« En Jeanne nous voyons agir, à son insu, les vieilles imaginations celtiques. Le paganisme supporte et entoure cette sainte chrétienne. La Pucelle honore les saints, mais d’instinct elle préfère ceux qui abritent sous leurs vocable les fontaines fées. Les diverses puissances religieuses éparses dans cette vallée meusienne, Jeanne les ramasse et les accorde, dût-elle en mourir par un effet de sa noblesse naturelle… Fontaines druidiques, ruines latines et vieilles églises romanes forment un concert. (…) Autant que nous aurons un cœur celtique et chrétien, nous ne cesserons d’aimer cette fée dont nous avons fait une sainte. »
Maurice Barrès
L’œuvre de Maurice Barrès (Philippe Barrès, Maurice Barrès), tome XII, éditions Au Club de l’honnête homme, 1967