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Thème

Citations sur les mythes et religions

Il n’y a pas de progrès qui vaille…

« Il n’y a pas de pro­grès qui vaille (et qui puisse rendre super­flu la fonc­tion que peut avoir la reli­gion au sens le plus haut et sévère, pour l’homme non dégra­dé), quand il s’agit de pro­blèmes plus réels, qui sont ceux de la mort, de l’angoisse exis­ten­tielle, de bou­le­ver­se­ments dus à l’irruption de l’irrationnel, aux pas­sions et aux ins­tincts eux-mêmes. Croire le contraire, croire que le pro­grès, la science, la tech­no­cra­tie ou même le Christ quand il est pré­sen­té comme un modèle d’altruisme huma­ni­taire, puisse résoudre de tels pro­blèmes, relève du pri­mi­ti­visme et d’un manque com­plet de sens du tra­gique de la vie et de la condi­tion humaine. »

Julius Evo­la
Il Conci­lia­tore, 15 juin 1969

La nature n’est pas seulement sentiment d’appartenance ou motif d’exaltation…

« La nature n’est pas seule­ment sen­ti­ment d’appartenance ou motif d’exaltation.
Elle est le siège de puis­sances, béné­fiques ou malé­fiques, qu’il convient avant toute chose de se conci­lier. Ce fut le rôle de l’animisme et de ses légions d’initiés arpen­tant l’espace euro­péen pen­dant trente, cin­quante, cent mille ans. Les sor­ciers peints dans les grottes, à l’origine peut-être des figures d’Odhinn-Wotan (Odhinn qui reçut les runes sus­pen­du à un arbre et la sagesse en buvant à une source, Odhinn et sa Chasse sau­vage !) et plus tard de Mer­lin-Myrd­din, étaient entiè­re­ment liés à la nature qu’ils inter­ro­geaient, uti­li­saient et conjuraient. »

Éric Gro­lier
Ce que nous sommes. Aux sources de l’i­den­ti­té euro­péenne, Phi­lippe Conrad dir., édi­tion Ins­ti­tut Iliade / Pierre-Guillaume de Roux, 2018

Pour que les Français comprennent bien les défis dans lesquels ils ont été entraînés…

« Pour que les Fran­çais com­prennent bien les défis dans les­quels ils ont été entraî­nés mal­gré eux, je sou­haite rap­pe­ler que le voile, comme l’avait lon­gue­ment déve­lop­pé l’isla­mo­logue Abdel­wa­hab Med­deb dans une tri­bune publiée en décembre 2009 dans le Monde, n’est pas un simple bout de tis­su. […] Ce n’était pas néces­sai­re­ment le cas il y a vingt ans, mais nos hommes et femmes poli­tiques ont depuis par­fai­te­ment pris conscience de la réa­li­té des enjeux. Ils savent éga­le­ment qu’une femme qui se voile devient pour les autres musul­manes une leçon de morale ambu­lante qui peut ouvrir la voie à l’exercice, sur ces der­nières, d’une pres­sion de leur entou­rage ; d’où la pro­li­fé­ra­tion des voiles que l’on observe. Le voile n’est donc pas neutre et peut se muer en ins­tru­ment d’amputation de liber­té pour un cer­tain nombre de femmes. Par ailleurs, comme le mettent en évi­dence nombre d’enquêtes sur les signes reli­gieux – la der­nière en date étant celle du Cré­doc, les Fran­çais se sentent de plus en plus déran­gés par ces signes, et sont 81 % à sou­hai­ter les voir inter­dits dans les entre­prises pri­vées. Je ne vois donc pas en quoi la déci­sion de Najat Val­laud-Bel­ka­cem [d’autoriser les mères voi­lées à accom­pa­gner les sor­ties sco­laires, NDLR] pour­rait être assi­mi­lée à un quel­conque geste d’apaisement ou de tolérance.
Main­te­nant, cela fait mal­heu­reu­se­ment bien long­temps que notre classe poli­tique ose tout et risque tout, y com­pris la désta­bi­li­sa­tion des fon­da­tions de la mai­son France, sans vrai­ment prendre garde aux consé­quences : il y a fort à parier que le peuple fran­çais n’est pas mort, ne s’est pas sui­ci­dé et qu’il est en train de sor­tir, peu à peu, de sa longue anesthésie. »

Mali­ka Sorel
Inter­view au figaro.fr, 29 octobre 2014

La vie éternelle, l’éternel retour de la vie…

« Ce n’est que par les mys­tères dio­ny­siens, par la psy­cho­lo­gie de l’état dio­ny­sien que s’exprime la réa­li­té fon­da­men­tale de l’instinct hel­lé­nique — sa volon­té de vie”. Qu’est-ce que l’Hel­lène se garan­tis­sait par ces mys­tères ? La vie éter­nelle, l’éternel retour de la vie ; l’avenir pro­mis et sanc­ti­fié dans le pas­sé ; l’affirmation triom­phante de la vie au-des­sus de la mort et du chan­ge­ment ; la vie véri­table comme pro­lon­ge­ment col­lec­tif par la pro­créa­tion, par les mys­tères de la sexua­li­té. C’est pour­quoi le sym­bole sexuel était pour les Grecs le sym­bole véné­rable par excel­lence, le véri­table sens pro­fond dans toute la pié­té antique. Toutes les par­ti­cu­la­ri­tés de l’acte de la géné­ra­tion, de la gros­sesse, de la nais­sance éveillent les sen­ti­ments les plus éle­vés et les plus solen­nels. Dans la science des mys­tères la dou­leur est sanc­ti­fiée : le tra­vail d’enfantement” ren­dant la dou­leur sacrée, — tout ce qui est deve­nir et crois­sance, tout ce qui garan­tit l’avenir néces­site la dou­leur… Pour qu’il y ait la joie éter­nelle de la créa­tion, pour que la volon­té de vie s’affirme éter­nel­le­ment par elle-même il faut aus­si qu’il y ait les dou­leurs de l’enfantement”… Le mot Dio­ny­sos signi­fie tout cela : je ne connais pas de sym­bo­lisme plus éle­vé que ce sym­bo­lisme grec, celui des fêtes dio­ny­siennes. Par lui le plus pro­fond ins­tinct de la vie, celui de la vie à venir, de la vie éter­nelle est tra­duit d’une façon reli­gieuse, — la voie même de la vie, la pro­créa­tion, comme la voie sacrée… »

Frie­drich Nietzsche
Cré­pus­cule des idoles ou Com­ment on phi­lo­sophe avec un mar­teau (Göt­zen-Däm­me­rung oder wie man mit dem Ham­mer phi­lo­so­phiert), 1888, trad. Patrick Wot­ling, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2005

Sauvage est la proximité du sacré…

« Sau­vage est la proxi­mi­té du sacré. »

Frie­drich Hölderlin
Œuvres, trad. Phi­lippe Jac­cot­tet, édi­tions Gal­li­mard, coll. Biblio­thèque de la Pléiade, 1967

Le 21 janvier, avec le meurtre du Roi-prêtre…

« Le 21 jan­vier, avec le meurtre du Roi-prêtre, s’achève ce qu’on a appe­lé signi­fi­ca­ti­ve­ment la pas­sion de Louis XVI. Certes, c’est un répu­gnant scan­dale d’avoir pré­sen­té, comme un grand moment de notre his­toire, l’assassinat public d’un homme faible et bon. Cet écha­faud ne marque pas un som­met, il s’en faut. Il reste au moins que, par ses atten­dus et ses consé­quences, le juge­ment du roi est à la char­nière de notre his­toire contem­po­raine. Il sym­bo­lise la désa­cra­li­sa­tion de cette his­toire et la dés­in­car­na­tion du Dieu Chré­tien. Dieu, jusqu’ici, se mêlait à l’histoire par les Rois. Mais on tue son repré­sen­tant his­to­rique, il n’y a plus de roi. Il n’y a donc plus qu’une appa­rence de Dieu relé­gué dans le ciel des principes. »

Albert Camus
L’Homme révol­té, édi­tions Gal­li­mard, coll. Blanche, 1951

Il est dans l’essence du mythe de requérir le culte…

« Parce que le divin demande à être incar­né” (Wal­ter F. Otto), il est dans l’essence du mythe de requé­rir le culte, comme il est dans l’essence du culte d’appeler le mythe. Tous deux tra­duisent la mani­fes­ta­tion du sacré et la pré­sence du divin. Tous deux répondent à cette pré­sence, l’un par la parole, l’autre par le geste, éclai­rant du même coup la façon dont la théo­rie et la pra­tique sont liées. Si le mythe est un dire, le rite est un faire qui pro­longe ce dire. Le mythe, écrit Van der Leeuw, est une célé­bra­tion en parole, le rite est une décla­ra­tion en acte”. Pas­cal David ajoute que le culte n’est autre chose que l’attitude de l’homme dans laquelle le mythe prend corps”. Le culte, en effet, n’est pas une simple évo­ca­tion de l’événement mythique, mais le dévoi­le­ment répé­té, tou­jours plus assu­ré, de cet évé­ne­ment même. L’unité du mythe et du culte, pré­cise Wal­ter F. Otto, consiste en ce que dans les deux cas, la proxi­mi­té du divin se mani­feste dans une Figure”. Dans le culte comme geste, dans le mythe comme parole de véri­té. La plus pro­fonde dif­fé­rence entre les deux est que dans le culte l’homme s’élève jusqu’au divin et agit pour ain­si dire en com­mu­nau­té avec lui, tan­dis que dans le mythe, c’est le divin qui s’abaisse jusqu’à lui en s’incarnant dans une figure humaine ou appa­ren­tée à l’homme. »

Alain de Benoist
L’empire inté­rieur, édi­tions Fata Mor­ga­na, 1995

Puis, les Cavaliers de la Maison du Roi défilèrent autour du tombeau…

« Puis, les Cava­liers de la Mai­son du Roi défi­lèrent autour du tom­beau mon­tés sur des che­vaux blancs, chan­tant en chœur un chant sur Théo­den fils de Then­gel, com­po­sé par son ménes­trel Gléo­wine, qui n’en fit plus d’autre par la suite. Les accents lents des Cava­liers, émurent même les cœurs de ceux qui ne connais­saient pas la langue de ce peuple, mais les paroles du chant firent naître une lueur dans les yeux de ceux de la Marche qui enten­daient de nou­veau le ton­nerre des sabots du Nord et la voix d’Eorl domi­nant le bruit de la bataille dans le Champ de Célé­brant, et l’histoire des rois se pour­sui­vit, le cor de Helm reten­tis­sait dans les mon­tagnes, jusqu’à ce que l’Obscurité tom­bât et que le Roi Théo­den se levât pour tra­ver­ser à che­val l’Ombre jusqu’au feu et mou­rir en splen­deur, tan­dis que le Soleil, reve­nant contre tout espoir, res­plen­dis­sait au matin sur le Mindol-aluin.
Hors du doute, hors des ténèbres, vers le lever du jour
il che­vau­cha, chan­tant dans le Soleil et l’épée hors du fourreau.
Il rani­ma l’espoir, et dans l’espoir il finit,
au-des­sus de la mort, au-des­sus de la peur, au-des­sus du des­tin élevé,
hors de la ruine, hors de la vie, vers une durable gloire. »

J.R.R. Tol­kien
Le Sei­gneur des Anneaux (The Lord of the Rings), 1954 – 1955

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