« Selon Hugo Billard, auteur de manuels chez Belin, interrogé pour un article du Monde le 16 septembre 2011, “les manuels diffusent les valeurs que les programmes drainent : ils sont prorépubicains, pro-européens, pour l’équilibre social et la diversité culturelle”.
[…] Une pesée globale des exemples choisis par les manuels permet de retrouver les grands mouvements de l’opinion dominante des premières années du XXIe siècle. Les manuels ne sont plus l’instrument d’une idéologie patriotique ou socialisante dont il faudrait transmettre les réflexes, mais le lieu d’expression des priorités d’une époque qui vit sur les ruines des grands messianismes séculiers du XXe siècle. Noircissant le passé et restant discrets sur bien des violences sociales contemporaines, les manuels restent “progressistes”, tout en étant marqués par une tendance à l’éloge des cultures non-européennes, à la critique des idées “identitaires” et à un certain fatalisme. »
Vincent Badré
L’Histoire fabriquée ? Ce qu’on ne vous a pas dit à l’école…, Éditions du Rocher, 2012