« Ce que l’on gagne en extension géographique des échanges, par le brouillage du proche et du lointain, on le perd par l’extension concomitante de la bureaucratie et des systèmes formels de contrôle. D’une part, on paraît démultiplier les possibilités d’échanges, en les ouvrant à la Terre entière. Mais de l’autre, on les réduit considérablement en normalisant, en réglementant, en vérifiant. C’est ainsi qu’un vaste carcan juridique, normatif et technique finit par devenir le cadre principal de l’action humaine. L’homme est « libre », mais uniquement au sein de cette « mégamachine ». »
Guillaume Travers
La société de surveillance, stade ultime du libéralisme, éditions La Nouvelle Libraire, coll. dans l’arène, 2021