« La guerre rogne un peu ses héros ; on nous coupe, au lendemain d’une victoire, une jambe, un bras, on nous met des yeux de verre et des mentons d’argent. Une fois le coup de scie donné, tout est dit. Mais le cœur mutilé, lui, poignardé dans cette lutte sourde, atteint par les coups de feu de la vie, on ne l’arrache pas de la poitrine pour en clouer un autre. – On ne fait pas des cœurs en bois. – Il reste là attaché, saignant, avec le poignard au milieu. »
Jules Vallès
Les Réfractaires (1866), G. Charpentier éditeur, 1881