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Citations sur la nature

Une baie démesurée s’étendait devant moi…

« Une baie déme­su­rée s’étendait devant moi, à perte de vue, entre deux côtes écar­tées se per­dant au loin dans les brumes ; et au milieu de cette immense baie jaune, sous un ciel d’or et de clar­té, s’élevait sombre et poin­tu un mont étrange, au milieu des sables. Le soleil venait de dis­pa­raître, et sur l’horizon encore flam­boyant se des­si­nait le pro­fil de ce fan­tas­tique rocher qui porte sur son som­met un fan­tas­tique monu­ment.
(…) Après plu­sieurs heures de marche, j’atteignis l’énorme bloc de pierres qui porte la petite cité domi­née par la grande église. Ayant gra­vi la rue étroite et rapide, j’entrai dans la plus admi­rable demeure gothique construite pour Dieu sur la terre, vaste comme une ville, pleine de salles basses écra­sées sous des voûtes et de hautes gale­ries que sou­tiennent de frêles colonnes. J’entrai dans ce gigan­tesque bijou de gra­nit, aus­si léger qu’une den­telle, cou­vert de tours, de sveltes clo­che­tons, où montent des esca­liers tor­dus, et qui lancent dans le ciel bleu des jours, dans le ciel noir des nuits, leurs têtes bizarres héris­sées de chi­mères, de diables, de bêtes fan­tas­tiques, de fleurs mons­trueuses, et reliés l’un à l’autre par de fines arches ouvra­gées. »

Guy de Maupassant
Le Hor­la, 1886, édi­tions Albin Michel, coll. Le Livre de Poche, 1967

Le feu devient mer…

« Le feu devient mer, et de la mer, une moi­tié devient terre, l’autre moi­tié nuée ardente. »

Héra­clite, cité par Pierre Vial
Les fêtes païennes des quatre sai­sons, dir. Pierre Vial, Les Édi­tions de la Forêt, 2ème édi­tion, mars 2017

Décembre ! le mois noir ! les courtes journées…

« Décembre ! le mois noir ! les courtes jour­nées. De huit heures du matin à quatre heures du soir, le soleil n’est qu’une lueur de veilleuse, très pâle, très loin­taine, per­due dans un espace de brume. L’astre se devine plus qu’il ne se voit ; il refuse la cha­leur et presque la clar­té. Le globe ter­restre semble voguer à l’aventure, éga­ré dans un océan atmo­sphé­rique. On croi­rait, sous les ciels bas, oscil­ler sur une route incer­taine, tâton­ner tout au long des jour­nées sans soleil et des nuits sans étoiles. »

Gus­tave Geffroy
Images du jour et de la nuit, Édi­tions Ber­nard Gras­set, 1924, cité par Gérard Leroy dans Nos Racines. Fêtes et Tra­di­tions d’Europe au fil des sai­sons, Édi­tions Ver­si­Pel­lis, 2021

Les leçons de la terre, selon Barrès…

« Aux yeux de Bar­rès la soli­da­ri­té la plus authen­tique est celle qui existe entre les hommes issus d’un même milieu natu­rel. La nature est bien plus que l’inspiratrice de l’œuvre, elle déter­mine l’homme, le tem­pé­ra­ment. La terre passe infi­ni­ment de l’homme, en per­ma­nence et en sta­bi­li­té. Les leçons de la terre, selon Bar­rès, seront celles du déter­mi­nisme et de la continuité. »

Yves Chi­ron
Bar­rès et la terre, édi­tions Sang de la terre, Paris 1987

Toute terre, en vérité, est un ensemble où la nature et l’histoire collaborent…

« Toute terre, en véri­té, est un ensemble où la nature et l’histoire col­la­borent. Le spec­ta­teur d’un pay­sage est aus­si l’héritier d’un pas­sé. Des hommes avant lui ont œuvré pour que tel endroit soit ce qu’il est. Il y a tou­jours à res­pec­ter, à main­te­nir, à pour­suivre et, s’il le faut, à défendre. Quand Bar­rès écri­vait sur Sion et Sainte-Odile, il son­geait sur­tout à l’héritage poli­tique et his­to­rique : main­te­nir la pré­sence fran­çaise face à l’Allemagne, res­pec­ter la roma­ni­té comme créa­trice de civi­li­sa­tion. Il ne pou­vait encore s’agir pour lui de veiller à la pré­ser­va­tion d’un héri­tage natu­rel qui n’était pas encore mena­cé. L’écologie est dans cette logique : défendre une nature dont on a héri­té et qui a appor­té ses preuves et don­né ses béné­fices, une nature dont on est rede­vable. Défendre en somme le capi­tal natu­rel comme on défend le patri­moine his­to­rique et cultu­rel et comme on main­tient vivante la mémoire his­to­rique. À ce rap­port-là à la terre, à cette éco­lo­gie, Bar­rès n’aurait pas été étran­ger de nos jours. »

Yves Chi­ron
Bar­rès et la terre, édi­tions Sang de la terre, Paris 1987

Nos déesses, nos vertus lorraines…

« Je me livre aux immenses mou­ve­ments doux de la terre de Lor­raine, je contemple ses vil­lages égayés d’arbres à fruits, des petits bois de hêtres, de charmes et de chênes, je m’enivre de sa lumière douce et noble qui met sur les pre­miers plans des cou­leurs de mira­belle et, sur les loin­tains, un mys­tère d’opale, de jeu­nesse et de silence. Je dis­tingue dans la prai­rie les éphé­mères col­chiques vio­lets, dans la plaine les graves vil­lages sécu­laires et, sur l’horizon, nos déesses, nos ver­tus lor­raines, Pru­dence, Loyau­té, Finesse, qui sont des per­sonnes immortelles. »

Mau­rice Barrès
La grande pitié des églises de France, 1914, Émile-Paul Frères, Éditeurs

Être et durer…

« Être et durer, trans­mettre et créer, choi­sir, aimer, agir… Telle est l’aspiration de cette jeu­nesse que nous vou­lons incar­ner, jeu­nesse qui embrasse et embrase la vie, n’ayant de limites que celles qu’elle se fixe. Nous vou­lons être une jeu­nesse de pure­té, de com­bats et de pas­sion. Nous vou­lons ché­rir la vie, les étoiles, les flammes, les bos­quets en fleurs et l’écho de la mer quand elle vient se déchi­rer au pied des falaises. »

Solenn Mar­ty
Domi­nique Ven­ner. La flamme se main­tient, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Car­touches, 2023

Mistral s’attache moins aux changements qu’aux permanences…

« Mis­tral s’attache moins aux chan­ge­ments qu’aux per­ma­nences, y com­pris celles du paga­nisme dans le chris­tia­nisme, la plus vaste d’entre elles étant celle de la nature, mani­fes­tée par le cycle indis­so­lu­ble­ment céleste et ter­restre, d’où son atten­tion aux signes enchan­tés : Mis­tral, écrit Maur­ras, n’isole aucun des prin­cipes du monde.” »

Rémi Sou­lié
Fré­dé­ric Mis­tral. Patrie char­nelle et Pro­vence abso­lue, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2023

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