« Le divorce entre l’ethnos et la polis semble aujourd’hui bel et bien consommé, de telle sorte que la nation […] ne rassemble plus, en de larges portions de son territoire, qu’une agrégation de « citoyens », dont certains – le plus souvent d’origine autochtone – sont privés de toute mémoire identitaire, tandis que d’autres s’assemblent en communautés soudées autour d’une identité ethnoculturelle de plus en plus clairement revendiquée, très différente pourtant de celle que possédait le pays d’accueil quelques décennies auparavant. Tous ces individus, ressortissants d’une nation désormais éclatée, sont moins animés du désir de « vivre ensemble » que soumis à la nécessité de « vivre côte à côte »
Henri Levavasseur
L’identité, socle de la cité, éditions La nouvelle Librairie, 2021