« L’insécurité et le caractère frelaté de la vie intellectuelle de cette époque qui, à bien des égards, faisait pourtant montre ailleurs d’énergie et de grandeur, s’expliquent aujourd’hui à nos yeux comme un symptôme de l’épouvante qui saisit l’esprit lorsque, au terme d’une ère de triomphe et de prospérité apparents, il se trouva soudain en face du néant, d’une grande détresse matérielle, d’une période d’orages politiques et de guerres, en proie du jour au lendemain à la défiance de soi, doutant de sa force et de sa dignité, voire de son existence. »
Hermann Hesse
Le Jeu des perles de verre (Das Glasperlenspiel), 1943, trad. Jacques Martin, Calmann-Lévy éditeur, 1955