« Comme le paysan Péguy — ils meurent la même année, en 1914 —, Mistral se moque donc du comptage des voix, de l’arithmétique des scrutins, de la “formalité truquée” (Péguy) des suffrages et du règne de la quantité si cher aux amphictyons ; il s’attache au contraire à ce qui demeure, qui ne dépend pas des caprices et des passions individuelles, à ce que Péguy appelle le “réel”, et lui la “vie vivante”, cela même que les Morticoles n’aiment que lorsqu’il a disparu dans la rigidité du cadavre et le froid glacial du calcul. »
Rémi Soulié
Frédéric Mistral. Patrie charnelle et Provence absolue, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023