« Ne cherchez point à trop réussir votre mort. Sous peine de rater ce qui la précédait et qui n’est pas négligeable… la vie ! »
Sylvain Tesson
Un été avec Homère, éditions des Équateurs, 2018
Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne
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Auteur : Sylvain Tesson
Éditeur : Éditions des Équateurs (2018)
Présentation de l’éditeur : « Au long de l’Iliade et de l’Odyssée chatoient la lumière, l’adhésion au monde, la tendresse pour les bêtes, les forêts – en un mot, la douceur de la vie. N’entendez-vous pas la musique des ressacs en ouvrant ces deux livres ? Certes, le choc des armes la recouvre parfois. Mais elle revient toujours, cette chanson d’amour adressée à notre part de vie sur la terre. Homère est le musicien. Nous vivons dans l’écho de sa symphonie. »
Homère continue de nous aider à vivre. Pour écrire Un été avec Homère, Sylvain Tesson s’est retiré sur une île des Cyclades, au bord de la mer Égée, dans la lumière, l’écume et le vent. « Nous sommes les enfants de notre paysage », écrivait Lawrence Durrell. Un été avec Homère est à l’origine une série d’émissions diffusées pendant l’été 2017 sur France Inter.
« Ne cherchez point à trop réussir votre mort. Sous peine de rater ce qui la précédait et qui n’est pas négligeable… la vie ! »
Sylvain Tesson
Un été avec Homère, éditions des Équateurs, 2018
« […] nous portons dans nos cœurs une Ithaque intérieure que nous rêvons parfois de reconquérir, parfois regagner, souvent de préserver. »
Sylvain Tesson
Un été avec Homère, éditions des Équateurs, 2018
« Que retient-on de ces premiers chants de l’Odyssée ?
La vie nous impose des devoirs.
Il importe d’abord de ne pas transgresser la mesure du monde.
S’il faut réparer un forfait commis, il ne faut pas dévier de sa course ni renier les objectifs fixés.
Enfin, ne jamais oublier l’individu que l’on est, ni l’endroit d’où l’on vient, ni l’endroit où l’on va. »
Sylvain Tesson
Un été avec Homère, éditions des Équateurs, 2018
« Ulysse est libre. Débarrassé de la pire menace possible dans la vie d’un homme après l’oubli de son identité : l’oubli de son dessein. »
Sylvain Tesson
Un été avec Homère, éditions des Équateurs, 2018
« On pourrait opposer à l’Œdipe de Freud le Télémaque d’Homère et inventer un nouveau syndrome appuyé sur les retrouvailles au lieu de la rupture. Télémaque ne veut pas tuer le père, ni convoiter la mère. Il lutte pour retrouver son géniteur, le réinstaller sur le trône, réunir ses parents. L’Œdipe freudien, lui, doit profaner ses origines pour affirmer son individualité. Puis-je avouer que je trouve plus princière la figure télémaquienne ? En quoi ne correspondrait-elle pas à nos structures psychiques enfouies ? »
Sylvain Tesson
Un été avec Homère, éditions des Équateurs, 2018
« Un guerrier dans une époque solaire peut admirer la grandeur humaine de son adversaire. »
Sylvain Tesson
Un été avec Homère, éditions des Équateurs, 2018
« En termes écologiques, on dit que les signaux d’alerte sont dans le rouge. En termes mythologiques, on dit que les fleuves débordent de dégoût. Nous sommes, comme Achille, poursuivis par les eaux. Nous ne comprenons pas encore qu’il faut ralentir notre course vers ce gouffre que nous continuons sottement à appeler le progrès. »
Sylvain Tesson
Un été avec Homère, éditions des Équateurs, 2018
« Un grec doit savoir se contenir et jouir de ce qu’il reçoit dans les limites de la disposition naturelle. (…) L’impératif de la mémoire irrigue la philosophie grecque. Et constituera l’un des enjeux des poèmes. Rien de trop, était-il écrit sur le portique de Delphes. Cela ne veut pas dire que point trop n’en faut. Cela signifie qu’il convient de savoir s’arrêter aux parapets du monde. Tout dépassement mènera au pire. Tout ce qui brille trop, éclate ou triomphe inconsidérément, subira un jour un retour de bâton. L’Iliade insiste en permanence sur ce revirement de la force. Le vainqueur se trouvera un jour défait. Les héros s’enfuiront après avoir gagné. Les Achéens se débanderont après s’être approchés des Troyens qui, eux-mêmes, reculeront à la suite d’un assaut réussi. La force est un balancier. Elle va et vient… périront de l’avoir utilisée sans modération. »
Sylvain Tesson
Un été avec Homère, éditions des Équateurs, 2018