le chœur tita­nique des sommets. »

Julius Evo­la
Médi­ta­tions du haut des cimes (Medi­ta­zio­ni delle vette), 1974, trad. Bru­no Cariou, Les édi­tions du Lore, 2012

Je ne suis pas un historien qui fait des recherches dans…

« Je ne suis pas un his­to­rien qui fait des recherches dans les vieux manus­crits ou dans les docu­ments d’archives ; je me contente d’être un nar­ra­teur qui suit quelques traces de sa terre natale : de temps en temps, une lettre ou un pli m’arrivent par la poste, ou bien je trouve un livre qui me rap­pelle l’origine de la race qui vit sur ce haut pla­teau et que l’on disait cimbre’. »

Mario Rigo­ni Stern
Sen­tiers sous la neige (Sen­tie­ri soto la neve), 1998, trad. Monique Bac­cel­li, édi­tions La Fosse aux ours, 2000

L’alpinisme nous permet de fonder un homme complet…

« Je pour­suis un autre che­min, en alti­tude, ma mys­tique s’émerveille des vrais chefs d’œuvre et s’étonne de pou­voir regar­der, entendre, sen­tir la nature. Vous avez lais­sé votre intel­li­gence, ce tyran stu­pide, tirer un épais rideau devant vos yeux, vous ne pou­vez donc pas voir que vous êtes entou­rés de vraies mer­veilles. Vous avez lais­sé cette com­pagne impor­tune dire quelques mots futiles au sujet des mys­tères du monde, vous croyez donc en être arri­vés à domi­ner tout mys­tère, vous croyez les avoir réso­lus scien­ti­fi­que­ment, selon des lois et vous êtes fiers, espèces de fous, de ne plus vous éton­ner de rien. Vous ne pres­sen­tez même pas que vous pos­sé­dez les clefs qui vous per­met­tront de déchif­frer ces mil­lions de runes, les plus fines impres­sions, les mil­liers de sen­ti­ments dif­fé­rents de votre cœur. Si vous vous entraî­nez à retrou­ver sans cesse ce pou­voir d’émer­veille­ment, à obéir en vous aux impres­sions les plus légères et les plus nuan­cées, à ampli­fier les sons, comme si vous aviez un micro­phone, et à vous éle­ver de l’obscurité à la lumière, — alors vous par­vien­drez à l’âme des choses et vous pour­rez écou­ter la parole de Dieu. Mais tous les concepts géné­raux, tout le pauvre voca­bu­laire avec lequel l’intelligence humaine bor­née croit appré­hen­der l’inépuisable uni­vers, vous devez les fou­ler au pied avec mépris. Chaque vision, chaque vue dif­fé­rente de la mon­tagne, chaque petite plante, chaque coup d’aile du chou­cas, chaque regard humain, le silence sacré de ce lever de soleil sur le col du Mönch, vous devez les res­sen­tir comme quelque chose d’unique, comme quelque chose qui n’a jamais exis­té aupa­ra­vant, comme un miracle inouï, et vous lais­ser impré­gner de leurs par­ti­cu­la­ri­tés. Alors votre vie ne sera plus qu’une chaîne de révé­la­tions et vous vous serez méta­mor­pho­sés en enfants naïfs, en dieux grecs.
De nou­veau un autre monde, atten­du avec curio­si­té. Nous n’avons pas la sur­prise de décou­vrir des hori­zons loin­tains ; nous sommes au contraire à l’entrée du petit jar­din enchan­té de Laurin. […]
Voi­là ce que j’ai trou­vé pour la pre­mière fois dans la mon­tagne et ce que je cherche désor­mais en connais­sance de cause : l’unité infi­nie et l’harmonie des forces et des élé­ments de la nature, tout comme l’harmonie des forces, des pul­sions, des sen­ti­ments de mon moi pro­fond et l’harmonie de ces deux ensembles l’un envers l’autre. Pen­dant que notre civi­li­sa­tion accul­tu­rée dis­perse et dés­unit tout, c’est en mon­tagne, dans cette vaste nature qui aspire au divin, que chaque indi­vi­dua­li­té peut se fondre dans le cos­mos. Ce n’est pas une petite har­mo­nie super­fi­cielle, à trois sous. Les pics les plus bizarres, les pré­ci­pices les plus affreux, les hur­le­ments de la tem­pête, les ava­lanches des­truc­trices se mêlent en une par­faite uni­té avec le plus doux des rayons de soleil, le plus léger voile de brume, l’insecte minus­cule, la fleur qui brille en silence sur le rocher. […]
L’alpinisme nous per­met de fon­der un homme com­plet, il nous sort de l’arbitraire bar­bare pour nous éle­ver vers une har­mo­nie sœur de l’harmonie grecque. Pen­dant près de deux mil­lé­naires, le corps a été offi­ciel­le­ment mépri­sé et assu­jet­ti comme un prin­cipe mau­vais, la pen­sée mona­cale avait dis­so­cié le corps et l’esprit. Nous qui vou­lons être à la pointe de la moder­ni­té, nous sommes reve­nus bien en deçà, nous sommes joyeux d’appartenir à la terre. Nous pou­vons de nou­veau, comme les Grecs ingé­nus, nous réjouir ouver­te­ment de la beau­té phy­sique et de l’action impétueuse. »

Eugen Gui­do Lammer
Jung­born (Fon­taine de Jou­vence), 1922, trad. Anne-Laure Blanc (non édi­tée), selon l’édition Rother Ver­lag de 1935

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